Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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T : Temps (Zeit) : Le temps contient la condition sensible a priori de la possibilité d'une progression continuelle de ce qui existe à ce qui suit.
Remarque : En effet la simultanéité ou succession ne tomberait pas elle-même sous la perception, si la représentation du temps ne lui servait a priori de fondement. Ce n'est que sous cette supposition que l'on peut se représenter qu’une chose existe en même temps qu'une autre (simultanément) ou dans des temps différents (successivement).
2. Le temps est une représentation nécessaire qui sert de fondement à toutes les intuitions, il est donc donné a priori.
3. Sur cette nécessité a priori se fonde aussi la possibilité de principes apodictiques concernant les rapports du temps ou d'axiomes du temps en général : Le temps n'a qu'une dimension.
4. Le temps n'est pas un concept discursif, ou un concept général, mais une forme pure de l'intuition sensible.
5. L'infinité du temps ne signifie rien de plus sinon que toute grandeur déterminée du temps n'est possible que par des limitations d'un temps unique qui lui sert de fondement.
Remarque : Il faut que la représentation originaire de temps soit donnée comme illimitée (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale des éléments, 1°partie, esthétique transcendantale, §4, p62).
Remarque : Si la représentation du temps n'était pas une intuition interne a priori , nul concept, quel qu'il soit, ne pourrait rendre intelligible la possibilité d'une liaison de prédicats opposés contradictoirement. Ce n'est que dans le temps, c'est-à-dire successivement, que deux déterminations contradictoirement opposées peuvent convenir à une même chose. Notre connaissance synthétique a priori que renferme la théorie général du mouvement (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale des éléments, 1°partie, esthétique transcendantale, §5, p62).
Conséquences tirées de ces concepts : A. le temps n'est pas quelque chose qui existe en soi, ou qui soit inhérent aux choses comme une détermination objective, et qui par conséquent, subsiste, si l'on fait abstraction de toutes les conditions subjectives de leur intuition.
Remarque : Si le temps était quelque chose qui existait en soi, il faudrait qu'il fût quelque chose qui existât réellement sans objet réel. Si le temps était quelque chose qui soit inhérent aux choses, il ne pourrait être donné avant les objets comme leur condition, ni être connu et intuitionné a priori par des propositions synthétiques, ce qui devient facile, au contraire, si le temps n'est que la condition subjective sous laquelle peuvent trouver place en nous toutes les intuitions. Alors, en effet, cette forme de l'intuition intérieure peut être représentée avant les objets et par suite, a priori.
B. Le temps n'est autre chose que la forme du sens interne, c'est-à-dire de l'intuition de nous-mêmes et de notre état intérieur. C'est pourquoi le représentation du temps lui-même est une intuition, puisque tous ses rapports peuvent être exprimés par une intuition extérieure.
C. Le temps est la condition formelle a priori de tous les phénomènes en général.
Remarque : Comme toutes les représentations appartiennent en qualité de déterminations de l'esprit, à l'état interne, et, comme cet état interne est toujours soumis à la condition formelle de l'intuition intérieure et que, par suite, il appartient au temps, le temps est une condition a priori de tous les phénomènes en général et, à la vérité, la condition immédiate des phénomènes intérieurs, et donc la condition médiate des phénomènes extérieurs. On peut donc dire, en partant du principe du sens interne, que tous les phénomènes en général sont dans le temps et qu’ils sont nécessairement soumis aux rapports du temps.
"Le temps est une condition subjective de notre (humaine) intuition, et il n'est rien en soi en dehors du sujet" (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale des éléments, 1°partie, esthétique transcendantale, §6, p64).
Mais nous ne pouvons pas dire que toutes les choses sont dans le temps, puisque, dans le concept des choses en général, on fait abstraction de tout mode d'intuition de ces choses, et que l'intuition est la condition particulière qui fait entrer le temps dans la représentation des objets. Or, si l'on ajoute la condition au concept et que l'on dise :
Toutes les choses en tant que phénomènes sont dans le temps, alors le principe a sa véritable valeur objective et son universalité a priori.
Ainsi nous apprenons donc la réalité empirique du temps, c'est-à-dire sa valeur objective par rapport à tous les objets qui ne peuvent jamais être donnés à nos sens. Il faut donc combattre toute prétention du temps à une réalité absolue, comme si ce temps, sans avoir égard à la forme de notre intuition, appartenait absolument aux choses, à titre de condition ou de propriété.
"L'idéalité transcendantale du temps est donc telle que, si on fait abstraction des conditions subjectives de l'intuition sensible, le temps n'est rien et qu'il ne peut être attribué aux objets en soi, ni en qualité de substance, ni en qualité d'accident." (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale des éléments, 1°partie, esthétique transcendantale, §6, p64).
Il y a des changements réels, or ces changements ne sont possibles que dans le temps, le temps est donc quelque chose de réel. Le temps est, sans doute, quelque chose de réel, à savoir, la forme réelle de l'intuition intérieure. Il a donc une réalité subjective par rapport à l'expérience interne, c'est-à-dire que j'ai réellement la représentation du temps et de mes déterminations en lui. Il faut donc le considérer comme un mode de représentation de moi-même en tant qu'objet. De la réalité absolue du temps : Si je pouvais m'intuitionner moi-même ou si un autre être pouvait m'intuitionner, les déterminations que nous nous représentons comme des changements, nous donneraient une connaissance dans laquelle on ne trouverait plus la représentation du temps, ni celle du changement. Conclusion sur la réalité du temps : La réalité empirique du temps demeure donc comme condition de toutes nos expériences. Seule la réalité absolue ne peut pas lui être attribuée.
Théologie (Theologie) :
"Si j'entends par théologie la connaissance de l'Etre suprême, cette connaissance procède soit de la simple raison (theologia rationalis), soit de la révélation (revelata)." (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 3, Sec 7, p446).
Théologie rationnelle :
THÉOLOGIE RATIONNELLE
connaissance de la raison
La théologie rationnelle ou bien conçoit simplement son objet par la raison pure, au moyen de purs concepts transcendantaux (ens originarium, realissimum, ens entium) et se nomme théologie Transcendantale, ou bien elle le conçoit comme la suprême intelligence, au moyen d'un concept qu'elle dérive de la nature (de notre âme) et elle devrait s'appeler théologie Naturelle.
Celui qui n'admet qu'une théologie transcendantale est appelé déiste et il accorde que nous pouvons connaître part la simple raison l'existence d'un être premier, mais que le concept que nous en avons est simplement transcendantal, c'est-à-dire que nous ne le concevons que comme un être qui a toute réalité, mais sans jamais pouvoir le déterminer de plus près. Cet Etre suprême, sous le nom de Dieu, se représente simplement une cause du monde (sans décider s'il est par la nécessité de sa nature ou par sa liberté). La théologie transcendantale ou bien songe à dériver l'existence d'un Etre suprême d'une expérience en général (sans rien déterminer de plus précis du monde auquel elle appartient et elle s'appelle cosmothéologie ; ou bien elle s'imagine en connaître l'existence par de simples concepts, sans le secours de la moindre expérience, et elle s'appelle alors l'ontothéologie.
Celui qui accepte une théologie naturelle est appelé théiste et il soutient que la raison est en état de déterminer plus prochainement l'objet par l'analogie avec la nature, c'est-à-dire comme un être contenant en soi, par son entendement et par sa liberté, le principe premier de toutes les autres choses. Cet Etre suprême, sous le nom de Dieu, se représente comme un auteur du monde. La théologie naturelle conclut les attributs et l'existence d'un auteur du monde de la constitution, de l'ordre et de l'unité qui se rencontrent dans le monde, où il faut admettre une double espèce de causalité, ainsi que la règle de l'une et de l'autre : la nature et la liberté. Elle s'élève donc de ce monde à l'intelligence suprême, comme au principe de tout ordre ou de toute perfection, soit dans la nature, soit dans l'ordre moral. Dans le premier cas, on la nomme théologie physique, dans le second cas théologie morale. Du statut de Dieu dans la théologie rationnelle : Sous le concept de Dieu, on a coutume de comprendre non pas, en quelque sorte, simplement une nature éternelle agissant aveuglément en qualité de racines des choses, mais un Etre suprême qui doit être le créateur des choses par son intelligence et par sa liberté, et comme ce concept nous intéresse seul, on pourrait, à la rigueur, refuser au déiste toute croyance en Dieu et ne lui laisser que l'affirmation d'un être premier ou d'une cause suprême. Néanmoins, comme personne ne doit être accusé de vouloir entièrement nier une chose, du fait qu'il n'ose pas l'affirmer, il est plus juste et plus équitable de dire que le déiste croit en un Dieu, tandis que le théiste croit en un Dieu vivant (summamm intelligentiam) (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 3, Sec 7, p447). De l'usage théorique de la raison dans la connaissance de l'être suprême : Tous les essais d'un usage simplement spéculatif de la raison, sous le rapport de la théologie, sont entièrement infructueux et sont nuls et sans valeur quant à la nature interne de cette science, d'un autre côté, les principes de son usage naturelle (la connaissance physique) ne nous conduisent à aucune théologie et que par conséquent, si l'on ne prend pour fondement les lois morales ou si l'on ne s'en sert pas comme un fil conducteur, il ne peut y avoir de théologie de la raison. De la limite de l'usage théorique de la raison dans la connaissance de l'être suprême : En effet, tous les principes synthétiques de l'entendement sont d'un usage immanent, tandis que la connaissance d'un Etre suprême exige, de ces principes, un usage transcendant auquel notre entendement n'est pas du tout préparé. Pour que la loi de la causalité, valable dans l'expérience, pût conduire à l'être premier, il faudrait que cet être fît partie de la chaîne des objets de l'expérience, mais alors il serait lui-même, à son tour, conditionné, comme tous les phénomènes (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 3, Sec 7, p449). On voit donc par là que des questions transcendantales ne peuvent recevoir que des réponses transcendantales, c'est-à-dire fondées sur de purs concepts a priori sans le moindre mélange empirique. De l'usage transcendantal de la raison dans la connaissance de l'être suprême : Mais la question est ici manifestement synthétique et veut que nous étendions notre connaissance au-delà de toutes les bornes de l'expérience, c'est-à-dire que notre connaissance s'élève jusqu'à l'existence d'un être qui doit correspondre à la simple idée que nous avons et à laquelle aucune expérience ne peut jamais être adéquate. Or, toute connaissance synthétique a priori n'est possible qu'autant qu'elle exprime les conditions formelles d'une expérience possible et que tous les principes n'ont qu'une valeur immanente, c'est-à-dire qu'ils se rapportent uniquement à des objets de la connaissance empirique. Donc, on n'arrive à rien au moyen de la méthode transcendantale, par rapport à la théologie d'une raison simplement spéculative. Ainsi, toutes les preuves simplement spéculatives se ramènent à une seule, c'est-à-dire à la preuve ontologique. Si l'on accepte cette preuve il faut qu'on justifie, par des raisons générales et tirées de la nature de l'entendement humain ainsi que de toutes les autres sources de la connaissance, la façon don on veut s'y prendre pour étendre tout à fait a priori sa connaissance et la pousser jusqu'au point où aucune expérience, ni, par suite, aucun moyen, ne saurait suffire à garantir à un concept formé par nous-mêmes sa réalité objective. Or de quelque façon que l'entendement soit arrivé à ce concept, l'existence de l'objet n'y peut pas être trouvée analytiquement, puisque la connaissance de l'existence de l'objet (objects) consiste précisément en ce que cet objet est placé en soi hors de la pensée. Mais il est entièrement impossible de sortir par soi-même d'un concept et d'arriver, sans suivre la liaison empirique (qui ne donne jamais que des phénomènes), à la découverte de nouveaux objets et d'êtres transcendants. De l'utilité de la raison spéculative dans la question de l'être suprême ou de l'utilité négative de la théologie transcendantale : Bien que la raison dans son usage spéculatif ne peut atteindre l'existence d'un Etre suprême, elle n'aura pas moins une très grande utilité en ce qu'elle rectifie la connaissance de cet être, au cas où nous pourrions prendre ailleurs cette connaissance, en ce qu'elle la fait s'accorder avec elle-même et avec toute fin intelligible, la purifié de tout ce qui pourrait être contraire au concept d'un être premier et en exclut tout mélange de limitations empiriques. La théologie transcendantale reste donc d'une importante utilité négative, elle est une censure continuelle de notre raison, quand celle-ci n'a affaire qu'à des idées pures, qui précisément pour ce motif, ne permettent pas une autre mesure que la règle transcendantale. En effet, si jamais, à un autre point de vue (pratique), l'hypothèse d'un Etre suprême et suffisant à tout, comme suprême intelligence, affirmait sa valeur sans contradiction, ils serait alors de la plus grande importance de déterminer exactement ce concept, par son côté transcendantal, comme concept d'un être nécessaire et souverainement réel, d'en écarter ce qui est contraire à la réalité suprême, ce qui appartient au simple phénomène (à l'anthropomorphisme dans le sens le plus étendu), et en même temps, de se débarrasser de toutes les assertions contraires, qu'elles soient athées, déistes ou anthropomorphiques, ce qui peut être aisément en ce sens où les preuves qui démontrent l'impuissance de la raison humaine par rapport à l'affirmation de l'existence d'un tel être, suffisent aussi, nécessairement, à démontrer la vanité de toute affirmation contraire. Conclusion du rapport de l'usage spéculatif de la raison à l'Etre suprême : L'Etre suprême reste donc pour l'usage simplement spéculatif de la raison un simple idéal, mais cependant un idéal sans défaut, un concept qui termine et couronne toute la connaissance humaine ; l'objective réalité de ce concept ne peut sans doute être prouvée par ce moyen, mais elle ne peut pas non plus être réfutée, et s'il doit y avoir une théologie transcendantale capable de combler cette lacune, la théologie transcendantale, qui n'était jusque là que problématique, prouve alors combien elle est indispensable par la détermination de son propre concept et par la censure incessante à laquelle elle soumet une raison assez souvent trompée par la sensibilité et qui n'est pas toujours d'accord avec ses idées propres (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 3, Sec 7, p450-452).
Théologie morale : De la supériorité de la théologie morale sur les théologies spéculative et naturelle : La théologie morale a, sur la théologie spéculative, cet avantage particulier qu'elle nous conduit infailliblement au concept d'un premier être unique, souverainement parfait et raisonnable, concept que la théologie spéculative ne nous indique même pas par ses principes objectifs, et de l'existence duquel elle est incapable de nous convaincre. En effet, ni dans la théologie transcendantal, ni dans la théologie naturelle, nous ne trouvons aucun motif important qui nous autorise à admettre un être unique et nous n'aurions aucune raison suffisante pour le placer au sommet de toutes les causes naturelles et pour en faire dépendre, en même temps, toutes ses causes sous tous les rapports. Au contraire, lorsque, au point de vue de l'unité morale comme loi nécessaire du monde, nous pensons à la seule cause qui peut lui faire produire tout son effet proportionné, et par suite lui donner une force obligatoire pour nous, il ne doit y avoir qu'une volonté unique suprême qui comprend en soi toutes ces lois, là où différentes volontés ne peuvent trouver une parfaite unité des fins. En effet une seule volonté doit être : 1. toute-puissante, afin que toute la nature et son rapport à la moralité dans le monde lui soient soumis ; 2. omniscience, afin de connaître les intentions les plus secrètes et leur mérite moral ; 3. présente partout, afin de prêter immédiatement assistance aux besoins que réclame le souverain bien du monde ; 4. éternelle, afin que cette harmonie de la nature et de la liberté ne fasse défaut en aucun temps (p549). Du monde moral comme unité systématique des fins : Cette unité des fins dans ce monde des intelligences qui, envisagé comme simple nature, ne peut être appelé que monde sensible, mais qui comme système de la liberté, mérite le nom de monde intelligible, c'est-à-dire moral (regnum gratiae), cette unité conduit infailliblement à une unité finale de toutes les choses qui constituent ce grand tout fondé sur des lois naturelles générales, de même qu'elle-même se fonde sur des lois morales universelles et nécessaires et relie la raison pratique à la raison spéculative (p549). 1. Il faut se représenter le monde comme résultant d'une idée, pour qu'il soit d'accord avec l'usage moral de la raison, lequel repose absolument sur l'idée du souverain bien. 1.1 toute investigation de la nature reçoit par là une direction suivant la forme d'un système des fins et, dans son plus haut développement, devient une théologie physique ; 1.2 or cette théologie physique, partant de l'ordre moral, comme d'une unité fondée dans l'essence de la liberté et qui n'est pas établie accidentellement par des commandements extérieurs, ramène la finalité de la nature à des principes qui doivent être indissolublement liés a priori à la possibilité internes des choses et par là à une théologie transcendantale ; 1.3 donc la théologie transcendantal fait de l'idéal de la perfection ontologique suprême un principe d'unité systématique, par lequel toutes choses sont liées selon les lois naturelles, universelles et nécessaires, puisqu'elles ont toutes leur origine dans l'absolue nécessité d'un premier Etre unique (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Canon de la raison pure, Sec 2, p549). De l'usage immanent de la théologie transcendantale : Cela signifie que nous devons nous servir de la théologie transcendantale pour remplir notre destination dans ce monde en nous adaptant au système de toutes les fins et non pas pour nous lancer dans un illuminisme extravagant, ou même tout à fait coupable, en abandonnant le fil conducteur d'une raison qui dicte les lois morales pour la bonne conduite de la vie, afin de rattacher immédiatement cette façon de vivre à l'idée d'un Etre suprême ce qui donnerait un usage transcendant, mais un usage qui, comme celui de la simple spéculation, doit pervertir et rendre vaines les dernières fins de la raison (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Canon de la raison pure, Sec 2, p551).
Théorie transcendantale des éléments : Si je considère l'ensemble constitué par toute la connaissance de la raison pure et spéculative comme un édifice dont nous avons au moins l'idée, on peut dire que dans la théorie transcendantale des éléments, nous avons évalué nos matériaux et déterminé quel édifice, de quelle hauteur et de quelle solidité, ils suffisent à élever (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Intro, p489).
TThéorie transcendantale de la méthode :
"J'entends donc par théorie transcendantale de la méthode la détermination des conditions formelles d'un système complet de la raison pure. Dans ce but nous aurons à nous occuper d'une discipline, d'un canon, d'une architectonique, et enfin d'une histoire de la raison pure et nous ferons, à un point de vue transcendantal, ce qu'on tente dans les écoles sous le noms de logique pratique" (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Intro, p489).
Théorique (Theoretisch) :
La connaissance théorique est "une connaissance par laquelle je connais ce qui est" (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 3, Sec 7, p447).
Thétique : On donne le nom de thétique à un ensemble de doctrines dogmatiques (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 2, Sec 2, p335).
TTotalité (Allheit, Totalität) : Le concept rationnel de la totalité inconditionnée est l'ensemble de tous les objets possibles de notre connaissance qui nous fait l'effet d'une surface plane qui a son horizon apparent c'est-à-dire de ce qui embrasse toute l'étendue (p518). Il est impossible d'y arriver empiriquement, et tous les essais que nous avons faits pour le déterminer a priori suivant un principe certain sont demeurés vains. Cependant, toutes les questions de notre raison pure se rapportent à ce qui peut être en dehors de cet horizon ou à ce qui se trouve tout au plus sur ses limites (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Discipline de la raison pure, Sec 2, p519).
Transcendantal (Transzendental) : "Transcendantal veut dire possibilité ou usage a priori de la connaissance" (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale des éléments, 2°partie, intro II, p79). "J'appelle transcendantale toute connaissance qui , en général, s'occupe moins des objets que nos concepts a priori des objets" (Critique de la raison pure, Intro 1°ed., p46).
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