Portrait d'Emmanuel Kant Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant
Présentation de la philosophie Biographie Bibliographie Le philosophe
Vocabulaire: Théorique Pratique Esthétique Anthropologique
Königsberg en 10 images Chronologie contemporaine à Kant
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
Vocabulaire théorique :

H : Histoire de la raison pure (Reine vernunft geschichte) :, Homme (Mensch) :, Hume David :, Hypothèse (Hypothese, Voraussetzung) :

Histoire de la raison pure (Reine vernunft geschichte) :

Il s'agit d'avoir un point de vue transcendantal, à savoir du point de vue de la nature de la raison, sur l'ensemble des travaux que la raison a accomplis jusqu'ici, ce qui sans doute, se représente par des édifices, mais par des édifices en ruines.

1. l'enfance de la philosophie : les hommes ont commencé par où nous aimerions mieux finir maintenant, c'est-à-dire étudier la connaissance de Dieu et l'espérance, où même la nature d'un autre monde. Ainsi la théologie et la morale étaient donc les deux mobiles, ou, pour mieux dire les deux points d'aboutissement de toutes les spéculations rationnelles auxquelles on ne cessa de se livrer par la suite. Mais la théologie fut cependant proprement ce qui engagea peu à peu la raison simplement spéculative à une occupation qui, dans la suite, devint si célèbre sous le nom de métaphysique.

Des causes des principales révolutions en philosophie : Il y a un triple but en vue duquel eurent des changements les plus remarquables sur ce champs de bataille :

1. Par rapport à l'objet de toutes nos connaissances rationnelles, quelque philosophe furent simplement sensualistes et d'autres simplement intellectualistes ;

1.1 Des philosophes sensualistes (Epicure) ; ils affirmaient qu'il n'y a de réalité que dans les seuls objets des sens et que tout le reste est imagination mais ils ne contestaient pas cependant la réalité aux concepts de l'entendement, mais cette réalité n'était que logique pour eux, ils accordaient des concepts intellectuels, mais ils n'admettaient que des objets sensibles ;

1.2 Des philosophes intellectualistes (Platon) : ils disaient que dans les sens il n'y a qu'apparence et que seul l'entendement connaît le vrai et que la réalité n'était que mystique, ils voulaient que les vrais objets fussent simplement intelligible et admettaient une intuition de l'entendement se produisant sans le secours d'aucun sens, mais seulement de manière confuse suivant eux ;

2. Par rapport à l'origine des connaissances rationnelles pures, la question était de savoir si elles sont dérivées de l'expérience ou si elles ont leur sources dans la raison indépendante de l'expérience ;

2.1 Des philosophes empiristes (Aristote, Locke et Epicure) : Epicure fut beaucoup plus conséquent dans son système sensualiste (car il ne dépasse jamais, dans ses raisonnements, les limites de l'expérience) qu'Aristote et que Locke qui, après avoir dérivé tous les concepts et tous les principes de l'expérience, en étend l'usage si loin qu'il affirme qu'on peut démontrer l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme (bien que ces deux objets soient entièrement en dehors de l'expérience possible) aussi évidement que n'importe quel théorème mathématique ;

2.2 Des philosophes noologistes (Platon, Leibniz) ;

3. Par rapport à la méthode : pour qu'on ait le droit de donner le nom de méthode à quelque chose, il faut que cette chose soit un procédé suivant des principes, or on peut diviser la méthode qui règne maintenant dans cette branche de recherche, en méthode naturelle et méthode scientifique ;

3.1 De la méthode naturelle : le naturaliste de la raison pure prend pour principe que, par la raison commune (qu'il nomme saine raison), et sans science, on peut réussir beaucoup mieux, dans ces questions capitales, qui constituent le problème de la métaphysique, que par la spéculation ;

3.2 De la méthode scientifique : ceux qui suivent la méthode scientifique ont le choix entre la méthode dogmatique (Wolf) et la méthode sceptique (Hume) mais, dans les deux cas, ils ont toujours l'obligation de procéder systématiquement or la route critique est la seule qui soit encore ouverte (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Histoire de la raison pure, p569-571).

 

Homme (Mensch) :

De la fausseté provisoire de la nature humaine : Il y a dans la nature humaine une certaine fausseté (Unlauterkeit) qui doit, en définitive, comme tout ce qui vient de la nature, aboutir à de bonnes fins, je veux parler de notre inclination à cacher nos vrais sentiments et à faire parade de certains autres supposés, que nous tenons pour bons et honorables. Il est très certain que ce penchant, qui porte les hommes à se dissimuler et en même temps à prendre une apparence avantageuse, les a non seulement civilisés, mais encore moralisés peu à peu, dans une certaine mesure, parce que personne ne pouvait pénétrer à travers le fard de la décence, de l'honorabilité et de la moralité (p512).

Mais cette disposition à se faire passer pour meilleur qu'on ne l'est et à manifester des sentiments que l'on a pas, ne sert que provisoirement, en quelque sorte, à dépouiller l'homme de sa rudesse et à lui faire prendre au moins tout d'abord l'apparence (die Manier) du bien qu'il connaît, car une fois que les bons principes sont développés et qu'ils sont passés dans la manière de penser, cette fausseté doit alors être peu à peu combattue avec vigueur, car autrement elle corrompt le coeur et étouffe les bons sentiments sous l'ivraie de la belle apparence (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Discipline de la raison pure, Sec 2, p513).

 

Hume David :

Le géographe de la raison humaine : Il crut avoir suffisamment répondu à l'ensemble des questions de la raison pure, en les reléguant au-delà de cet horizon que cependant il ne put pas déterminer (p519).

Le principe de causalité ou de l'habitude :

Il s'arrêta surtout au principe de causalité et remarqua fort justement que la vérité de ce principe (ainsi, dur este, que la valeur objective du concept d'une cause efficiente en général) ne repose sur aucune connaissance claire c'est-à-dire sur aucune connaissance a priori et que par suite, aussi ce n'est aucunement la nécessité de cette loi, mais simplement son utilité générale dans le cours de l'expérience et la nécessité subjective qui en résulte, nécessité qu'il nommait habitude, qui font toute l'autorité de ce principe (p519).

Méthode sceptique : 1. Dans les jugements d'une certaine espèce, nous dépassons notre concept de l'objet ;

1.1 c'est à ces jugements que nous avons donné le nom de synthétiques

1.2 or, sortir, au moyen de l'expérience, du concept que j'ai déjà, il n'y a pas de difficulté à cela ;

1.21 l'expérience est elle-même une synthèse de perceptions qui augmente, par d'autres perceptions qu'elle y ajoute, le concept que j'ai déjà eu au moyen d'une perception ;

1.22 or nous croyons aussi pouvoir sortir a priori de notre concept et étendre notre connaissance et nous tentons de le faire soit par l'entendement, soit par la raison ;

1.221 soit au moyen de l'entendement pur, par rapport à ce qui, du moins, peut être un objet (object) de l'expérience ;

1.222 soit même par la raison pure, par rapport à des propriétés de choses ou même à l'existence d'objets qui ne peuvent jamais se présenter dans l'expérience ;

1.223 mais le sceptique ne distingue pas ces deux sortes de jugements et considère d'emblée comme impossible cette augmentation des concepts par eux-mêmes et, pour ainsi dire, cet enfantement spontané de notre entendement (et de notre raison), sans la fécondation de l'expérience (p521) ;

1.23 donc le sceptique tient pour imaginaires les prétendus principes a priori de la raison et il croit qu'ils ne sont qu'une habitude résultant de l'expérience et de ses lois, c'est-à-dire des principes simplement empiriques, des règles contingentes en soi auxquelles nous attribuons à tort la nécessité et l'universalité ;

1.231 mais pour affirmer cette proposition, il se réfère au principe universellement admis du rapport de la cause à effet ;

1.232 or, comme aucun pouvoir de l'entendement ne peut nous conduire du concept d'une chose à l'existence de quelque autre chose qui soit donné par là universellement et nécessairement, le sceptique croit pouvoir en conclure que, sans l'expérience, il n'y a rien qui puisse augmenter notre concept, et nous autoriser à un jugement qui s'étende lui-même a priori ;

1.2321 mais, comme nous l'avons vu dans la Logique transcendantal, bien que nous ne puissions jamais immédiatement sortir du contenu du concept qui nous est donné, nous pouvons cependant connaître pleinement a priori la loi de la liaison d'une chose avec d'autres possibles, et par conséquent a priori ;

1.233 Hume conclut donc faussement de la contingence de ce que nous déterminons d'après la loi à la contingence de la loi elle-même et il confond le fait de passer du concept d'une chose à l'expérience possible (laquelle a lieu a priori et constitue la réalité objective de ce concept) avec la synthèse des objets de l'expérience réelle, laquelle est toujours empirique ;

1.2331 par là, il faisait d'un principe de l'affinité, qui a son siège dans l'entendement et qui exprime une liaison nécessaire, une règle de l'association, qui ne se trouve que dans l'imagination reproductrice et ne peut représenter que des liaisons contingentes et non objectives ;

1.2332 or l'erreur sceptique vient du fait qu'il ne considérait pas systématiquement toutes les synthèses a priori de l'entendement (p522) ;

1.23321 il aurait trouvé que le principe de la permanence est, ainsi que celui de la causalité, un principe qui anticipe l'expérience, et il aurait pu ainsi assigner des limites déterminées à l'entendement qui s'étend a priori et à la raison pure ;

1.23322 or, lorsqu'il se contente de restreindre notre entendement sans lui assigner de limites, donnant lieu à une méfiance générale, il ne fournit pas de connaissance déterminée de notre ignorance à jamais invincible ;

1.23323 donc, lorsqu'il soumet à la censure quelques principes de l'entendement, sans soumettre aussi cet entendement à la pierre de touche, il va jusqu'à lui contester tout pouvoir de s'étendre a priori et ainsi son système est lui-même mis en doute, puisque ses objections ne reposent que sur des faits, et des faits contingents, et non sur des principes capables de nous obliger à renoncer au droit des affirmations dogmatiques (p523) (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Discipline de la raison pure, Sec 2, p524).

 

Hypothèse (Hypothese, Voraussetzung) :

Du rapport de l'hypothèse à l'opinion : L'opinion peut être une hypothèse, c'est-à-dire le moyen terme entre la possibilité de l'objet et de sa réalité (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Discipline de la raison pure, Sec 3, p524).

La seconde condition requise pour que l'on puisse admettre une hypothèse c'est qu'elle suffise pour déterminer a priori les conséquence qui sont donnés (p526).

Forum Annuaire philosophique Histoire chronologique de la philosophie
Votre avis sur le site Recherche sur l'ensemble du site Plan du site Contactez moi