Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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J : Jeu (Spiel): Nous pouvons distinguer ici le jeu de hasard, le jeu de ton (la musique), le jeu d'Idées. Le premier exige un intérêt, regardant la vanité ou le profit personnel, le deuxième n'exige que le changement des sensations, dont chacune se rapporte à une affection, mais sans avoir le degrés d'affection, et éveille des Idées esthétiques; le troisième résulte uniquement du changement des représentations dans la faculté de juger, et si ce faisant aucune pensée de quelque intérêt n'est produite, l'esprit est toutefois animé (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §54, p158). Jouissance (Genub): "Ceux qui ne se soucient que de jouissance se dispensent volontiers de juger" , et cela par le fait même qu'il n'y a pas de jugement lorsqu'il s'agit de ce qui est le plus vivement agréable: il ne s'agit pas d'une simple approbation de l'objet par moi, mais seulement qu'une inclination est produite (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §3, p52).
Jugement (Urteil): Il suppose à son fondement le concept d'une nature en général donné par l'entendement (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §31, p116). Jugement d'expérience et concept: Le concept d'un objet en général peut être immédiatement lié en vue d'un jugement de connaissance à la perception d'un objet, qui en contient les prédicats empiriques et ainsi un jugement d'expérience peut être produit. Afin que ce jugement soit pensé comme détermination d'un objet, des concepts a priori de l'unité synthétique du divers de l'intuition se trouve à son fondement; et ces concepts (les catégories) exigent une déduction, qui a été donnée dans la "Critique de la raison pure" et grâce à laquelle pouvait être résolue la question: comment des jugements de connaissance synthétique a priori sont-ils possibles? Cette question concernait ainsi les principes a priori de l'entendement pur et ses jugements théoriques (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §36, p122). Nous possédons une faculté de juger simplement esthétique pour juger sans concepts des formes et trouver une satisfaction dans le simple jugement de celle-ci; nous faisons de cette satisfaction une règle pour chacun, sans que le jugement se fonde sur un intérêt ou en produise un, dans cette sorte de jugement le plaisir ou la peine sont propres au goût (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §42, p132). Il suppose à son fondement l'Idée de la liberté comme donnée a priori par la raison (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §31, p116). Ainsi nous possédons une faculté de juger intellectuelle, afin de déterminer pour de simples formes de maximes pratiques (dans la mesure où elles se qualifient d'elles-mêmes comme une législation universelle) une satisfaction a priori, dont nous faisons pour chacun une loi, sans que notre jugement se fonde sur un quelconque intérêt; mais alors il en produit un. Dans ce jugement le plaisir ou la peine sont propres au sentiment moral (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §42, p132). Mais comme la raison porte aussi un intérêt à ce que les Idées (par lesquelles un intérêt immédiat est suscité dans le sentiment moral) possèdent aussi de la réalité objective, c'est-à-dire que la nature montre au moins une trace ou fournisse un indice qu'elle contient en soi un principe permettant d'admettre un accord légitime de ses produits avec notre satisfaction indépendante de tout intérêt, que nous reconnaissons comme loi a priori pour chacun sans pouvoir l'appuyer sur des preuves, il faut que la raison prenne un intérêt à toutes manifestation naturelle d'un semblable accord, par conséquent l'esprit , e peut réfléchir sur la beauté de la nature, sans se trouver en même temps intéressé. Or de par ses attaches cet intérêt est moral; et celui, qui prend cet intérêt au beau de la nature, ne peut le faire que dans la mesure où il a déjà solidement fondé son intérêt au bien moral. On a donc quelque raison de supposer à tout le moins une disposition à la bonne intention morale chez celui que la beauté intéresse immédiatement (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §42, p133). De l'intérêt immédiat à la beauté: Cet intérêt immédiat au beau de la nature n'est pas commun, mais seulement propre à ceux dont la manière de penser est déjà formée au bien ou tout particulièrement disposé à recevoir cette formation (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §42, p133). De l'analogie entre le jugement de goût et le jugement moral: L'analogie entre le pur jugement de goût, qui sans dépendre d'aucun intérêt, fait sentir une satisfaction et la représente en même temps a priori comme convenant à l'humanité en général, et le jugement moral, qui aboutit au même résultat par les concepts, sans aucune réflexion précise, subtile et préalable, conduit à accorder un intérêt égal immédiat à l'objet du premier comme à celui du second, avec cette seule différence que celui-là est un intérêt libre, tandis que celui-ci est un intérêt fondé sur une loi objective (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §42, p133). De plus l'admiration de la nature, qui en ses belles productions se montre comme art, non point par hasard, mais pour ainsi dire intentionnellement, d'après un ordre légal et en tant que finalité sans fin, et comme nous ne rencontrons au dehors nulle part cette fin, nous la cherchons naturellement en nous-mêmes et au vrai an ce qui constitue la fin ultime de notre existence, c'est-à-dire notre destination morale (cf. Téléologie) (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §42, p133). Un jugement pur sur le sublime, s'il doit être esthétique et être distingué de tout jugement d'entendement ou de raison, ne doit avoir aucune fin appartenant à l'objet comme raison de détermination (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §26, p92). Comme il faut que tout ce qui doit plaire à la simple faculté de juger réfléchissante, sans intérêt, enveloppe dans sa représentation une finalité subjective et comme telle universellement valable, la question est de savoir quelle est cette finalité subjective et pourquoi elle doit être prescrite comme norme, pour que soit fournie une raison d'une satisfaction universellement valable dans la simple évaluation de la grandeur, celle-là même qui aboutit à l'impuissance de notre faculté d'imagination dans la présentation du concept d'une grandeur? L'imagination, spontanément, progresse jusqu'à l'infini dans la compréhension qui est exigible pour la représentation de la grandeur, sans que rien lui fasse obstacle, or l'entendement la guide par des concepts numériques, auxquels elle doit donner le schème, et en ce processus, qui est supposé par l'évaluation logique de la grandeur, il y a bien quelque chose d'objectivement final, suivant le concept même de fin (il en est ainsi pour toute mesure), mais il n'est rien qui soit final et plaisant pour la faculté de juger esthétique réfléchissante. Il n'est rien non plus dans cette finalité intentionnelle, qui oblige à élever la grandeur de la mesure, par conséquent de la compréhension de la pluralité dans une intuition, jusqu'aux limites de la faculté de l'imagination et aussi loin qu'il est possible à celle-ci d'aller dans ses présentations. Or l'esprit (Gemüt) entend en lui-même la voix de la raison, qui, pour toutes les grandeurs données, et même pour celles qui ne peuvent jamais être complètement appréhendées, mais que l'on considère cependant comme entièrement donnée (dans la représentation sensible), exige la totalité, par compréhension dans une intuition et réclame une présentation pour tous les membres d'une série continûment croissante, sans même exclure de cette exigence l'infini (l'espace et le temps écoulé), faisant bien plutôt de la pensée de l'infini (dans un jugement de la raison commune) comme entièrement donné (dans sa totalité) quelque chose d'inévitable. Mais que l'on puisse seulement penser l'infini, comme un tout, c'est là ce qui indique une faculté de l'esprit, qui dépasse toute mesure des sens. Il faudrait à cet effet exiger une compréhension, qui livrerait une mesure en tant qu'unité possédant un rapport déterminé à l'infini, susceptible d'être exprimé en nombres; et cela est impossible. Toutefois pouvoir, sans contradiction, même seulement penser l'infini donné, ceci suppose en l'esprit humain une faculté, qui elle-même est supra-sensible. En effet c'est seulement par cette faculté et son Idée d'un noumène, qui lui-même n'autorise aucune intuition, mais qui est toutefois en tant que substrat mis au fondement de l'intuition du monde comme simple phénomène, que l'infini du monde sensible est entièrement compris sous un concept dans l'évaluation intellectuelle pure de la grandeur, bien qu'il ne puisse jamais être entièrement pensé par des concepts numériques dans l'évaluation mathématique. Et même une faculté de pouvoir penser l'infini de l'intuition supra-sensible, en tant que donné (dans son substrat intelligible), dépasse toute mesure de la sensibilité et est, rapportée à la faculté de l'évaluation mathématique, grande au-delà de toute comparaison comme élargissement de l'esprit, qui se sent capable de dépasser les bornes de la sensibilité dans une autre perspective (qui est pratique) (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §26, p93-94). De la confusion possible sur les jugements esthétiques purs: Dans les jugements esthétiques purs il ne faut point prendre comme exemples les objets beaux ou sublimes de la nature qui présupposent le concept d'une fin, car en ce cas il s'agirait ou bien de la finalité téléologique ou de la finalité se fondant sur les simples sensations produites par un objet (contentement ou douleur) et ainsi dans le premier cas il ne serait pas question de finalité esthétique et dans le second cas il n'y aurait pas une finalité seulement formelle. Lorsqu'on dit sublime la vue du ciel étoilé, il ne faut pas mettre au principe du jugement les concepts des mondes, habités par des êtres raisonnables, et considérer les points brillant, qui remplissent l'espace au-dessus de nous, comme leur soleils en mouvement selon des cercles qui leurs sont très appropriés, mais le regarder simplement comme on le voit, comme une vaste voûte qui comprend tout; et c'est seulement sous la condition d'une telle représentation que nous saisirons le sublime qu'un jugement esthétique pur attribue à cet objet (Remarque générale sur l'exposition des jugements esthétiques réfléchissants p107).
Or un jugement objectif de valeur universelle est aussi toujours subjectif, autrement dit lorsque le jugement a une valeur pour tout ce qui est compris sous un concept donné, il possède également une valeur pour tous ceux qui se représentent un objet par ce concept. En revanche on ne peut conclure d'une universalité subjective, c'est-à-dire esthétique, ne reposant sur aucun concept, à une universalité logique.
Jugement de connaissance: C'est lorsque nous rapportons au moyen de l'entendement la représentation à l'objet en vue d'une connaissance (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §1, p49). Le jugement de connaissance concerne les concepts de la nature et la possibilité interne ou externe de l'objet par telle ou telle cause (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §11, p64). De la différence entre le jugement esthétique et le jugement de connaissance: Avoir un jugement de connaissance c'est saisir par la faculté de connaître un édifice régulier, répondant à une fin alors qu'avoir un jugement esthétique c'est être conscient de cette représentation en éprouvant une sensation de satisfaction, mais le jugement esthétique ressemble toutefois au jugement logique qu'on peut le supposer valable pour chacun (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §1 et 6, p49 et 56). Dés que l'on porte un jugement sur des objets uniquement d'après des concepts, toute représentation de beauté disparaît. On ne peut donc indiquer une règle d'après laquelle quelqu'un pourrait être obligé de reconnaître la beauté d'une chose. On veut examiner l'objet de ses propres yeux, comme si la satisfaction qu'on y prend dépendait de la sensation, et cependant, si l'on déclare alors que l'objet est beau, on croit avoir pour soi toutes les vois et l'on prétend à l'adhésion de chacun, bien que toute sensation personnelle ne soit décisive que pour le sujet et sa sensation propre (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §8, p59).
Jugement esthétique: Le jugement est esthétique dans la mesure où les représentations données, qu'elles soient empirique ou rationnelle, ne sont rapportées qu'au sujet (à son sentiment) (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §1, p50). Le plaisir que nous ressentons, nous le supposons comme nécessaire en tout autre dans le jugement de goût, comme si lorsque nous disons qu'une chose est belle, il s'agissait d'une propriété de l'objet déterminée en lui par des concepts, alors que cependant sans relation au sentiment du sujet la beauté n'est rien en soi. C'est pourquoi nous devons réserver l'étude de ce problème et répondre d'abord à la question:
Question: Des jugement esthétiques a priori sont-ils possibles et comment le sont-ils? (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §9, p61).
Mais il faut d'abord commencer par les questions moins importantes suivantes:
Question I: De quelle manière prenons-nous conscience dans le jugement de goût d'un accord subjectif et réciproque des facultés de connaissance?
Question II: Est-ce esthétiquement par le sens interne et la sensation, ou intellectuellement par la conscience de notre activité intentionnelle qui les met en jeu?
Une sensation qui est isolée (sans qu'elle soit comparée avec une autre) et qui s'accorde cependant avec les conditions de l'universalité (ce qui est la fonction de l'entendement en général) met les facultés de connaissance dans cet état d'accord proportionné, que nous exigeons pour toutes connaissance et que nous considérons par suite comme valable pour quiconque est appelé à juger par l'entendement et les sens réunis (pour tout homme). (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §9, p62). Il exprime ce qu'un objet ou son mode de représentation a d'agréable ou de désagréable (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §14, p66). Du jugement esthétique pur ou du jugement de goût pur (formel) : Il exprime ce qu'un objet a de beau; un jugement de goût n'est donc pur que si aucune satisfaction purement empirique ne se mêle au principe déterminant. C'est ce qui arrive toutes les fois que l'attrait ou l'émotion ont part au jugement, par lequel on veut affirmer qu'une chose est belle (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §14, p66).
Jugement esthétique pur:
Et alors la question se pose de savoir, si un jugement esthétique de ce genre, outre l'exposition de ce qui est pensé en lui, peut encore exiger une déduction de sa prétention à quelque principe (subjectif) a priori. On répondra ici que le sublime de la nature n'est qu'une expression impropre et que le sublime ne doit être proprement attribué qu'à la manière de penser ou bien plutôt à son fondement dans la nature humaine. L'appréhension d'un objet d'ailleurs informe et sans finalité ne donne que l'occasion d'en prendre conscience et l'objet est ainsi utilisé d'une manière subjectivement finale, et non jugé pour lui-même et en raison de sa forme (pour ainsi dire species finalis accepta, non data). C'est pourquoi notre exposition des jugements sur le sublime de la nature était en même temps leur déduction. En effet, lorsque nous décomposions en ceux-ci la réflexion de la faculté de juger, nous y trouvions un rapport final des facultés de connaître, qui doit être mis a priori au fondement de la faculté des fins (la volonté) et qui est donc lui-même a priori final et cela comprend la déduction, c'est-à-dire la justification de la prétention d'un tel jugement à une valeur universelle et nécessaire. Nous ne devons donc rechercher que la déduction des jugements de goût, c'est-à-dire des jugements sur la beauté des choses de la nature et ainsi résoudre en son ensemble le problème posé pour la faculté esthétique de juger en totalité (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §30, p115-116). Ainsi, comme il ne s'agit pas de justifier la valeur a priori d'un jugement qui nous prescrit ce que nous devons faire pour la produire, il faudra seulement exposer la valeur universelle d'un jugement singulier, qui exprime la finalité subjective d'une représentation empirique de la forme d'un objet, pour la faculté de juger en général, afin d'expliquer comment il est possible que quelque chose puisse plaire dans le jugement (sans sensation ni concept), et que tout de même que la considération d'un objet en vue d'une connaissance en général possède des règles universelles, tout de même la satisfaction d'un chacun puisse être énoncée comme règle pour tout autre (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §31, p116). Ainsi cette universalité doit se fonder pour ainsi dire sur une autonomie du sujet jugeant du sentiment de plaisir (résultant de la représentation donnée), a priori reposer sur son goût propre, sans devoir toutefois être déduite de concepts, alors un tel jugement (de goût) possède une double caractéristique logique:
La résolution de ces caractéristiques logiques, par lesquelles un jugement de goût se distingue de tous les jugements de connaissance, si nous faisons tout d'abord ici abstraction de tout contenu de ce jugement, c'est-à-dire du sentiment de plaisir et si nous ne comparons que la forme esthétique avec la forme des jugements objectifs, telle que la logique la prescrit, suffira à elle seule à la déduction de cette singulière faculté. Nous exposerons donc, en les éclairant par des exemples, ces propriétés caractéristiques du goût (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §31, p117). "Le jugement de goût détermine son objet (en tant que beauté) du point de vue de la satisfaction, en prétendant à l'adhésion de chacun, comme s'il était objectif" (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §32, p117).
De plus il est exigé de tout jugement, qui doit prouver le goût du sujet, que celui-ci juge de lui-même, sans qu'il lui soit nécessaire de s'orienter à tâtons par l'expérience parmi les jugements des autres et de se renseigner préalablement sur le plaisir ou le déplaisir que leur procure un objet, qu'il porte donc son jugement a priori et non par imitation, parce qu'une chose plaît réellement universellement:
"Le goût ne prétend qu'à l'autonomie, Faire de jugements étrangers les principes déterminants du sien serait de l'hétéronomie" (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §32, p118).
Seconde caractéristique du goût:
"Le jugement de goût n'est pas déterminable par des raisons démonstratives, comme s'il était seulement subjectif" (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §33, p119).
En effet quand quelqu'un ne trouve pas beau un édifice, un paysage, un poème, il ne se laisse pas imposer intérieurement l'assentiment par cent voix, qui toutes louent ces choses; ce qu'il voit clairement c'est que l'assentiment d'autrui ne constitue pas une preuve valable pour le jugement de beauté. De même une preuve a priori d'après des règles déterminées peut encore moins déterminer le jugement sur la beauté. En fait le jugement de goût est absolument toujours énoncé comme un jugement singulier à propos d'un objet. L'entendement peut par la comparaison de l'objet, au point de vue de la satisfaction, avec le jugement d'autrui forger un jugement général. Ce jugement a de caractéristique, que ne possédant qu'une valeur simplement subjective, il prétend néanmoins valoir pour tous les sujets, comme cela pourrait se faire s'il était un jugement objectif, qui repose sur des principes de connaissance et qui peut être imposé par une preuve.
L'usage de cette faculté, par rapport à une représentation par laquelle un objet est donné, requiert l'accord de deux facultés représentatives:
l'imagination pour l'intuition et la composition du divers; l'entendement pour le concept comme représentation de l'unité de cette compréhension.
Or comme aucun concept de l'objet ne se trouve ici au fondement du jugement, cet accord ne peut consister que dans la subsomption de l'imagination elle-même (dans une représentation, par laquelle un objet est donné) sous la condition selon laquelle l'entendement passe en général de l'intuition au concepts. C'est-à-dire comme la liberté de l'imagination consiste précisément en ceci qu'elle schématise sans concepts, il faut que le jugement de goût repose sur une simple sensation de l'animation réciproque de l'imagination dans sa liberté et de l'entendement dans sa légalité, par conséquent donc un sentiment, qui permet de juger l'objet d'après la finalité de la représentation (par laquelle un objet est donné) en ce qui concerne l'incitation à l'activité de la faculté de connaître en son libre jeu. Le goût, en tant que faculté de juger subjective, comprend un principe de la subsomption, non pas des intuitions sous des concepts, mais de la faculté des intentions ou présentations (c'est-à-dire de l'imagination) sous la facultés des concepts (c'est-à-dire l'entendement), pour autant que la première en sa liberté s'accorde avec la seconde en sa légalité. Afin de découvrir ce principe de droit par une déduction des jugements de goût, seules les caractéristiques formelles de ce genre de jugement peuvent nous servir de fil conducteur, dans la mesure où en ceux-ci on ne considère que la forme logique (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §35, p122). Ce problème peut aussi être ainsi posé: comment0 un jugement est-il possible, qui uniquement à partir du sentiment personnel du plaisir que procure un objet, indépendamment de son concept, juge a priori ce plaisir comme dépendant en tout autre sujet de la représentation de cet objet, c'est-à-dire sans devoir attendre une approbation étrangère? Il est facile de voir que les jugements de goût sont des jugements synthétiques, parce qu'ils dépassent le concept et même l'intuition de l'objet et lui ajoutent quelque chose, à savoir le sentiment de plaisir (ou de peine). Bien que le prédicat (celui du plaisir personnel lié à la représentation) soit empirique, toutefois en ce qui touche l'adhésion, qui est exigée de chacun, ce sont des jugements a priori ou des jugements qui prétendent être considérés comme tels, comme en témoignent les expressions qui rendent leur prétention. Ainsi ce problème de la critique de la faculté de juger appartient au problème général de la philosophie transcendantale: comment des jugements synthétiques a priori sont-ils possibles? (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §36, p122-123). Ainsi ce n'est pas le plaisir, mais l'universalité de ce plaisir, perçue comme liée dans l'esprit au simple jugement d'un objet, qui est représentée dans un jugement de goût a priori comme règle universelle pour la faculté de juger, comme règle valable pour chacun. Il s'agit d'un jugement empirique, lorsque je perçois et considère avec plaisir un objet. Il s'agit d'un jugement a priori , lorsque je le trouve beau et que je puis attribuer à chacun cette satisfaction comme nécessaire (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §38, p123-124).
"Le plaisir ou la finalité subjective de la représentation pour le rapport des facultés de connaître dans le jugement d'un objet sensible en général doit pouvoir être attribué légitimement à chacun" (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §38, p124).
En ce sens le jugement de goût affirme seulement que nous sommes autorisés à présupposer d'une manière universelle en tout homme les mêmes conditions de la faculté de juger que nous trouvons en nous et de plus que nous avons correctement subsumé sous ces conditions l'objet donné. En effet dans la faculté de juger esthétique on subsume sous un rapport, qui ne peut être que senti, de l'imagination et de l'entendement s'accordant réciproquement dans la forme représentée de l'objet, et en ce cas la subsomption peut être facilement trompeuse, et en ce sens la légitimité de la prétention de la faculté de juger, comptant sur une adhésion universelle, demeure entière, quand elle affirme seulement l'exactitude du principe consistant à juger à partir de raisons subjectives d'une manière valable pour chacun c'est-à-dire pour une adhésion universelle (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §38, p125). De même il faut admettre que le jugement ne porte que sur le rapport des facultés de connaître mises en action à une action en général par conséquent sur la condition formelle de la faculté de juger et donc est un jugement pur, c'est-à-dire qui n'est pas mêlé à des concepts de l'objet ou à des sensations comme raisons déterminantes (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §38, np124). En ce sens le jugement de goût affirme seulement que nous sommes autorisés à présupposer d'une manière universelle en tout homme les mêmes conditions de la faculté de juger que nous trouvons en nous et de plus que nous avons correctement subsumé sous ces conditions l'objet donné, cette subsomption peut en effet être trompeuse dans la mesure où dans la faculté de juger esthétique on subsume sous un rapport qui ne peut être que senti, de l'imagination et de l'entendement s'accordant réciproquement dans la forme représentée de l'objet. Ainsi la légitimité de la prétention de la faculté de juger, comptant sur une adhésion universelle demeure entière, quand elle affirme seulement l'exactitude du principe consistant à juger à partir de raisons subjectives d'une manière valable pour chacun. Car pour la difficulté et le doute portant sur l'exactitude de la subsomption sous ce principe, cela rend tout aussi peu douteux la légitimité de la prétention à cette valeur d'un jugement esthétique en général et par conséquent le principe lui-même, que la subsomption (sous des concepts) également fautive de la faculté de juger logique sous son principe peut rendre celui-ci, qui est objectif, douteux. Si la question posée était la suivante: comment est-il possible de considérer la nature a priori comme un ensemble des objets de goût? - ce serait un problème qui est en relation à la téléologie, parce qu'il faudrait regarder comme fin de la nature, appartenant essentiellement à son concept, le fait d'établir pour notre faculté de juger des formes finales. Or il est possible de douter largement de l'exactitude d'une telle hypothèse, tandis que la réalité des beautés naturelles est accessible à l'expérience (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §38, p125).
Jugement de goût (Geschmacksurteil): Le jugement de goût est seulement contemplatif, c'est un jugement qui, indifférent à l'existence de l'objet, ne fait que lier sa nature avec le sentiment de plaisir et de peine. Toutefois cette contemplation elle-même n'est pas réglée par des concepts, en effet le jugement de goût n'est pas un jugement de connaissance (ni théorique, ni pratique), il n'est pas fondé sur des concepts, il n'a pas non plus des concepts pour fin (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §5, p54).
Le jugement de goût est un jugement esthétique, c'est-à-dire un jugement qui repose sur des principes subjectifs et dont le principe déterminant ne peut être un concept, ni par conséquent le concept d'une fin déterminée (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §15, p70). Premier moment: du jugement de goût considéré au point de vue de la qualité: Le jugement de goût attribue à tout un chacun la satisfaction procurée par un objet.
Second moment: du jugement de goût considéré au point de vue de la quantité: Du point de vue de la quantité logique:
Tous les jugements de goût sont des jugements singuliers.
En effet puisque je dois rapporter immédiatement l'objet à mon sentiment de plaisir ou de peine, ces jugements ne peuvent avoir la quantité de jugements objectifs de valeur universelle, cependant lorsque la représentation singulière de l'objet est transformée en concept, par comparaison suivant les conditions qui déterminent ce jugement, un jugement logique peut en résulter. Un jugement esthétique est unique en son genre et ne donne aucune connaissance de l'objet (qui ne peut se faire que par un jugement logique). En effet un jugement esthétique rapporte uniquement au sujet la représentation par laquelle un objet est donné, il ne permet de remarquer aucune propriété de l'objet, mais seulement la forme finale dans la détermination des facultés représentatives qui s'occupent avec cet objet. Aussi bien le jugement s'appelle esthétique parce que son principe déterminant n'est pas un concept, mais le sentiment (du sens interne) de l'accord dans le jeu des facultés de l'esprit, dans la mesure où celui-ci ne peut qu'être senti (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §15, p70). Du point de vue de la quantité esthétique:
le jugement de goût comprend une valeur pour chacun qu'on ne peut trouver dans le jugement portant sur l'agréable (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §8, p59).
Ainsi dans le jugement de goût, on ne postule rien que cette universalité des voix et par rapport à la satisfaction, sans la médiation des concepts, par conséquent on postule la possibilité d'un jugement esthétique qui puisse être considéré comme valable en même temps pour tous. En ce sens le jugement de goût ne postule pas lui-même l'adhésion de chacun (seul un jugement logique universel peut le faire, parce qu'il peut présenter des raisons), il ne fait qu'attribuer à chacun cette adhésion comme un cas de la règle dont il attend la confirmation de l'accord des autres et non pas de concepts:
L'assentiment universel est donc seulement une Idée.
Celui qui rapporte son jugement de goût à cette Idée et qu'il le considère donc comme un jugement de goût, il l'indique par le terme de beauté. Il peut d'ailleurs en être certain en dégageant par sa conscience la satisfaction qu'il éprouve de tout ce qui appartient à l'agréable et au bon, et c'est de cela seul qu'il se promet l'assentiment de chacun: prétention à laquelle sous ces conditions il serait autorisé, alors que les négligeant le plus souvent, il porte des jugements de goût erronés (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §8, p60). Troisième moment: des jugements de goût au point de vue de la relation des fins, qui sont considérées en ceux-ci:
La beauté est la forme de la finalité d'un objet, en tant qu'elle est perçue en celui-ci sans représentation d'une fin (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §17, p76).
Le jugement de goût n'a rien d'autre à son fondement que la forme de la finalité de l'objet. Or aucune fin subjective ne peut être au fondement du jugement de goût et aucune représentation d'une fin objective, c'est-à-dire de la possibilité de l'objet lui-même suivant les principes de la liaison finale, donc aucun concept de ce qui est bon ne peut déterminer le jugement de goût, c'est en effet un jugement esthétique qui concerne le rapport des facultés représentatives entres elles, pour autant qu'elles sont déterminées par une représentation. Or ce rapport est, dans la détermination d'un objet comme beau, lié au sentiment d'un plaisir, qui est en même temps affirmé par le jugement de goût comme valable pour tous, par conséquent l'agréable accompagnant la représentation ne pas plus contenir le principe déterminant du jugement de goût que ne le peut la représentation de la perfection de l'objet ou le concept du bien. Ce ne peut donc être que la finalité subjective dans la représentation d'un objet, sans aucune fin (ni objective, ni subjective) c'est-à-dire par conséquent la simple forme de la finalité dans la représentation , par laquelle l'objet nous est donné, dans la mesure où nous en sommes conscient, qui peut constituer la satisfaction que nous estimons, sans concept, universellement communicable et qui ne peut être le principe déterminant du jugement de goût (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §11, p64). Par le jugement de goût (sur le beau) on attribue à tout un chacun la satisfaction procurée par un objet, sans se fonder cependant sur un concept (en ce cas il appartiendrait au bien), cette prétention à l'universalité appartient si essentiellement à un jugement, par lequel nous affirmons que quelque chose est beau; que si l'on ne pensait à celle-ci, on mettrait au compte de l'agréable tout ce plaît universellement. Il consiste à ne porter que des jugements d'ordre personnel (Privaturteile) ; le jugement n'a pas de valeur universelle en ce qui concerne le plaisir ou la peine résultant d'une chose, mais encore que chacun est de lui-même assez modeste pour ne pas exiger l'assentiment d'autrui. Il consiste à porter des jugements d'ordre personnel qui prétendent être universels (publics). Même s'il est souvent repoussé dans sa prétention à l'universalité de son jugement (sur le beau) comme l'enseigne l'expérience, le goût réfléchi estime qu'il est possible de former des jugements susceptibles d'exiger un tel assentiment pour tous ses jugements de goût, sans que les sujets qui jugent s'opposent sur la possibilité d'une telle prétention, car ce n'est qu'en ce qui concerne la juste application de cette faculté dans des cas particuliers qu'ils ne parviennent pas à s'accorder. Mais tous deux fondent des jugements esthétiques (non pratiques) sur un objet, ne concernant que le rapport de sa représentation au sentiment de plaisir et de peine (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §8, p58).
La solution de ce problème est la clef de la critique du goût.
Thèse I: Le plaisir précède la considération de l'objet et la possibilité de le communiquer à tous doit être attribuée à la représentation de l'objet dans le seul jugement de goût.
Cette démarche est en contradiction avec elle-même car un tel plaisir n'est rien d'autre que le simple agrément dans la sensation, de par sa nature il ne peut avoir qu'une valeur individuelle, puisqu'il dépendrait immédiatement de la représentation par laquelle l'objet est donné (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §9, p60).
Thèse II: C'est dans la communicabilité universelle de l'état d'esprit (Gemütszustand) dans la représentation donnée qui, en tant que condition subjective du jugement de goût, doit être au fondement de celui-ci et avoir comme conséquence le plaisir relatif à l'objet.
En effet rien ne peut être communiqué universellement, si ce n'est la connaissance, et la représentation dans la mesure où elle dépend de cette connaissance, autrement dit dans la mesure où la représentation est objective et comprend un moment universel auquel la faculté de représentation chez tous est contrainte à s'accorder. Si le principe déterminant du jugement concernant cette communicabilité universelle de la représentation doit être pensé comme seulement subjectif, c'est-à-dire sans un concept de l'objet, ce ne peut être alors que l'état d'esprit qui se présente dans le rapport réciproque des faculté représentatives, pour autant qu'elles mettent une représentation donnée en relation avec la connaissance en général. Les facultés de connaissance mises en jeu par cette représentation sont en ce cas appelées à jouer librement, puisqu'aucun concept déterminé ne les limite à une règle particulière de connaissance. Ainsi l'état d'esprit dans cette représentation doit être celui qui comprend le sentiment du libre jeu des facultés représentatives dans une représentation donnée en vue d'une connaissance en général. Or l'imagination dont procède la composition du divers de l'intuition et l'entendement constituant l'unité du concept, qui unifie les représentations, sont requis pour que d'une représentation qui donne un objet une connaissance s'ensuive. Cet état d'un libre jeu des facultés de connaissance dans une représentation, par laquelle un objet est donné, doit pouvoir se communiquer universellement, en effet la connaissance comme détermination de l'objet, avec laquelle doit s'accorder des représentations données (dans quelque sujet que ce soit) est le seul mode de représentation qui possède une valeur pour tous.
Thèse III: l'universelle communicabilité subjective du mode de représentation dans un jugement de goût devant se produire sans présupposer un concept déterminé, ne peut être autre chose que l'état d'esprit dans le libre jeu de l'imagination et de l'entendement.
Alors nous avons conscience que ce rapport subjectif, qui convient à la connaissance en général, doit être valable pour chacun, et par conséquent universellement communicable, que l'est toute connaissance déterminée, qui d'ailleurs repose sur ce rapport qui est sa condition subjective.
Conclusion: Cet acte de juger (Beurtheilung) simplement subjectif (esthétique) de l'objet, ou de la représentation par laquelle il est donné, précède le plaisir concernant l'objet et est le fondement du plaisir venant de l'harmonie des facultés de connaissance.
Or c'est seulement sur cette universalité des conditions subjectives du jugement porté sur les objets que se fonde cette valeur subjective universelle de la satisfaction que nous attachons à la représentation de l'objet que nous disons beau (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §9, p61). Dans le jugement esthétique, le plaisir n'y est que purement contemplatif, sans susciter d'intérêt pour l'objet; en revanche dans le jugement moral il est pratique. En effet la conscience de la finalité formelle dans le jeu des facultés de connaître du sujet en tant que plaisir contient un principe qui détermine l'activité du sujet, en ce qui regarde l'animation de ses facultés de connaître, et ainsi une causalité interne (finale) par rapport à la connaissance en général, mais qui n'est pas limitée à une connaissance déterminée, et par conséquent une simple forme de la finalité subjective d'une représentation dans un jugement esthétique. Ce plaisir n'est en aucune manière pratique, ni comme le plaisir procédant du principe pathologique de l'agréable, ni comme le plaisir résultant du principe intellectuel du bien représenté. Il comprend cependant en lui-même une causalité consistant à conserver sans autre intention l'état de la représentation même et l'activité des facultés de connaître. Nous nous attardons à la contemplation du beau, parce que cette contemplation se fortifie et se reproduit elle-même, c'est un état analogue (mais non pas identique) à l'arrêt de l'esprit, lorsqu'une propriété attrayante dans la représentation de l'objet éveille à plusieurs reprises l'attention, état dans lequel l'esprit est passif (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §12, p65). De l'indépendance du pur jugement de goût à l'attrait et à l'émotion: Tout intérêt corrompt le jugement de goût et lui ôte son impartialité et notamment lorsqu'il ne place pas la finalité avant le sentiment de plaisir, de même que l'intérêt de la raison, mais fonde celle-là sur celui-ci; c'est toujours le cas dans le jugement esthétique porté sur une chose en tant qu'elle fait plaisir ou est pénible. C'est pourquoi des jugements, ainsi affectés, ou bien ne peuvent élever aucune prétention à une satisfaction universellement valable, ou bien peuvent d'autant moins le faire que dans les motifs déterminants du goût se trouvent d'autant plus de sensation de ce genre. Du malentendu entre l'attrait et la beauté: Cependant les attraits souvent ne sont pas seulement mis au compte de la beauté comme contribution à la satisfaction esthétique universelle, mais encore on les fait passer en eux-mêmes pour des beautés, donnant ainsi la matière de la satisfaction au lieu de la forme. C'est pourquoi il faut dissiper ce malentendu par une définition soigneusement faite de ces concepts:
Un jugement de goût, sur lequel l'attrait et l'émotion n'ont aucune influence (bien qu'on puisse les lier avec la satisfaction résultant du beau), et qui a simplement pour principe déterminant la finalité de la forme, est un jugement de goût pur (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §13, p66).
Le pur jugement de goût n'a comme principe déterminant ni l'attrait, ni l'émotion, ni en un mot aucune sensation en tant que matière du jugement esthétique (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §15, p68).
Deuxième moment: de la liaison du bon avec le beau ou du problème de la perfection Tout de même que la liaison de l'agréable (de la sensation) avec la beauté, qui ne concerne que la forme était un obstacle à la pureté du jugement de goût, de même la liaison du bon (c'est-à-dire de ce pour quoi la diversité est bonne pour l'objet lui-même, selon sa fin) avec la beauté porte préjudice à la pureté de celle-ci (cf. la beauté/division/beauté adhérente) (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §16, p71). Si donc par rapport à l'objet le jugement de goût est dépendant de la fin contenue dans le concept comme dans un jugement rationnel et si de ce fait il est limité, ce plus un jugement de goût libre et pur. Un jugement de goût portant sur un objet lié à une fin interne déterminée ne pourrait donc être pur, que si celui qui le juge n'avait aucun concept de cette fin ou en faisait abstraction dans son jugement. Mais en ce cas, même s'il portait un jugement de goût juste, puisqu'il considère l'objet comme beauté libre, il serait cependant blâmé et accusé de mauvais goût par un autre qui en considérerait la beauté de l'objet que comme qualité adhérente (qui aurait égard à la fin de l'objet) : cependant tous deux jugent comme il faut, chacun à sa manière; le premier d'après ce qui se présente à se sens; le second d'après ce qu'il a dans sa pensée (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §16, p72). Du critérium empirique du jugement de goût: La communicabilité universelle de la sensation (de satisfaction ou d'insatisfaction) qui se réalise sans concept; l'unanimité, aussi parfaite que possible, de tous les temps et de tous les peuples concernant le sentiment donné dans la représentation de certains objets, faible certes et à peine suffisant pour permettre de supposer que le goût, ainsi garanti par des exemples, a pour origine le principe profondément caché et commun à tous les hommes de l'accord qui doit exister entre eux dans le jugement qu'ils portent sur les formes, sous lesquelles les objets leur sont donnés (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §17, p73). Quatrième moment: Du jugement de goût considéré d'après la modalité de la satisfaction résultant de l'objet
Est beau, ce qui est reconnu sans concept comme objet d'une satisfaction nécessaire (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §22, p80).
De la modalité d'un jugement de goût: De la relation nécessaire du beau avec la satisfaction: Cette nécessité est d'un genre particulier: ce n'est pas une nécessité théorique objective en laquelle on pourrait connaître a priori que chacun ressentira cette satisfaction en présence d l'objet que je déclare beau; ce n'est pas non plus un nécessité pratique, en laquelle de par les concepts d'une pure volonté rationnelle, qui sert de règle aux êtres agissant librement, la satisfaction est la conséquence nécessaire d'une loi objective et signifie uniquement que l'on doit absolument (sans autre dessein) agir d'une certaine manière. Comme nécessité, conçue dans un jugement esthétique, elle ne peut être qu'exemplaire c'est-à-dire , c'est la nécessité de l'adhésion de tous à un jugement, considéré comme un exemple d'une règle universelle que l'on ne peut énoncer. Comme un jugement esthétique n'est pas un jugement objectif et de connaissance, cette nécessité ne peut être déduite à partir de concepts déterminés et elle n'est donc pas apodictique. elle peut encore moins être conclue à partir de l'universalité de l'expérience (d'une complète unanimité des jugements sur la beauté d'un certain objet). Non seulement l'expérience nous fournirait difficilement beaucoup d'exemples d'un pareil accord, mais encore on ne peut fonder aucun concept de la nécessité de ces jugements empiriques (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §18, p77). De l'adhésion de tous comme nécessité subjective du jugement de goût: Le jugement de goût prétend obtenir l'adhésion de tous; et celui qui déclare une chose belle estime que chacun devrait donner son assentiment à l'objet considéré et aussi le déclarer comme beau. L'obligation dans le jugement esthétique n'est ainsi exprimée que conditionnellement. On sollicite l'adhésion de chacun, parce que l'on possède un principe qui est commun à tous; et l'on pourrait toujours compter sur cette adhésion, si l'on était toujours assuré que le cas présent est correctement subsumé sous ce principe comme règle de l'assentiment (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §19, p77). Dans tous les jugements de goût par lesquels nous disons une chose belle nous ne permettons à personne d'avoir une opinion différente de la nôtre; et cela bien que nous ne fondions pas notre jugement sur des concepts, mais sur notre sentiment, que nous mettons ainsi au fondement non en tant que sentiment personnel, mais comme sentiment commun. Celui-ci veut autoriser des jugements qui contienne une obligation, il ne dit pas que chacun admettra notre jugement, mais que chacun doit l'admettre. Ainsi le sens commun, dont je donne comme exemple mon jugement de goût, lui conférant pour cette raison une valeur exemplaire, est une simple norme idéale. En présupposant celle-ci on pourrait à bon droit établir comme règle, pour chacun, un jugement qui s'accorderait avec elle, ainsi que la satisfaction résultant d'un objet et exprimée en ce jugement: c'est que le principe subjectif, mais cependant admis comme universellement subjectif (comme Idée nécessaire à chacun), pourrait exiger, en ce qui concerne l'unanimité des différents sujets jugeant, une adhésion universelle tout de même qu'un principe objectif. Cette norme indéterminée d'un sens commun est effectivement présupposée par nous, notre prétention à porter des jugements de goût le prouve.
Questions: Existe-t-il, en fait, un tel sens commun en tant que principe constitutif de la possibilité de l'expérience, ou bien un principe encore plus élevé de la raison nous impose-t-il comme principe seulement régulateur de produire en nous tout d'abord un sens commun pour des fins plus élevées? Le goût est-il ainsi une faculté originaire et naturelle, ou bien seulement l'Idée d'une faculté encore à acquérir et factice? Du rôle de l'imagination dans les jugements de goût: Dans les jugements de goût, l'imagination doit être considérée dans sa liberté c'est-à-dire comme productive et spontanée (en tant que créatrice de formes arbitraires d'intuitions possibles) ce telle sorte que l'objet puisse lui fournir une forme comprenant une composition du divers telle que l'imagination, si elle était livrée à elle-même, en liberté, serait en état de l'esquisser en harmonie avec la légalité de l'entendement en général. En ce sens c'est une légalité sans loi, et un accord subjectif de l'imagination avec l'entendement sans accord objectif, puisqu'en ce dernier cas la représentation est reliée à un concept déterminée de l'objet, qui pourront seuls se concilier avec la libre légalité de l'entendement (finalité sans fin) et avec le caractère particulier d'un jugement de goût
Jugement logique: C'est lorsque nous rapportons au moyen d'un jugement dont les représentations données peuvent être soit empiriques soit rationnelles, un jugement qui n'est rapportés qu'à l'objet (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §1, p50).
Jugement de la raison:
"On peut appeler un jugement de raison celui qui peut servir de conclusion à un raisonnement de raison et par conséquent être pensé comme fondé a priori " (Critique de la faculté de juger, Section II, §55, np162).
Jugement téléologique: C'est un jugement esthétique pur qui est mêlé avec des concepts de perfection ou de finalité objective (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §30, p115). |
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