Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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C : Caractère (Charakter) : Toute cause efficiente doit avoir un caractère, c'est-à-dire une loi de causalité sans laquelle elle ne serait nullement cause. Le caractère empirique dans un sujet du monde est le caractère par lequel ses actes, comme phénomènes, seraient absolument enchaînés avec d'autre phénomènes, suivant les lois constantes de la nature, et pourraient en être dérivés, comme de leurs conditions, et donc, par leur liaison avec eux, consister les membres d'une série unique de l'ordre naturel. D'après son caractère empirique, le sujet serait donc, comme phénomène, soumis à toutes les lois de la détermination opérée par la liaison causale, et il ne serait qu'une partie du monde sensible dont les effets, comme tout autre phénomène, découleraient inévitablement de la nature. Du caractère de la chose en soi ou du caractère intelligible : Le caractère intelligible est le caractère par lequel le sujet serait la cause de ses actes, comme des phénomènes, mais qui lui-même ne serait pas soumis aux conditions de la sensibilité et ne serait pas même un phénomène. Ce sujet agissant ne serait donc pas soumis, quant à son caractère intelligible, à des conditions de temps, car le temps n'est que la condition des phénomènes, mais non des choses en soi. En lui ne naîtrait ni ne périrait aucun acte et, par suite, il ne serait pas non plus soumis à la loi de toute détermination de temps, de tout ce qui change, qui est que tout ce qui arrive a sa cause dans les phénomènes (de l'état précédent). Ainsi sa causalité intellectuelle ne rentrerait nullement dans la série des conditions empiriques qui rendent l'événement nécessaire dans le monde sensible. Ce caractère intelligible ne pourrait jamais être connu immédiatement, puisque nous ne pouvons percevoir une chose en tant qu'elle apparaît, mais il devrait pourtant être conçu conformément au caractère empirique, de la manière même que nous devons, en général, poser dans la pensée, pour fondement aux phénomènes, un objet transcendantal, bien qu'à la vérité nous ne sachions rien de ce qu'il est en soi. Ainsi en tant que noumène, cet être actif serait, dans ses actions, indépendant et libre de toute nécessité naturelle comme celle qui se trouve uniquement dans le monde sensible et on dirait de lui très exactement qu'il commence de lui-même ses effets dans le monde sensible sans que l'acte commence en lui-même (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 2, Sec 9.III, p398-399).
Catégories ou concepts purs de l'entendement (kategorie) :
"Nous appellerons ces concepts, d'après Aristote, des Catégories, puisque notre dessein est, dans son origine, tout à fait identique au sien, quoiqu'il s'en éloigne beaucoup dans sa réalisation" (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 1, §10, p94).
"Elles sont des concepts d'un objet en général, au moyen desquels l'intuition de cet objet est considérée comme déterminée par rapport à une des fonctions logiques des jugements" (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 1, §14, p106, 2°ed.).
Les concepts purs ou catégories sont le contenu transcendantal obtenu dans ses représentations au moyen de l'unité synthétique du divers qui se trouve dans l'intuition en général et qui s'appliquent a priori à des objets. Le concept pur de l'entendement est introduit par les mêmes actes au moyen desquels il produit dans les concept la forme logique d'un jugement en se servant de l'unité analytique. De cette manière il y a autant de concepts purs de l'entendement qui s'appliquent a priori aux objets de l'intuition en général qu'il y a de fonctions logiques dans la table tous les jugements possible.
Remarque sur la table des catégories : Remarque d'ordre générale : Cette division est tirée systématiquement d'un principe commun : le pouvoir de juger (qui est la même chose que le pouvoir de penser) (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 1, §10, p94). On constate que cette table est, dans la partie théorique de la philosophie, singulièrement utile et même indispensable pour esquisser intégralement le plan de l'ensemble d'une science, en tant qu'elle s'appuie sur des concepts a priori, et pour la diviser mathématiquement suivant des principes déterminés. Cette table renferme intégralement tous les concepts élémentaires de l'entendement, même la forme d'un système de ces concepts dans l'entendement humain, et, donc, qu'elle donne leur direction et aussi leur ordre à tous les moments d'une science spéculative. Remarque particulière sur la table :
Remarque 1 : Cette table qui comprend quatre classes de concepts de l'entendement se divise en deux parties (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 1, §11, p96) :
1. La classe des catégories mathématiques qui se rapporte aux objets de l'intuition (aussi bien pure qu'empirique) ;
2. la classe des catégories dynamiques qui se rapporte à l'existence de ces objets (soit par rapport les uns aux autres, soit par rapport à l'entendement.
Remarque 2 : Il y a un nombre égal de catégories dans chaque classes, à savoir trois, cela tient au fait que toute division a priori par concepts doit être une dichotomie à laquelle il faut ajouter la troisièmes catégorie dans chaque classe qui résulte toujours de l'union de la deuxième avec la première (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 1, §11, p91) :
1. La totalité est la pluralité considérée comme unité ; 2. la limitation est la réalité jointe à la négation ; 3. la communauté est la causalité d'une substance déterminée par une autre qu'elle détermine à son tour ; 4. la nécessité est l'existence qui est donnée par la possibilité même.
Remarque trois : Une seule catégorie, celle de la communauté ne montre pas d'une manière aussi évidente, son accord avec la forme d'un jugement disjonctif qui lui correspond dans la table des fonctions logiques.
1. La sphère du jugement disjonctif est représentée comme un tout divisé en partie ; 2. si une de ces parties ne peut pas être renfermé dans l'autre, elles sont conçues comme coordonnées entre elles et non comme subordonnées, de telle sorte qu'elles se déterminent entre elles non pas dans un seul sens, comme en une série, mais réciproquement, comme dans un agrégat (c'est-à-dire que poser un membre de la division, c'est exclure tous les autres, et ainsi réciproquement) ; 3. quand une semblable liaison est pensé dans un ensemble de choses, alors, une de ces choses n'est plus subordonnée comme effet à une autre qui serait cause de son existence, mais elles sont en même temps et réciproquement coordonnées comme causes l'une de l'autre par rapport à leur détermination. Elles sont donc des concepts fondamentaux qui servent à penser des objets en général correspondant aux phénomènes, et elles ont, par conséquent a priori une valeur objective (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, p125 1° éd.). De la possibilité et de la nécessité des catégories : La possibilité et la nécessité des catégories reposent sur le rapport que toute sensibilité et donc tous les phénomènes ont avec l'aperception originaire dans laquelle tout doit être nécessairement conforme aux conditions de l'unité universelle de la conscience de soi, c'est-à-dire être soumis aux fonctions générales de la synthèse par concept dans laquelle l'aperception peut seulement prouver sa complète et nécessaire identité a priori (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, p126 1° éd.). Des catégories comme moyen de la possibilité de connaître a priori les objets : Il s'agit maintenant d'expliquer la possibilité de connaître a priori au moyen des catégories les objets qui ne sauraient se présenter qu'à nos sens et cela quant aux lois de leur liaison, par suite d'expliquer comment nous pouvons prescrire en quelque sorte à la nature sa loi et même la rendre possible (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, §26, p137 2°éd.). Les catégories sont des concepts qui prescrivent des lois a priori aux phénomènes, et par suite à la nature considérée comme l'ensemble de tous les phénomènes. Or, puisque ces catégories ne sont pas dérivées de la nature et qu'elles ne se règlent pas sur elle comme sur leur modèle, on peut se demander comment on peut comprendre que la nature doive se régler d'après elles, c'est-à-dire comment elles peuvent déterminer a priori la liaison du divers de la nature, sans la tirer de la nature elle-même : on peut aussi bien comprendre comment les lois des phénomènes dans la nature doivent concorder avec l'entendement et sa forme a priori, c'est-à-dire sont pouvoir de lier le divers en général, que la manière dont les phénomènes eux-mêmes doivent concorder avec la forme de l'intuition sensible a priori. Les lois n'existent que relativement au sujet auquel les phénomènes sont inhérents, en tant qu'il est doué d'entendement, absolument comme ces phénomènes n'existent que relativement au même être, en tant qu'il doué de sens (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, §26, p141, 2° éd. et note p140).
Causalité (Kausalität) : la condition de ce qui arrive s'appelle cause (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, ch 2, Sec 1, p334). La causalité inconditionnée de la cause dans le phénomène reçoit le nom de liberté (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, ch 2, Sec 1, p334). De la causalité naturelle : La causalité conditionnée s'appelle cause naturelle en un sens plus restreint (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, ch 2, Sec 1, p334). Cette causalité par nature est, dans le monde sensible, la liaison d'un état avec l'état précédent auquel il succède suivant une règle, et comme la causalité du phénomène repose sur les conditions de temps et que l'état précédent, s'il avait toujours existé, n'aurait cependant pas produit un effet qui paraît pour la première fois dans le temps, la causalité de la causa, qui arrive ou commence, a commencé aussi et, d'après le principe de l'entendement, elle a besoin, à son tour, d'une cause (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 2, Sec 9.III, p394).
Certitude (Gewissheit)et clarté (Klarheit) : On doit les considérer comme des qualités essentielles que l'on est bien fondé à exiger d'un auteur qui s'attaque à une entreprise si délicate. Elle résulte des concepts. De la clarté intuitive ou esthétique : Elle résulte des intuitions c'est-à-dire qui résulte des exemples ou autres éclaircissements in concreto (Critique de la raison pure, Préface 1°, p9).
Chose en soi (Ding an Sich) : En effet si nous tirons les concepts a priori de l'objet, nos concepts seraient simplement empiriques et ne seraient pas des concepts a priori. Si nous les tirons de nous-mêmes, ce qui est simplement en nous ne pourrait pas déterminer la nature nous portant à admettre qu'il doit y avoir une chose à laquelle convient ce que nous avons dans l'esprit, plutôt qu'à regarder comme vide toute notre représentation.
Commencement : Il signifie que la cause commence (infit) une série d'état qui en sont les effets. Le "commencer" passif : Il signifie que la causalité commence (fit) dans la cause elle-même (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 2, Sec 2, np253).
Concept (Begriff) : C'est le moyen de connaître un objet au moyen de ces représentations (spontanéité des concepts) et par le concept l'objet est pensé en rapport avec cette représentation (comme simple détermination de l'esprit) :
" (le mot concept) C'est, en effet, cette conscience une qui réunit en une représentation le divers perçu successivement et ensuite reproduit" (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, p116 1°éd.).
"Les concepts rationnels servent à comprendre comme les concepts intellectuels servent à entendre (les perceptions) "
Puisqu'ils renferment l'inconditionné, ils se rapportent à quelque chose ou rentre toute expérience, mais qui n'est jamais en lui-même un objet de l'expérience c'est-à-dire quelque chose à quoi nous conduit la raison dans les conclusions qu'elle tire de l'expérience, et d'après quoi elle estime et mesure le degrés de son usage empirique, mais qui ne constitue jamais un membre de la synthèse empirique. De la différence entre les concepts rationnels objectifs et subjectifs : Les concepts rationnels objectifs ou conceptus ratiocinati sont des concepts exactement conclus. Et nous pouvons désigner sous un nom nouveau les concepts de la raison pure des Idées transcendantales. Si ils sont obtenus subrepticement par une apparence de déduction, on peut les appeler conceptus ratiocinantes et sont donc des concepts sophistiques (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre I, p262).
Des critères logique de la possibilité des connaissances : Les critères logiques de la possibilité des connaissance en général ne transforment ici les trois catégories de la quantité qu’enfin de relier dans une conscience des éléments de connaissance hétérogènes au moyen de la qualité d'une connaissance prise comme principe. De l'unité qualitative : Dans toute la connaissance d'un objet il y a l'unité du concept, que l'on peut appeler unité qualitative en tant que sous ce concept n'est pensé que l'unité de l'ensemble du divers des connaissances (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 1, §12, p98). De la pluralité qualitative des signes : C'est lorsque, plus il y a de conséquences vraies tirées d'un concept donné, plus il y a de signes de son objective réalité (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 1, §12, p99). De l'intégralité qualitative ou de la totalité : C'est la perfection qui consiste en ce que cette pluralité est ramenée tout entière à l'unité du concept et s'accorde parfaitement et exclusivement avec lui. Du critérium de la possibilité du concept : Ce critérium est la définition où l'unité du concept, la vérité de tout ce qui peut en être immédiatement dérivé et enfin la perfection de tout ce qui en a été tiré constituent les conditions nécessaires pour l'établissement de tout le concept. Mais les concept d'unité de vérité et de perfection ne complètent nullement la table transcendantale des catégories mais le rapport de ces concepts à des objets étant complètement laissé de côté, l'usage qu'on en fait rentre dans les règles logiques générales de l'accord de la connaissance avec elle-même (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 1, §12, p99).
Concepts primitifs et dérivés : Le concept primitif ou catégorie : Les catégories sont des concepts primitifs de l'entendement pur et par là même possède leur concepts dérivés. Des concepts dérivés ou des prédicables de l'entendement pur : Dés qu'on a les concepts originaires et primitifs, il est facile d'ajouter les concepts dérivés et subalternes et de dessiner l'arbre généalogique de l'entendement pur. On peut aisément atteindre ce but, en prenant les traités ontologiques et en ajoutant, par exemple,
1. la catégorie de la causalité aux prédicables de forces, d'action, de passion ; 2. la catégorie de la communauté aux prédicables de la présence, de la résistance ; 3. le prédicament de la modalité aux prédicables de naissance, de mort, de changement.
Ainsi les catégories combinées avec les modes de la sensibilité pure, ou même entre elles, fournissent un grand nombre de concepts a priori dérivés (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 1, §10, p95). La raison pour laquelle des concepts purs sont donc possibles a priori et même, par rapport à l'expérience, nécessaires, c'est que notre connaissance n'a affaire qu'à des phénomènes dont la possibilité réside en nous-mêmes, dont la liaison et l'unité se rencontrent simplement en nous, par conséquent, doivent précéder toute l'expérience et la rendre tout 'abord possible, quant à la forme. De la possibilité des concepts purs de l'entendement : Il faut rechercher d'où dépend la possibilité de l'expérience qui sert de fondement aux concept quand on fait également abstraction de tout élément empirique des phénomènes. Un concept exprimant cette condition formelle et objective s'appelle concept pur de l'entendement. Par les concept purs je puis concevoir aussi des objets, qui sont peut être impossible et peut-être possible en soi, mais qui ne peuvent être donné dans aucune expérience parce que, dans la liaison de ces concepts, quelque chose peut être laissé de côté qui appartiennent nécessairement à la condition d'une expérience possible (comme dans le concept d'un esprit) ou que des concept purs de l'entendement peuvent être étendus plus loin que l'expérience ne peut atteindre (comme dans le concept de dieu). Mais les éléments de toutes les connaissances a priori doivent toujours renfermer les conditions pures a priori d'une expérience possible et d'un objet de cette expérience car sans data (donnée) rien ne pourrait jamais naître dans la pensée. Les catégories sont les concepts qui contiennent a priori la pensée pure dans chaque expérience et c'est une déduction suffisante et une justification de leur valeur objective que de pouvoir prouver qu’un objet ne peut être pensé que par leur moyen (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, p108). De l'examen des sources subjectives constituant les fondement a priori de la possibilité de l'expérience dans leur nature transcendantale : Quand on attribue au sens une synopsis, en tant qu'il contient de la diversité dans une intuition, une synthèse correspond toujours à cette synopsis, et la réceptivité ne peut rendre possibles des connaissances qu'en s'unissant à la spontanéité. La réceptivité est le principe d'une triple synthèse qui se présente dans toute connaissance :
1. la synthèse de l'appréhension des représentations comme modification de l'esprit dans l'intuition ; 2. la synthèse de la reproduction de ces représentations dans l'imagination ; 3. la synthèse de la recognition des représentations dans le concept.
Ces trois synthèses conduisent donc aux trois sources subjectives de connaissance qui rendent possible l'entendement et par lui toute l'expérience considéré comme un produit empirique de l'entendement (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, p109). Exposition des trois synthèses : 1) De la synthèse de l'appréhension dans l'intuition : Les représentations, qu'elles soient internes ou externes, a priori ou a posteriori, appartiennent au sens interne comme modification de l'esprit. Toutes nos connaissances sont donc soumises à la condition formelle du sens interne, c'est-à-dire au temps, où elles sont toutes ordonnées, liées et mises en rapports. Le divers de l'intuition ne serait pas représenté si l'esprit ne distinguait pas le temps dans la série des impressions successives, car, en tant que renfermée dans un seul moment, toute représentation ne peut jamais être autre chose qu'une unité absolue. or, pour que ce de divers puisse sortir l'unité de l'intuition, il faut un acte nommé la synthèse de l'appréhension où deux choses sont requises :
1. le déroulement successif de la diversité ; 2. la compréhension de ce déroulement.
Cet acte a directement pour objet l'intuition laquelle présente un divers mais sans jamais (sans synthèse préliminaire) produire ce divers comme tel et aussi comme contenu dans une représentation. Cette synthèse de l'appréhension doit aussi être faite a priori, c'est-à-dire par rapport aux représentations qui ne sont pas empiriques : sans elle nous ne pourrions avoir a priori ni les représentations de l'espace, ni celle du temps, puisque celles-ci ne peuvent être formées que par la synthèse du divers que fournit la sensibilité dans sa réceptivité originaire (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, p112, 1°ed). 2) De la synthèse de la reproduction dans l'imagination : De la loi de la reproduction : Cette loi suppose que les phénomènes soient soumis à la règle suivante : des représentations qui se sont souvent suivies ou accompagnées finissent par s'associer entre elles et par former ainsi une liaison telle que, en l'absence de l'objet, une de ces représentations fait passer l'esprit à une autre, suivant une règle constante. De plus elle suppose que ce qu'il y a de divers dans leurs représentations forme une suite ou une série suivant une certaine règle autrement notre imagination empirique n'aurait jamais rien à faire qui fût conforme à son pouvoir. De la synthèse de la reproduction : Il faut qu'il y ait quelque chose qui rende possible cette reproduction des phénomènes, en se servant de principes a priori à une unité nécessaire et synthétique des phénomènes. Or, en tant que les phénomènes sont le simple jeu de nos représentations aboutissant à des déterminations internes et que nos plus pures représentations a priori ne nous procurent jamais aucune connaissance, il nous faut la synthèse de l'imagination comme condition pour renfermer une liaison du divers qui rende possible une synthèse universelle de la reproduction. Cette synthèse de l'imagination doit être fondée antérieurement à toute l'expérience sur des principes a priori, et il faut en admettre une synthèse transcendantale pure, servant elle-même de fondement à la possibilité de toute l'expérience. En effet si il n'y avait pas reproduction des représentations précédentes, aucune représentation entière ne pourraient jamais se produire, ni même l'espace et le temps. La synthèse de l'appréhension est donc inséparablement liée à la synthèse de la reproduction. Et comme synthèse constitue le principe transcendantal de la possibilité de toutes les connaissances en général, la synthèse reproductive de l'imagination appartient aux actes transcendantaux de l'esprit et c'est pourquoi nous appellerons aussi cette faculté la faculté transcendantale de l'imagination (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, p112-115 1°ed). 3) de la synthèse de la recognition de l'imagination : Si nous n'avions pas conscience que ce que nous pensons est exactement la même chose que ce que nous avons pensé auparavant, toute reproduction dans la série des représentations serait vaine. Or le concept consiste dans la conscience de l'unité de la synthèse du divers, et pour qu'elle soit effectuée, il faut avoir à l'esprit la série du divers. Le terme de concept signifie en effet la conscience une qui réunit en une représentation le divers perçu successivement et ensuite reproduit. De l'objet des représentations : En tant que les phénomènes sont des représentations sensibles, il faut les considérer en tant que telles et non comme des objets. L'objet correspondant à la connaissance se différencie de la représentation sensible en tant qu'il doit être considéré que comme quelque chose en général=X, puisque en dehors de notre connaissance nous n'avons rien que nous puissions opposer à cette connaissance comme y correspondant. En effet, le rapport de la connaissance à sont objet est pensé a priori : les connaissances doivent se rapporter à un objet et elles doivent nécessairement s'accorder entres elles relativement à cet objet c'est-à-dire avoir cette unité qui constitue le concept d'un objet. Or en tant que nous avons affaire qu'au divers de la représentation et en tant que cet objet = X qui leur correspond n'est rien pour nous, il faut que l'unité que constitue nécessairement l'objet ne peut être autre chose que l'unité formelle de la conscience dans la synthèse du divers des représentations. Ainsi l'objet n'est connu que lorsqu'il y a une unité synthétique opérée dans le divers de l'intuition. Mais cette unité est impossible, si il n'y a pas une règle qui rend nécessaire a priori la reproduction du divers. Or, cette unité de la règle détermine tout le divers et le limite à des conditions qui rendent possible l'unité de l'aperception, et le concept de cette unité est la représentation de l'objet = X. Toute connaissance exige un concept et le concept est toujours, quant à sa forme, quelque chose de général et qui sert de règle à notre connaissance des phénomènes externes. Mais si le concept peut être une règle des intuitions c'est seulement parce qu'il représente en des phénomènes donnés la reproduction nécessaire de leurs divers et, par suite, l'unité synthétique dans la conscience que nous avons. De l'aperception transcendantal : "Toute nécessité a toujours pour fondement une condition transcendantale" (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, p119 1°éd).
Il s'agit donc de trouver un principe transcendantal de l'unité de la conscience dans la synthèse du divers de toutes nos intuitions et donc aussi des concepts des objets en général et par conséquent encore de tous les objets de l'expérience sans lesquels il serait impossible de penser un objet quelconque à nos intuitions : car cet objet n'est rien de plus que le quelque chose dont le concept exprime une telle nécessité de synthèse. Cette condition originelle et transcendantale n'est autre que l'aperception transcendantale en tant que conscience pure, originaire et immuable. Avec cette condition on peut obtenir par l'unité de la conscience qui précède toutes les données des intuitions la liaison et l'unité de ces connaissances entre elles et c'est pourquoi toute représentations d'objet est possible. Cette unité transcendantale de l'aperception fait de tous les phénomènes possibles une liaison de toutes ces représentations d'après des lois. La conscience originaire et nécessaire de l'identité de soi-même est donc en même temps une conscience d'une unité également nécessaire de la synthèse de tous les phénomènes par concepts, c'est-à-dire suivant des règles qui non seulement les rendent nécessairement reproductibles, mais par là aussi déterminent un objet à leur intuition, c'est-à-dire le concept de quelque chose où ils s'enchaînent nécessairement. L'esprit doit donc avoir devant les yeux l'identité de son acte qui soumet à une unité transcendantale toute la synthèse de l'appréhension (qui est empirique) et en rend tout d'abord possible l’enchaînement d'après des règles a priori. Nous pouvons maintenant déterminer d'une manière plus exacte nos concepts d'un objet en général. De l'objet transcendantal = X : Le concept pur de cet objet transcendantal, non empirique, qui dans toutes nos connaissances est toujours identique : = X, est ce qui peut procurer à tous nos concepts empiriques en général un rapport à un objet, c'est-à-dire une réalité objective. Celui-ci ne concerne que l'unité qui doit se rencontrer dans un divers de la connaissance, en tant que ce divers est en rapport avec un objet qui n'est autre que le rapport de l'unité nécessaire de la conscience, par suite de la synthèse du divers au moyen d'une commune fonction de l'esprit qui consiste à le lier dans une représentation. En tant que cette unité doit être considérée comme nécessaire a priori, le rapport à un objet transcendantal reposera sur cette loi transcendantale :
Tous les phénomènes doivent être soumis à des règles a priori de leur unité synthétique qui seules rendent possible leur rapport dans l'intuition empirique c'est-à-dire qu'ils doivent être soumis dans l'expérience aux conditions de l'unité nécessaire de l'aperception comme ils le sont dans la simple intuition aux conditions formelles de l'espace et du temps. En ce sens toute connaissance n'est possible que sous cette double condition (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, p123 1° éd.). Conclusion sur la possibilité des concepts a priori : La raison pour laquelle des concepts purs sont donc possibles a priori et même, par rapport à l'expérience, nécessaires, c'est que notre connaissance n'a affaire qu'à des phénomènes dont la possibilité réside en nous-mêmes, dont la liaison et l'unité se rencontrent simplement en nous, par conséquent, doivent précéder toute l'expérience et la rendre tout 'abord possible, quant à la forme (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, p146 1° éd.).
De la subsomption d'un objet sous un concept : Dans toutes les subsomptions d'un objet sous un concept, la représentation du premier doit être homogène à celle du second, c'est-à-dire que le concept doit renfermer ce qui est représenté dans l'objet à y subsumer. C'est en effet ce qu'on exprime en disant qu'un objet est contenu sous un concept (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 1, p150). De la subsomption d'un phénomène en général sous un concept purs de l'entendement : Les concepts purs de l'entendement, comparés aux intuitions empiriques leur sont tout à fait hétérogènes et ne peuvent jamais se trouver dans une intuition quelconque. Comment donc la subsomption de ces intuitions sous ces concepts et, par suite, l'application de la catégorie aux phénomènes est-elle possible, quand personne ne dira que cette catégorie, par ex. : la causalité, peut être aussi intuitionnée par les sens et qu'elle est renfermée dans le phénomène? C'est cette question qui rend nécessaire la doctrine transcendantale du jugement pour expliquer comment des concepts purs de l'entendement peuvent être appliqués à des phénomènes en général. Du schème transcendantal comme moyen terme entre la catégorie et le phénomène : Il est clair qu'il doit y avoir un troisièmes terme qui soit homogène, d'un côté, à la catégorie, de l'autre, aux phénomènes, et qui rende possible l'application de la première au second. Cette représentation intermédiaire doit être pure et cependant il faut qu'elle soit, d'un côté, intellectuelle, et de l'autre, sensible. Tel est le schème transcendantal. Explication : 1. Le concept de l'entendement renferme l'unité synthétique pure du divers en général ;
2. le temps, comme condition formelle du divers, du sens interne, et donc de toutes les représentations, renferme un divers a priori dans l'intuition pure ;
3. une détermination transcendantale de temps est homogène à la catégorie (qui en constitue l'unité), en tant qu'elle est universelle et qu'elle repose sur une règle a priori et elle est homogène au phénomène, en tant que le temps est renfermé dans chaque représentation empirique du divers.
4. une application de la catégorie aux phénomènes sera possible au moyen de la détermination transcendantale de temps, et cette détermination, comme schème des concepts de l'entendement, sert à opérer la subsomption des phénomènes sous la catégorie (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 1, p151). Du schème du concept de l'entendement : C'est la condition formelle de la sensibilité (notamment du sens interne) qui contient la condition générale permettant seule à la catégorie de s'appliquer à n'importe quel objet. En ce sens c'est cette condition formelle et pure de la sensibilité, à laquelle est restreint dans son usage de l'entendement (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 1, p152). Des différents usages des concepts purs de l'entendement : De l'usage empirique des concepts purs : C'est lorsqu'ils se rapportent a priori exclusivement aux phénomènes, en qualité de conditions d'une expérience possible. De l'usage transcendantal des concepts purs : C'est lorsqu'en qualité de condition de la possibilité des choses en général, ils peuvent s'étendre à des objets en soi (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 1, p151). De la limite de l'usage d'un concept en général : Mais les concept sont impossibles et ne peuvent avoir aucun sens si aucun objet n'est donné, soit à ces concepts mêmes, soit du moins aux éléments dont ils se composent, et donc ils ne peuvent s'appliquer aux choses en soi. En effet l'unique manière dont les objets sont donnés est une modification de notre sensibilité (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 1, p152). De l'abstraction de toutes conditions sensible des concepts purs de l'entendement : Dés que l'ont fait abstraction de toutes les conditions sensibles des concepts de l'entendement, ceux-ci conservent incontestablement un sens mais simplement logique, celui de la simple unité des représentations, auxquelles ne peut être donné aucun objet, ni, par conséquent, aucune signification qui puisse fournir un concept de l'objet (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 1 p156). De l'application de la synthèse des concepts purs de l'entendement à l'expérience possible : L'emploi de la synthèse des concept purs de l’entendement à l'expérience possible est ou mathématique ou dynamique ; car il porte en partie simplement sur l'intuition, en partie sur l'existence d'un phénomène en général. De la synthèse mathématique ou des conditions a priori de l'intuition : Les conditions a priori de l'intuition sont absolument nécessaires par rapport à une expérience possible, et c'est pourquoi les principes de l'usage mathématique auront une teneur inconditionnellement nécessaire, c'est-à-dire apodictique. De la synthèse dynamique ou de la condition d'existence de l'objet : Les conditions de l'existence des objets contenus dans une intuition empirique possible ne sont en soi que contingentes et c'est pourquoi les principes de l'usage dynamique impliqueront sans doute la caractère d'une nécessité a priori, mais seulement sous la condition de la pensée empirique dans une expérience, par suite rien que médiatement et indirectement, et par conséquent, ne contiendront pas cette évidence immédiate des principes de l'usage mathématique (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 2, sec 3, p163).
Connaissance (Erkenntnis) :
"Toute connaissance qui a un fondement a priori s'annonce par ce caractère qu'elle veut être tenue d'avance pour absolument nécessaire ; à plus forte raison en serait-il ainsi d'une détermination de toutes les connaissances pures a priori , détermination qui doit être l'unité de mesure et par suite même l'exemple de toute certitude (philosophique) apodictique" (Critique de la raison pure, Préface 1°, p8).
Notre connaissance dérive dans l'esprit de deux sources fondamentales : l'intuition et le concept. De sorte que ni des concepts, sans une intuition qui leur corresponde de quelque manière, ni une intuition sans concepts, ne peuvent donner une connaissance. On peut appeler la sensation la matière de la connaissance.
"Des pensées sans contenu sont vides, des intuitions sans concept, aveugles" (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale des éléments, 2°partie, intro I, p77).
Il est donc aussi nécessaire de rendre ses concepts sensibles (c'est-à-dire d'y ajouter l'objet dans l'intuition) que de se faire intelligibles ses intuitions (c'est-à-dire de les soumettre à des concepts). Ces deux pouvoirs et capacités ne peuvent pas échanger leurs fonctions.
"L'entendement ne peut rien intuitionner, ni les sens rien penser" De leur union seule peut sortir la connaissance. Il faut les distinguer l'un de l'autre et c'est pourquoi il faut distinguer la science des règles de la sensibilité en général, c'est-à-dire l'Esthétique, de la science des règles de l'entendement en général, c'est-à-dire la Logique.
Les deux conditions qui rendent possible la connaissance d'un objet sont l'intuition par laquelle est donné cet objet, mais seulement comme phénomène et le concept par lequel est pensé un objet qui correspond à cette intuition (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, §14, p104).
"Nous ne pouvons penser aucun objet qu'au moyen de catégories ; nous ne pouvons connaître aucun objet pensé sans le moyen d'intuitions qui correspondent à ces concepts" (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, §27, p143).
"Toute notre connaissance commence par les sens, passe de là à l'entendement et s'achève dans la raison, au-dessus de laquelle il n'y a rien en nous de plus élevé pour élaborer la matière de l'intuition et pour la ramener à l'unité la plus haute de la pensée" (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, dialectique transcendantale, Intro II, p254).
"Ainsi donc, toute connaissance humaine commence par des intuitions, s'élève ensuite à des concepts et finit par des idées" (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 3, Dialectique naturelle, p484).
Du critérium de distinction des différentes sortes de connaissance : "L'expérience nous apprend bien que quelque chose est de telle ou telle manière, mais non point que cela ne peut être autrement" (Critique de la raison pure, Intro 2°ed., p33).
On peut donc en déduire :
1. si on trouve une proposition dont la pensée implique la nécessité, on a un jugement a priori ; si cette proposition n'est dérivée d'aucune autre qui vaut elle-même, à son tour, à titre de proposition nécessaire, elle est absolument a priori.
"l'expérience ne nous donne jamais à ses jugements une véritable et stricte universalité, mais seulement une universalité supposée et relative par (induction) " (Critique de la raison pure, Intro 2°ed., p33).
1. Un jugement pensé avec une stricte universalité ne dérive point de l'expérience, mais est valable absolument a priori.
2. L'universalité empirique n'est donc qu'une élévation arbitraire de la valeur ; on fait d'une règle valable dans la plus part des cas une loi qui s'applique à tous.
"Quand un jugement possède essentiellement une stricte universalité, on connaît à cela qu'il provient d'une source particulière de la connaissance, d'un pouvoir de connaissance a priori" (Critique de la raison pure, Intro 2°ed., p33).
1. Nécessité et stricte universalité sont les marques sûres d'une connaissance a priori et elles sont indissolublement unies l'une à l'autre, or on peut montrer la limitation empirique plus que la contingence des jugements et de montrer un jugement l’universalité illimitée que nous lui attribuons que d'en indiquer la nécessité, il convient d'employer séparément ces deux critères dont chacun par lui-même est infaillible. De la différence entre la connaissance immédiate et médiate : On fait une distinction entre ce qui est immédiatement connu et ce qui n'est connu que par raisonnement. De la connaissance par raisonnement : Il y a dans tout raisonnement une proposition qui joue le rôle de principe, et une autre, qui en est tirée, à savoir la conclusion, et enfin la déduction selon laquelle la vérité de la seconde est indissolublement liée à la vérité de la première. Du raisonnement de l'entendement : C'est lorsque le jugement inféré est déjà contenu dans le premier, de telle sorte qu'il en puisse être tiré sans l'intermédiaire d'une troisième représentation, la conséquence se nomme immédiate (consequentia immediata). Du raisonnement de la raison : C'est lorsque, outre la connaissance qui sert de fondement, il est encore besoin d'un autre jugement pour opérer la conclusion (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Intro II B, p257). De la différence entre la connaissance théorique et connaissance pratique : La connaissance théorique est celle par laquelle je connais ce qui est, et la connaissance pratique est celle par laquelle je me représente ce qui doit être (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 3, Sec 7, p447). La connaissance théorique : De la connaissance spéculative : Une connaissance théorique est spéculative quand elle porte sur un objet ou sur des concepts d'un objet tels qu'on ne peut y arriver dans aucune expérience. De la connaissance physique ou de l'usage naturel de la raison : Une connaissance théorique est physique quand elle ne s'étend pas à d'autre objets ou à d'autres prédicats qu'à ceux qui sont susceptibles d'être donnés dans une expérience possible. Des principes de la connaissance théorique : Des principes de la connaissance physique : Le principe en vertu duquel on conclut de ce qui arrive (de ce qui est empiriquement contingent), comme d'un effet, à une cause, est une principe de la connaissance physique, mais non de la connaissance spéculative. En effet, si l'on fait abstraction, comme d'un principe qui renferme la condition de l'expérience possible en général, et que, laissant tout empirique de côté, on veuille l'appliquer au contingent en général, il n'y a aucun moyen de justifier une proposition synthétique semblable pour faire voir par là comment je puis passer de quelque chose qui existe à quelque chose de tout différent (appelé cause), bien plus, le concept d'une cause, aussi bien que celui du contingent, perd, dans un tel usage simplement spéculatif, tout signification dont la réalité objective puisse se comprendre in concreto. En ce sens, l'usage naturel de la raison ne rapporte pas à quelque cause les choses mêmes (les substances), mais seulement ce qui arrive et, par conséquent, leur états considérés comme empiriquement contingents. Des principes de la connaissance spéculative : Conclure de l'existence des choses dans le monde à leur cause est un raisonnement qui appartient à l'usage spéculatif de la raison. Dire que la substance même (la matière) est contingente quant à son existence, ce serait là une connaissance simplement spéculative de la raison. Quand même il ne serait question que de la forme du monde, du mode de liaison de ce monde et de ses changements, et si je voulais en conclure une cause tout à fait distincte du monde, ce ne serait là qu'un jugement de la raison spéculative, puisque l'objet n'est point ici un objet d'expérience possible (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 3, Sec 7, p448-449).
"Aussi par connaissance a priori nous entendrons désormais non point celles qui ne dérivent pas de telle ou telle expérience, mais bien celles qui sont absolument indépendantes de toute expérience" (Critique de la raison pure, Intro 2°ed., p32).
Mais, parmi les connaissances a priori, celle-là sont appelées pures auxquelles n'est mêlé absolument rien d'empirique (Critique de la raison pure, Intro 2°ed., p32). Ce sont des connaissances universelles qui présentent en même temps le caractère de la nécessité intrinsèque, doivent, indépendamment de l'expérience, être claires et certaines par elles-mêmes (Critique de la raison pure, Intro 1°ed., p33). Des conditions de possibilités de la connaissance a priori : Les éléments qui doivent nous être donnés pour que la connaissance a priori de tous les objets devienne possible sont :
1. le divers de l'intuition pure ; 2. la synthèse de ce divers par l'imagination, mais elle ne donne encore aucune connaissance ; 3. les concept qui fournissent de l'unité à cette synthèse pure et qui consistent uniquement dans la représentation de cette unité synthétique reposant sur l'entendement (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 1, §10, p93). Du pouvoir empirique de connaître : Le pouvoir empirique de connaître que possède l'homme renferme nécessairement un entendement qui se rapporte à tous les objets des sens, bien que ce ne soit qu'au moyen de l'intuition et de la synthèse que l'imagination en fait et que tous les phénomènes, considérés comme des data pour une expérience possible, sont soumis à ces catégories (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, p133 1° éd.). Connaissance synthétique a priori : "Toute connaissance synthétique a priori n'est possible qu'autant qu'elle exprime les conditions formelles d'une expérience possible et tous les principes n'ont qu'une valeur immanente, c'est-à-dire qu'ils se rapportent uniquement à des objets de la connaissance empirique, ou, en d'autre termes, à des phénomènes" (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 3, Sec 7, p450).
Ce sont les connaissances qui sont puisées uniquement dans l’expérience et ne sont donc connu qu'a posteriori ou empiriquement. Ainsi dans les expériences, il se mêle des connaissances qui doivent avoir une origine a priori et qui peut-être servent seulement à fournir une liaison aux représentations des sens. Car si on élimine des premières tout ce qui appartient aux sens, il reste cependant certains concepts primitifs et certains jugements que ces concepts produisent et qui doivent être formés entièrement a priori, indépendamment de l'expérience, puisque c'est grâce à eux qu'on a le droit de dire des objets qui apparaissent à nos sens plus que n'en apprendrait la simple expérience, et puisque c'est par eux que des assertions renferment une véritable universalité et une nécessité universalité et une nécessité stricte, caractères que la connaissance simplement empirique est incapable empirique (Critique de la raison pure, Intro 1°ed., p34-35).
"A ces connaissances a priori sont opposées les connaissances empiriques ou celles qui ne sont possibles qu'a posteriori, c'est-à-dire par l'expérience" (Critique de la raison pure, Intro 1°ed., p32). Connaissance empirique : Toutes nos intuitions sont sensibles et cette connaissance, en tant que l'objet en est donné, est empirique. Mais la connaissance empirique est l'expérience.
"Aucune connaissance a priori ne nous est donc possible que celle uniquement, d'objets d'une expérience possible"
Il n'y a que deux manières de concevoir un accord nécessaire de l'expérience avec les concepts de ses objets : ou l'expérience rend possible ces concepts, ou ces concepts, l'expérience. De l'accord de l'expérience avec les concepts : Cette explication ne peut pas s'admettre par rapport aux catégories, car les catégories sont des concepts a priori, indépendants par suite de l'expérience De l'accord des concepts avec l'expérience : Dans cette explication, les catégories, du côté de l'entendement, renferment les principes de la possibilité de toute expérience en général, mais savoir comment elles rendent possible l'expérience et quels principes de sa possibilité elles fournissent dans leur application est du ressort de l'usage transcendantale de la faculté de jugement (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, §27, p146 2° éd.).
Constitution de la connaissance sensible en général : Toute notre intuition n'est que la représentation du phénomène, les choses que nous intuitionnons ne sont pas en elles-mêmes telles que nous les intuitionnons, leurs rapports ne sont pas constitués en eux-mêmes tels qu'ils nous apparaissent, et si nous faisons abstraction de notre sujet, ou même seulement de la nature subjective de nos sens en général, toute la manière d'être et tous les rapports des objets dans l'espace et dans le temps et même l'espace et le temps disparaissent, puisque, en tant que phénomène, ils ne peuvent exister en soi, mais seulement en nous. Du mode de perception de la nature des objets : Nous ne pouvons saisir la nature des objets en eux-mêmes, mais nous connaissons notre mode de les percevoir qui nous est particulier et nécessaire pour tous les hommes. L'espace et le temps en sont les formes pures et la sensation en général en est la matière. Ces formes sont absolument et nécessairement inhérentes à notre sensibilité. Et c'est pourquoi nous ne pouvons connaître que notre mode d'intuition, c'est-à-dire notre sensibilité toujours soumise aux conditions du temps et de l'espace inhérentes au sujet mais non pas ce que les objets peuvent être en eux-mêmes. (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale des éléments, 1°partie, esthétique transcendantale, §8, p68).
De l’accroissement de la connaissance empirique : Tout accroissement de la connaissance empirique, tout progrès de la perception n'est qu'une extension de la détermination du sens interne, c'est-à-dire une progression dans le temps, quels que soient d'ailleurs les objets, phénomènes ou intuitions pures (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 2, sec 3, p194).
La connaissance pratique est "celle par laquelle je me représente ce qui doit être" (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 3, Sec 7, p447).
Connaissance historique et rationnelle :
"Si je fais abstraction de tout
contenu de la connaissance considérée objectivement, tout
connaissance est alors, subjectivement, ou historique ou rationnelle"
(Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode,
Architectonique de la raison pure, p560).
connaissance objective
De la connaissance historique ou cognitio ex datis : Une connaissance donnée originairement, quelqu'en soi l'origine, est pourtant historique dans celui qui la possède, quand il ne serait rien de plus que ce qui lui a été donné d'autre part, qu'il l'ait appris par l'existence immédiate, ou par le récit de quelqu'un ou même par le moyen de l'instruction (des connaissances générales) (p560). De la connaissance rationnelle ou cognitio ex principiis : Les connaissance rationnelles, qui le sont objectivement (c'est-à-dire qui ne peuvent résulter originairement que de la propre raison de l'homme), en peuvent donc porter aussi ce noms subjectivement que si elles ont été puisées aux sources générales de la raison d'où peut aussi résulter l'intention de critiquer et même de rejeter ce que l'on a appris, c'est-à-dire que si elles sont tirées de principes (p560). Or toute connaissance rationnelle est une connaissance par concepts (philosophie) ou par construction de concepts (mathématique). Donc une connaissance peut donc être objectivement philosophique et cependant subjectivement historique, mais en ce qui concerne la connaissance mathématique, de quelque manière qu'on l'ait apprise, elle peut valoir aussi subjectivement, en qualité de connaissance rationnelle, et qu'il n'y a pas lieu d'y faire la même distinction que dans la connaissance philosophique. La raison en est que les sources de connaissance où seul le maître peut puiser ne se trouvent que dans les principes essentiels et vrais de la raison et que, par conséquent, elles ne peuvent être pas tirées d'ailleurs par l'élève ni contestée en aucune façon, parce que l'usage de la raison ne se fait ici qu'in concreto bien qu'a priori, c'est-à-dire dans une intuition pure et par cela même exempte d'erreurs et qu'un pareil usage exclut toute illusion et toute illusion et toute erreur. Donc il n'y a entre toutes les sciences rationnelles (a priori) que les mathématiques qui puissent être apprises, mais jamais la philosophie (si ce n'est historiquement) ; quant à ce qui concerne la raison, on ne peut, tout au plus, apprendre qu'à philosopher (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Architectonique de la raison pure, p561). Conscience (bewusstsein) : De la possibilité de changement de la conscience empirique en conscience pure : Un changement graduel de la conscience empirique en conscience pure est possible quand le réel de la première disparaît complètement et qu'il ne reste qu'une conscience simplement formelle (a priori) du divers contenu dans l'espace et le temps ; par conséquent aussi est possible une synthèse de la production quantitative d'une sensation depuis son début : l'intuition pure=0, jusqu'à la quantité qu'on veut lui donner (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 2, sec 3, p168).
La conscience de soi : "La conscience de soi en général est donc la représentation de ce qui est la condition de toute unité tout en étant soi-même inconditionné" (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 1, p324 1°édition).
Contingence (Zufälligkeit) : C'est le conditionné dans l'existence (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, ch 2, Sec 1, p334).
Du principe de contradiction : "A nulle chose ne convient un prédicat qui la contredise"
De l'usage négatif du principe de contradiction : C'est un critérium universel, bien que simplement négatif, de toute vérité. Ce principe appartient à la logique précisément parce qu'il s'applique aux connaissances considérées simplement comme connaissances considérées simplement comme connaissance en général et indépendamment de leur contenu et qu'il déclare que la contradiction les anéantit et les fait disparaître totalement De l'usage positif du principe de contradiction : On peut faire de l'usage du principe de contradiction un usage positif, c'est-à-dire non pas simplement pour chasser la fausseté et l'erreur (dans la mesure où elles tiennent à la contradiction), mais encore pour reconnaître la vérité. En effet si le jugement est analytique, qu'il soit négatif ou affirmatif, il faut toujours que la vérité en puisse être suffisamment reconnue par le principe de contradiction (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 2, sec 1, p158). Du principe de contradiction comme principe de toute la connaissance analytique : Le principe de contradiction a une valeur universelle et complètement suffisante de principe de toute connaissance analytique, mais son crédit et son utilité ne dépassent pas ceux d'un critérium suffisant de la vérité : si aucune connaissance ne peut aller contre lui sans s'anéantir elle-même, cela fait bien de ce principe la condition sine qua non, mais non pas le principe déterminant de la vérité de notre connaissance (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 2, sec 1, p158). Certitude apodictique et de l'affection par la condition de temps du principe de contradiction :
"Il est impossible que quelque chose soit et ne soit pas en même temps"
Une chose = A qui est quelque chose = B ne peut pas être en même temps non B, mais elle peut parfaitement être l'un et l'autre successivement. Le principe de contradiction à titre de principe simplement logique ne doit pas limiter ses prétentions à des rapports de temps ; par conséquent une telle formule est entièrement opposée au but de ce principe (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 2, sec 1, p159).
Conviction (Überzeugung) : Une croyance est une conviction quand elle est valable pour chacun, en tant du moins qu'il a de la raison, son principe est objectivement suffisant (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Canon de la raison pure, Sec 3, p551).
Corps (Körper) : C'est un phénomène extérieur renfermé dans ses limites (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Dialectique transcendantale, Livre II, Ch 2, Sec 9.II, p390).
Création (Schöpfung) : Quand l'origine du fait de naître est considérée comme l'effet d'une cause étrangère, elle s'appelle création, et cette création ne peut être admise comme événement parmi les phénomènes, puisque sa possibilité seule détruirait l'unité de l'expérience (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre II, ch 2, sec 3, p192).
Critère : Du critère d'une hypothèse : Le critère d'une hypothèse consiste dans l'intelligibilité du principe d'explication admis, ou dans son unité (sans hypothèse subsidiaire), dans la vérité des conséquences qui en dérivent (accord de ces conséquences entre elles et avec l'expérience) et enfin dans l'intégralité du principe d'explication par rapport à ces conséquences, lesquelles ne rendent rien de plus ni de moins que ce qui a été admis dans l'hypothèse, mais reproduisent analytiquement a posteriori ce qui avait été pensé synthétiquement a priori et s'y accordent (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 1, §12, p99).
Critique de la raison pure (Kritik der reinen Vernunft) : C'est une critique de la raison en général, par rapport à toutes les connaissances auxquelles elle peut aspirer indépendamment de toute expérience, par conséquent la solution de la question de la possibilité ou de l'impossibilité d'une métaphysique en général et la détermination aussi bien de ses sources que de son étendue et de ses limites, tout cela suivant des principes (Critique de la raison pure, Préface 1°, p7).
Dans le deuxième chapitre de l'Analytique transcendantale sous le titre de Déduction des concepts purs, nous allons faire une étude approfondie du pouvoir que nous appelons entendement et de la détermination des règles et des limites de son usage. Cette étude a deux parties : l'une se rapporte aux objets de l’entendement pur, et doit présenter et faire comprendre la valeur objective de ses concepts a priori ; l'autre se rapporte à l’entendement pur en lui-même, au point de vue de sa possibilité et des facultés de connaissance sur lesquelles il repose, elle l'étudie, par conséquent, au point de vue subjectif (Critique de la raison pure, Préface 1°, p8). Mais la question capitale reste toujours de savoir :
Que peuvent et jusqu'où peuvent connaître l'entendement et la raison, indépendamment de l'expérience? Il s'agit ou de repousser complètement toute prétention à des vues de la raison pure sur le champs le plus attrayant, à savoir celui qui dépasse les limites de toute expérience possible, ou d'achever complètement cette investigation critique (Critique de la raison pure, Logique transcendantale, Analytique transcendantale, Livre I, ch 2, §13, p102). On peut regarder la Critique de la raison pure comme le vrai tribunal de toutes les controverses de cette faculté, car elle n'a pas à s'immiscer dans ces disputes qui portent immédiatement sur des objets (objecte), mais elle est établie pour déterminer et juger les droits de la raison en général, suivant les principes de son institution première (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Discipline de la raison pure, Sec 2, p514). De l'état de nature de la philosophie à l'état de paix : Sans cette Critique, la raison demeure, en quelque sorte, à l'état de nature et, pour rendre valable et pour garantir ses affirmations et ses prétentions, elle ne peut recourir qu'à la guerre. La critique, tirant toutes ces décisions des règles fondamentales de sa propre institution, et dont l'autorité doit être reconnue par tout le monde, nous procure la tranquillité d'un état légal où il ne nous est pas permis de traiter notre différend autrement que par voie de procès. 1. l'état de guerre de la philosophie ; ce qui met fin aux désaccords, c'est une victoire dont les deux parties se vantent et que suit, ordinairement, une paix mal assurée, établie par l'intervention d'une autorité supérieure (p514) ; 1.1 ainsi que Hobbes l'affirme, l'état de nature est un état d'injustice et de violence, et l'on doit nécessairement le quitter pour se soumettre à une contrainte légale, qui ne limite notre liberté que pour la rendre compatible avec la liberté d'autrui et, par là-même, avec le bien-public ; 1.2 or à cette liberté se rattache celle aussi de soumettre au jugement du public ses pensées et ses doutes quand on ne peut pas les éclaircir soi-même, sans que, pour cela, on soit réputé un citoyen turbulent et dangereux ; 1.3 donc se soumettre au jugement du public, c'est ce qui résulte du droit primitif de la raison humaine qui ne connaît d'autre juge que la raison commune elle-même où chacun a sa voix, et comme c'est de là que doit venir tout perfectionnement dont notre état est susceptible, un tel droit sacré et ne doit pas être aboli (p515) ; 2. l'état de paix dans la philosophie ; seule une sentence décrétée par la critique, remontant à la source des discussions, doit assurer une paix éternelle : en effet les disputes interminables d'une raison simplement dogmatique nous obligent elles-mêmes à chercher enfin le repos dans une critique de cette raison même et dans une législation qui s'y fonde (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Discipline de la raison pure, Sec 2, (p514). Des conclusions de la critique transcendantale : En ce qui concerne la liberté de la volonté humaine, l'espérance d'une vie future et l'existence de Dieu, la critique transcendantale, qui m'a découvert tous les matériaux de notre raison pure, m'a pleinement persuadé que si la raison est entièrement incapable d'établir, dans ce champs, des assertions affirmatives, elle ne l'est pas moins et elle l'est plus encore d'affirmer sur ces questions quelque chose de négatif. En effet, aucun esprit ne peut affirmer la connaissance par laquelle il n'y a point d'Etre suprême et cela parce que cette proposition est en dehors du champs de l'expérience possible, et par là-même, hors des limites de toute connaissance humaine (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Discipline de la raison pure, Sec 2, p515). Ainsi par la Critique de la raison pure, nous savons que la raison dans son usage pure et spéculatif, nous ne pouvons en réalité rien savoir, on peut dés lors se demander si elle ne devrait pas ouvrir un champ plus vaste aux hypothèses, puisqu'il nous est au moins permis de nous créer des imaginations et des opinions, si nous n'avons pas le droit d'affirmer (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Discipline de la raison pure, Sec 3, p524).
Critique de la raison spéculative : "Une critique qui limite la raison spéculative est négative en tant que telle" (Critique de la raison pure, Préface 2°ed., p22).
L'utilité de cette critique est négative parce que nous ne pourrirons jamais, avec la raison spéculative, nous risquer au-delà des limites de l'expérience. Mais cette utilité devient positive dés qu'on s’aperçoit que les principes sur lesquels la raison spéculative s'appuie pour se hasarder au-delà de ses limites ont en réalité pour conséquence inévitable non pas une extension, mais bien un rétrécissement de l'usage de notre raison. En effet ces principes menacent d'étendre réellement à tout les limites de la sensibilité d'où ils relèvent proprement et d'annihiler entièrement l'usage pur de la raison pratique. Mais en supprimant du même coup un obstacle qui en menace l'usage pratique, ou qui menace même de l'anéantir, elle est en réalité d'une utilité positive et très importante, dés qu'on est convaincu qu'il y a un usage pratique absolument nécessaire de la raison pure (un usage moral), dans lequel elle s'étend inévitablement au-delà des limites de la sensibilité (Critique de la raison pure, Préface 2°ed., p22). Analytique de la critique de la raison pure : Dans laquelle il est prouvé que l'espace et le temps ne sont que des formes de l'intuition sensible et par conséquent, que des conditions de l'existence des choses comme phénomènes, qu'en outre nous n'avons pas d'autre concepts de l'entendement ni, par suite, nous ne pouvons connaître aucun objet comme chose en soi, mais seulement en tant qu'objet d'intuition sensible, c'est-à-dire en tant que phénomène. En ce sens il en résulte que la seule connaissance spéculative possible de la raison sera limitée aux simples objets de l'expérience (Critique de la raison pure, Préface 2°ed., p22). De la différence entre penser et connaître : Pour connaître un objet, il faut pouvoir en prouver la possibilité (soit par le témoignage de l'expérience de sa réalité, soit a priori par la raison). Mais je puis penser ce que je veux, pourvu que je ne tombe pas en contradiction avec moi-même, c'est-à-dire pourvu que mon concept soit une pensée possible, quoique je ne puisse pas répondre que, dans l'ensemble de toutes les possibilités, un objet corresponde ou on à ce concept, pour attribuer à un tel concept une valeur objective (une réelle possibilité, car la première n'était que logique), il faudrait quelque chose de plus qui peut également se trouver dans les sources pratiques (Critique de la raison pure, Préface 2°ed., np22-23). Ainsi la critique nous apprend à prendre l'objet dans deux sens, c'est-à-dire comme phénomène et comme chose en soi. Même si je ne peut connaître mon âme envisagée par la raison spéculative, ni par conséquent, la liberté comme la propriété d'un être auquel j’attribue des effets dans le monde sensible, je puis pourtant penser la liberté, c'est-à-dire que la représentation de cette liberté ne renferme du moins en moi aucune contradiction, si l'on admet notre distinction critique des deux modes de représentations (mode sensible et intellectuel) et la limitation qui en découle relativement aux concepts purs de l'entendement, par conséquent aussi relativement aux principes qui dérivent de ces concepts (Critique de la raison pure, Préface 2°ed., p23).
"Je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance" (Critique de la raison pure, Préface 2°ed., p24).
"La critique peut seul couper dans leurs racines le matérialisme, le fatalisme, l'athéisme, l'incrédulité des libres penseurs, le fanatisme, la superstition, fléaux qui peuvent devenir nuisible à tout le monde, enfin l'idéalisme et le scepticisme qui sont dangereux plutôt pour les écoles et ne peuvent que difficilement passer dans le public" (Critique de la raison pure, Préface 2°ed., p26).
La critique n'est pas opposée à un procédé dogmatique de la raison dans sa connaissance pure en tant que science (car la science doit toujours être dogmatique, c'est-à-dire strictement démonstrative, en s'appuyant sur de sûrs principes a priori), mais elle est opposée au dogmatisme, c'est-à-dire à la prétention d'aller de l'avant avec une connaissance pure tirée de concepts d'après des principes tels que ceux dont la raison fait usage depuis longtemps sans se demander comment ni de quel droit elle y est arrivée.
"Le dogmatisme est donc la marche dogmatique que suit la raison pure sans avoir fait une critique préalable de son pouvoir propre" (Critique de la raison pure, Préface 2°ed., p26).
La critique est la préparation nécessaire au développement d'une métaphysique bien établie en tant que science qui doit être nécessairement traitée d'une manière dogmatique et strictement systématique, donc scolastique, c'est là une exigence inévitable en métaphysique, puisque cette science s'engage à accomplir son oeuvre tout à fait a priori et par suite, à l'entière satisfaction de la raison spéculative (Critique de la raison pure, Préface 2°ed., p26). Croyance (das Fürwahrhalten, Glaube) : La croyance est un fait de notre entendement susceptible de reposer sur des principes objectifs, mais qui exige aussi des causes subjectives dans l'esprit de celui qui juge (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Canon de la raison pure, Sec 3, p551) (cf. conviction persuasion). Du rapport de la croyance à la conviction et à la persuasion : principe objectif de l'entendement : conviction croyance principe subjectif du jugement : persuasion
Le principe par lequel nous distinguons si la croyance est une conviction ou simplement une persuasion est simplement extérieure et consiste dans la possibilité de communiquer sa croyance et de la trouver valable pour la raison de tout homme, car alors il est au moins à présumer que la cause de la concordance de tous les jugements, malgré la diversité des sujets entre eux, reposera sur un principe commun, l’objet avec lequel tous les sujets s'accorderont de manière à prouver par là la vérité du jugement. Donc, la persuasion ne peut pas être distinguée subjectivement de la conviction, si le sujet ne se représente la croyance que comme un simple phénomène de son propre esprit, mais l'essai que l'on fait sur l'entendement des autres des principes qui sont valables pour nous, afin de voir s'ils produisent exactement sur une raison étrangère le même effet que sur la nôtre, est un moyen qui, tout en étant seulement subjectif, sert non pas à produire la conviction, mais cependant à découvrir la valeur particulière du jugement, c'est-à-dire mais cependant ce qui n'est en lui que simple persuasion. Si l'on peut, de plus, expliquer les causes subjectives du jugement, causes que nous prenons pour des raisons objectives, et, par conséquent, expliquer la croyance trompeuse comme un phénomène de notre esprit, sans avoir besoin pour cela de la nature de l'objet, nous découvrons alors l'apparence, et nous ne serons plus trompée par elle, bien qu'elle puisse toujours nous tenter, dans une certaine mesure, si la cause subjective de cette apparence tien à notre nature (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Canon de la raison pure, Sec 3, p552). De la différence entre la persuasion et la conviction ou du pari : Le pari est le principe par lequel on reconnaît si ce que quelqu'un affirme est une simple persuasion ou tout au moins une conviction subjective (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Canon de la raison pure, Sec 3, p554). Des trois degrés de la croyance par rapport à la conviction ou de l'opinion, de la foi et du savoir :
opinion: insuffisance subjective et objective
croyance
foi: insuffisance
subjective prise pour objective
la croyance, ou la valeur subjective du jugement, par rapport à la conviction (qui a en même temps une valeur objective), présente les trois degrés suivants : l'opinion, la foi, et la science : 1. l'opinion est une croyance qui a conscience d'être insuffisante aussi bien subjectivement qu'objectivement ; 2. la foi est une croyance qui n'est que subjectivement suffisante mais qui est en même temps tenue pour objectivement insuffisante ; 3. la science est la croyance suffisante aussi bien subjectivement qu'objectivement 4. la suffisance est soit subjective soit objective ; 4.1 la suffisance subjective est la conviction ; 4.2 la suffisance objective est la certitude (p552) ;
1.1 on ne peut avoir le droit d'une opinion sans avoir au moins quelque savoir ; 1.11 le savoir est le moyen par lequel le jugement simplement problématique en soi se retrouve rattaché par un lien qui, sans être complet, est quelque chose de plus qu'une fiction arbitraire ; 1.12 or la loi d'une liaison de ce genre doit être certaine ; 1.121 en effet si je n'ai, par rapport à cette loi, qu'une simple opinion, tout n'est alors qu'un jeu de l'imagination sans le moindre rapport à la vérité ; 1.13 donc dans les jugements de la raison pure il n'y a nul place pour l'opinion ; 1.131 en effet, en tant que les jugements de la raison pure ne sont pas appuyés sur des principes d'expérience, mais que là où tout est nécessaire, tout doit être connu a priori, le principe de la liaison exige l'universalité et la nécessité et, par suite, une certitude entière ; 1.2 or, dans l'usage transcendantal de la raison, l'opinion est trop peu élevé, mais le savoir l'est beaucoup trop ; 1.3 donc, sous le rapport purement spéculatif nous ne pouvons donc nullement juger ici, puisque les principes subjectifs de la croyance, comme ceux qui peuvent aussi produire la foi, ne méritent aucun crédit dans les questions spéculatives, attendu qu'ils se tiennent pour exempts de tout secours empirique et qu'ils ne sauraient se communiquer aux autres au même degré ; 2.1 ce n'est jamais qu'au point de vue pratique que la croyance théoriquement insuffisante peut être appelée foi ; 2.11 ce point de vue pratique est ou celui du savoir-faire ou celui de la moralité dont les fins sont différentes ; 2.111 le point de vue pratique du savoir-faire se rapporte à des fins arbitraires et contingentes ; 2.112 le point de vue pratique de la moralité se rapporte à des fins absolument nécessaires ; 2.12 or, lorsqu'une fin est proposée, les conditions pour l'obtenir sont hypothétiquement nécessaires ; 2.121 cette nécessité est subjective et elle n'est cependant, que relativement suffisante, quand je ne connais pas d'autre conditions pour atteindre le but, mais elle est suffisante, quand je sais de façon certaine que personne ne peut connaître d'autres conditions qui mènent au but proposé ; 2.13 donc selon l'hypothèse, avec la croyance à certaines conditions, il y a deux fois possibles ; 2.131 dans l'hypothèse où la croyance se rapporte à des fins arbitraires, il s'agit simplement d'une foi contingente ; 2.1311 lorsqu'une foi contingente sert de fondement à l'emploi réel des moyens pour certaines actions, elle s'appelle foi pragmatique ; 2.132 dans l'hypothèse où la croyance se rapporte à des fin absolument nécessaires, il s'agit simplement d'une foi nécessaire (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Canon de la raison pure, Sec 3, p553).
Culture (Kultur) : La culture doit simplement nous donner une aptitude (eine Fertigkeit) sans en supprimer une autre déjà existante (Critique de la raison pure, Théorie transcendantale de la méthode, Discipline de la raison pure, Intro, p491).
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