Portrait d'Emmanuel Kant Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant
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Königsberg en 10 images Chronologie contemporaine à Kant
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Vocabulaire esthétique :

E :

Eloquence (Beredsamkeit):

L'éloquence est l'art d'effectuer une tâche qui revient à l'entendement comme s'il s'agissait d'un libre jeu de l'imagination. L'orateur ainsi annonce une tâche et s'en acquitte, afin de divertir les auditeurs, comme s'il s'agissait simplement d'un jeu avec les Idées. ainsi l'orateur donne quelque chose qu'il ne promet pas, je veux dire un jeu divertissant de l'imagination, toutefois il manque quelque peu à ce qu'il promet, à l'exercice attendu de lui mettre en oeuvre avec finalité l'entendement (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §51, p149).

Mais l'éloquence, dans la mesure où l'on entend par là l'art de persuader, c'est-à-dire l'art de tromper (ars oratoria) par une belle apparence et non pas simplement l'art de bien dire (éloquence et style), est une dialectique, qui n'emprunte à la poésie que ce qui est nécessaire pour gagner les esprits à l'orateur avant que le jugement ne soit porté et ainsi pour ravir leur liberté (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §53, p154).

De la poésie:

 

"Dans la poésie, tout est loyauté et sincérité. Elle affirme ne vouloir se livrer qu'à un jeu divertissant de l'imagination en accord suivant la forme avec les lois de l'entendement, et elle n'exige point que l'entendement soit subjugué et ensorcelé par la présentation sensible" (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §53, p155).

 

La poésie est l'art de conduire un libre jeu de l'imagination comme une activité de l'entendement et le poète n'annonce qu'un jeu plaisant avec les Idées, mais il s'en dégage tant de chose pour l'entendement, qu'il semble n'avoir eu d'autre intention que de s'acquitter de la tâche de celui-ci. Ainsi le poète promet peu de choses et annonce un simple jeu d'Idées, mais il réalise quelque chose qui est digne d'une oeuvre sérieuse en procurant par le jeu des aliments à l'entendement et en donnant par l'imagination la vie à ses concepts. Ainsi on peut dire que celui-ci donne plus qu'il ne promet (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §51, p149).

La poésie qui doit presque entièrement son origine au génie et qui se laisse le moins guider par des préceptes et des exemples, élargit l'âme en donnant la liberté à l'imagination et en offrant à l'intérieur des bornes d'un concept donné et de la diversité sans limites des formes susceptibles de s'y accorder, celle qui lie la présentation de ce concept à une plénitude de pensées, à laquelle aucune expression du langage n'est parfaitement adéquate et, ce faisant, qui s'élève esthétiquement aux Idées. Elle donne des forces à l'âme en lui faisant ressentir sa faculté libre, spontanée, indépendante de la détermination naturelle, de contempler et de juger la nature - à des points de vue qu'elle ne présente point d'elle-même dans l'expérience, ni pour les sens, ni pour l'entendement et ainsi d'en faire usage au profit du supra-sensible et pour ainsi dire comme schème du supra-sensible. Elle joue avec l'apparence qu'elle suscite à volonté sans tromper par celle-ci; elle définit elle-même son oeuvre comme un simple jeu, qui peut néanmoins être utilisé par l'entendement d'une manière finale pour sa propre tache (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §53, p154).

Remarque sur les arts de la parole comme beaux-arts: L'union et l'harmonie de la sensibilité et de l'entendement doivent paraître spontanée et comme se produisant par elles-mêmes, ce qui appartient aux beaux arts doit être de l'art libre en deux sens: d'une part l'art ne doit pas être un travail dont l'importance peut être appréciée selon une mesure déterminée et qui peut être imposée ou rétribué, et d'autre part il faut que l'esprit se sente occupé et se trouve cependant, sans viser une autre fin (indépendamment de tout salaire), satisfait et éveillé (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §51, p150).

 

2. Les arts figuratifs ou les arts de l'expression des Idées dans l'intuition des sens sont ou bien l'art de la vérité sensible (l'art plastique) ou bien l'art de l'apparence sensible (la peinture) (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §51, p150).

 

"Tous les deux font des figures dans l'espace l'expression des Idées" (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §51, p150).

 

Remarque générale: L'idée esthétique (archétype, modèle originaire) se trouve pour l'une et l'autre comme principe dans l'imagination, mais la figure qui en constitue l'expression (ectype, copie) est donnée soit dans son extension corporelle (qui correspond à l'objet existant), soit en la manière dont elle se peint dans l'oeil (d'après son apparence en une surface), dans le premier cas on fait de la relation soit à une fin réelle, soit à la seule apparence la condition de la réflexion. Art de la vérité sensible ou de l'art plastique: La plastique use de formes connaissables pour deux sens, la vue et le toucher.

La plastique, première espèce des beaux-arts figuratifs, comprend la sculpture et l'architecture.

 

A. La sculpture est l'art qui présente sous forme corporelle (mais comme art, en tenant compte de la finalité esthétique) des concepts des choses, telles qu'elles pourraient exister dans la nature;

 

B. l'architecture est l'art de présenter des concepts des choses, qui ne sont possibles que par l'art et dont la forme n'a pas la nature, mais une fin arbitraire comme principe déterminant et selon ce but elle doit aussi les présenter d'une manière esthétiquement finale. En cet art c'est un certain usage de l'objet d'art qui est essentiel, et il constitue pour les Idées esthétiques une condition restrictive.

 

"La simple expression d'Idées esthétiques est le but essentiel dans la sculpture" (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §51, p151).

 

Ainsi la convenance du produit à un certain usage est l'essentiel d'une oeuvre architecturale; mais une oeuvre purement figurative qui est uniquement faite afin d'être intuitionnée et qui doit plaire par elle-même, est seulement, en tant que présentation corporelle une simple imitation de la nature qui toutefois s'appuie sur des Idées esthétiques; en ceci la vérité sensible ne doit pas aller jusqu'au point où elle cesserait d'apparaître comme art et produit du libre arbitre.

 

De la peinture ou de l'apparence sensible artistiquement liée avec des Idées: La peinture, en tant que seconde espèce des arts figuratifs pourrait comprendre l'art de la belle reproduction de la nature (la peinture proprement dite) et celui du bel arrangement de ses produits (l'art des jardins).

 

A. La peinture ne donne que l'apparence de l'étendue corporelle,

 

B. L'art des jardins donne véritablement l'étendue corporelle, mais ne donne que l'apparence de l'utilisation et de l'usage pour des fins qui seraient autres que le jeu de l'imagination dans la contemplation de ses formes. Ainsi l'art des jardins n'est rien d'autre que celui d 'orner le sol avec la même diversité que celle avec la nature le présente à l'intuition, mais en l'ordonnant d'une autre manière et conformément à certaines idées.

 

On peut justifier le fait de rattacher l'art figuratif au geste au geste dans la langue (par analogie), parce que l'esprit de l'artiste donne à travers ces figures une expression corporelle de ce qu'il a pensé et de la manière dont il a pensé et qu'il fait pour ainsi dire parler la chose elle-même par une mimique: c'est là un jeu très habituel de notre fantaisie, qui donne aux choses inanimées une âme conforme à leur forme, qui parle à travers elles (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §51, p152).

 

3. L'art du beau jeu des sensations ne peut être autre chose que la proportion des différents degrés de la disposition (de la tension) du sens, auquel la sensation appartient, c'est-à-dire le ton des sens, et en prenant cette expression au sens large cet art peut être divisé en jeu artistique de sensations auditives et jeu artistiques des sensations visuelles, c'est-à-dire en musique et en art des couleurs.

 

On ne peut dire avec certitude si une couleur ou un ton (un son) ne sont que d'agréable ou s'ils sont déjà un beau jeu des sensations et suscitent, à ce titre, une satisfaction concernant la forme dans l'acte de juger esthétique. Quand on réfléchit à la vitesse des vibrations de l'air, qui dépasse probablement de beaucoup notre faculté d'apprécier immédiatement dans la perception la proportion de la division du temps par celles-ci, on pourrait croire que seul l'effet de ces vibrations sur les parties élastiques de notre corps est ressenti, tandis que la division du temps par celles-ci n'est ni remarquée, ni considérée dans l'acte de juger et que par conséquent seul le caractère d'être agréable est lié aux couleurs et aux tons et non la beauté de leur composition.

Mais si l'on considère premièrement ce que l'on peut dire de mathématique sur la proportion de ces vibrations en musique et sur l'acte de jugement qui les concerne, et si l'on juge le contraste des couleurs comme il se doit par analogie avec la musique et si l'on considère secondement les exemples d'homme qui, avec la meilleure vue du monde et l'ouïe la plus fine, n'ont pu discerner ni les couleurs, ni les tons et si l'on remarque que pour ceux qui le peuvent, la perception des changements de qualité (et non seulement du degrés de la sensation) suivant les diverses intensités de l'échelle des couleurs ou des tons est déterminée ainsi que le nombre de ceux-ci pour les différences qui sont remarquables, on pourrait se voir obligé de ne point regarder les sensations de ces deux sens comme de simples impressions sensibles, mais comme l'effet d'un acte de juger concernant la forme dans le jeu de nombreuses sensations. La différence de ces deux opinions sur le jugement intéressant le principe de la musique aurait pour seule conséquence d'en modifier la définition, en disant qu'il s'agit soit qu'il s'agit d'un beau jeu des sensations (pour l'ouïe) et la musique est un bel art, soit il s'agit d'un jeu des sensations et il s'agit d'un art agréable (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §51, p153).

De la musique: La musique ne parle que par des pures sensations sans concepts et par conséquent ne laisse point, comme la poésie, quelque chose à la réflexion, elle émeut cependant l'âme d'une manière plus diverse et, quoique plus passagère, plus intime; il est vrai toutefois qu'elle est plutôt jouissance que culture (le jeu de pensée n'est que l'effet d'une association pour ainsi dire mécanique) et jugée selon la raison elle possède moins de valeur que n'importe quel autre des beaux-arts. Mais la modulation musicale est une sorte de langue universelle des sensations, intelligible à tout homme, où elle emploie toute sa force, c'est-à-dire comme langue des affections, communiquant ainsi universellement d'après les lois de l'association les Idées esthétiques qui s'y trouvent liées naturellement, mais comme ces Idées esthétiques ne sont pas des concepts ou des pensées déterminées, seule la forme de la composition de ces sensations (harmonie et mélodie), au lie de la forme du langage, sert grâce à une disposition proportionnée de celle-ci à exprimer l'Idée esthétique de l'ensemble harmonieux d'une indicible plénitude de pensées, qui convient à un certain thème, qui constitue l'affection dominante du morceau (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §23, p156).

De l'apport des mathématiques dans la musique:

La forme de la composition de l'harmonie et de la mélodie sert à une disposition proportionnées de ces sensations qui peut être soumise mathématiquement à certaines règles parce qu'elle repose sur le rapport numérique des vibrations de l'air dans un temps identique, dans la mesure où les sons sont liés simultanément ou successivement. Bien qu'elle ne soit pas représentée par des concepts déterminés, c'est de cette forme mathématique seule que dépend la satisfaction, que la simple réflexion sur une telle quantité de sensation, qui s'accompagnent ou se suivent, joint au jeu de celles-ci comme une condition universellement valable de sa beauté, et c'est seulement d'après elle que le goût peut prétendre au droit de se prononcer à l'avance sur le jugement de chacun.

La mathématique n'a assurément aucune part à l'attrait et au mouvement de l'âme que provoque la musique; elle n'est que la condition indispensable de la proportion des impressions dans leur liaison comme dans leur changement, grâce à laquelle il est possible de les saisir ensemble, d'empêcher qu'elles ne se détruisent réciproquement, et de les accorder pour produire une émotion et une animation continues de l'esprit selon les affections correspondantes et par là une jouissance personnelle (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §53, p156).

De l'union des beaux-arts en un seul et même produit: L'éloquence peut être liée à une présentation picturale, aussi bien de ses sujets que des objets, dans une pièce de théâtre; la poésie peut être liée avec la musique dans le chant, et celui-ci peut aussi être uni à une présentation picturale (théâtre) dans un opéra, comme le jeu des sensations dans une musique peut être lié avec le jeu des figures dans la danse.

La présentation du sublime, pour autant qu'elle appartienne au beaux-arts, peut aussi s'unir avec la beauté dans une tragédie en vers, un poème didactique, un oratorio; et dans de telles combinaisons les beaux-arts sont encore plus artistiques, mais l'on peut douter en certains de ces cas qu'ils soient beaux.

 

"Cependant dans tous les beaux-arts l'essentiel consiste dans la forme, qui est finale pour l'observation et pour l'acte de juger, où le plaisir est en même temps culture et dispose l'âme aux Idées, le rendant ainsi capable de beaucoup plus de plaisir et de divertissements de ce genre" (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §52, p153).

 

Du rang des différents beaux-arts:

 

1. La poésie;

2. La musique en tant qu'attrait et mouvement de l'âme se rapprochant le plus des arts de la parole et qui peut être très naturellement leur être uni;

3. La peinture.

 

Si l'on apprécie la valeur des beaux-arts d'après la culture qu'ils procurent à l'âme et si on choisit comme critère d'élargissement des facultés qui dans le jugement doivent s'accorder pour la connaissance, alors la musique obtiendra la dernière place, parce qu'elle ne fait que jouer avec la sensation, tandis qu'elle obtiendra la première place parmi les arts qui doivent en même temps être apprécié pour leur agrément. De ce point de vue les arts figuratifs la devancent de loin, en effet conduisant l'imagination à un jeu libre et cependant en même temps approprié à l'entendement, ils accomplissent en même temps oeuvre sérieuse, puisqu'ils réalisent une production qui sert au concept de l'entendement de véhicule durable et se recommandant par lui-même pour effectuer l'unification de ces concepts avec la sensibilité et donner pour ainsi dire de l'urbanité aux facultés supérieures de connaître. Ces deux sortes d'art suivent une voie tout à fait différente: la première va des sensations aux Idées indéterminées, la seconde va des Idées indéterminées aux sensations. Ces dernières procurent des impressions durables, les premières ne donnent que des impressions passagères (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §53, p156).

 

Emotion (Affekt) :

C'est la sensation en laquelle l'agrément n'est suscité que par un arrêt momentané suivi d'un jaillissement plus fort de la force vitale, elle n'appartient donc pas à la beauté (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §14, p68).

 

Entendement (Verstand):

L’entendement est une faculté des concept, c'est-à-dire un entendement discursif, pour lequel la spécificité et la diversité du particulier, qui peut lui être donné dans la nature et qui peut être rangé sous ses concepts, sont choses contingentes, il va donc du général au particulier et ainsi jusqu'au singulier par des concepts (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §77, p220).

L'entendement a la propriété que dans sa connaissance il doit aller du général-analytique (c'est-à-dire des concepts) au particulier (l'intuition empirique donnée), or il ne détermine rien par rapport à la diversité du particulier, mais doit attendre cette détermination pour la faculté de juger de la subsomption de l'intuition empirique sous le concept (si l'objet est un produit de la nature) (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §77, p221).

L'entendement doit être considéré comme la cause de la possibilité des formes des choses, telles qu'elles sont effectivement découvertes dans les choses, mais on doit aussi poser la question du principe objectif, qui a pu déterminer cet entendement producteur à un effet de cette sorte, etc. e principe est la fin dernière pour laquelle ces choses existent (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §84, p244).

Entendement et concept: C'est de l'entendement dont dépend l'unité du concept (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §9, p61).

L'entendement est la faculté des concepts (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §15, p70).

Entendement et jugement de goût: Quand l'entendement est requis pour le jugement de goût en tant que jugement esthétique, ce n'est point cependant comme faculté de la connaissance d'un objet qu'il est requis, mais comme faculté de détermination de celui-ci au sujet et à son sentiment interne et cela dans la mesure où ce jugement est possible d'après une règle universelle (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §15, p70).

 

De la possibilité et de la réalité des choses du point de vue de l'entendement: Il est absolument nécessaire pour l'entendement humain de distinguer la possibilité et la réalité des choses. En effet il n'y aurait pas une telle distinction si il n'y avait pas une distinction entre le sujet et la nature des ses facultés de connaître; l'emploi de ces deux moments sont nécessairement hétérogènes en ce qui concerne l'entendement pour les concepts qui se rapportent simplement à la possibilité d'un objet et l'intuition sensible qui nous donnent quelque chose, sans pour cela le faire connaître comme objet pour les objets qui leur correspondent.

Or toute notre distinction entre le possible et le réel repose sur ce que le possible signifie seulement la position de la représentation d'une chose relativement à notre concept et en général à la faculté de penser, tandis que le réel signifie l'acte de position de la chose en soi même (en dehors de ce concept). Ainsi nous pensons tous les objets, lorsque leur connaissance dépasse la faculté de l'entendement, suivant les conditions subjectives de l'exercice de nos facultés, nécessairement inhérentes à notre nature (c'est-à-dire à la nature humaine) (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §76, p216).

Accord entre l'entendement et la faculté de juger: Notre entendement a ceci de propre pour la faculté de juger que dans la connaissance qu'il procure, le particulier n'est pas déterminé par le général et qu'il ne peut être uniquement dérivé de celui-ci, cependant ce particulier dans la diversité de la nature doit s'accorder avec le général (par des concepts et des lois), afin de pouvoir se trouver subsumé sous celui-ci et cet accord doit être sous de telle circonstances très contingent et sans principe déterminé pour la faculté de juger. C'est pourquoi nous devons penser en même temps un autre entendement par rapport auquel et cela antérieurement à toute fin qui lui serait attribuée, nous puissions nous représenter comme nécessaire cet accord des lois de la nature avec notre faculté de juger, qui n'est pensable pour notre entendement que par le moyen de la liaison des fins, or cet entendement est l'entendement intuitif. Des autres sortes d'entendement possible: De l'entendement intuitif:

Si notre entendement était intuitif, il n'y aurait pas d'autre objet que le réel; les concepts et les intuitions sensibles disparaîtraient les uns et les autres.

Ce serait une faculté d'une complète spontanéité de l'intuition qui constituerait une faculté de connaître différente de la sensibilité et entièrement indépendante de celle-ci, et qui serait donc un entendement dans le sens le plus universel (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §77, p220).

En ce sens l'entendement intuitif va du général-synthétique (de l'intuition d'un tout en tant que tel) au particulier, c'est-à-dire du tout aux parties, un entendement donc qui ne comprend pas en lui-même la contingence de la liaison des parties pour rendre possible une forme déterminée du tout.

De l'entendement intellectuel:

Pour cet entendement la différence entre la pensée et l'intuition ne sont pas deux conditions différentes de l'exercice des facultés de connaître, cela signifierait: tous les objets, que je connais, sont (existent) ; et la possibilité de certains objets, qui sont cependant inexistants, c'est-à-dire la contingence de ceux-ci s'ils existaient, ainsi aussi que la nécessité qu'il en faut distinguer, ne pourrait pas du tout surgir dans la représentation d'un tel être.

 

Enthousiasme (Enthusiamus):

C'est l'Idée du bien accompagnée d'émotion. Cet état d'âme semble à ce point sublime que l'on prétend communément que sans lui on ne peut rien faire de grand.

De l'enthousiasme du point de vue de la raison: Or toute affection est aveugle, soit dans le choix de son but, soit lorsqu'un ce but est indiqué par la raison, dans la réalisation de celui-ci; il s'agit en effet, de ce mouvement de l'âme, qui la rend incapable d'engager une libre réflexion sur les principes pour, ce faisant, se déterminer d'après ceux-ci. Ainsi l'enthousiasme ne peut d'aucune manière servir à une satisfaction de la raison. De l'enthousiasme d'un point de vue esthétique: Esthétiquement l'enthousiasme est sublime, parce qu'il est une tension des forces par les Idées, qui donnent à l'âme un élan qui agit de manière bien plus puissante et durable que l'impulsion par des représentations sensibles (Remarque générale sur l'exposition des jugements esthétiques réfléchissants p108-109). Imagination et enthousiasme: Dans l'enthousiasme comme affection, l'imagination est déchaînée et il s'agit d'un accident passager, qui peut atteindre l'entendement le plus sain (Remarque générale sur l'exposition des jugements réfléchissants p111) (cf. Schwarmerei).

 

Esprit (Geist):

L'état d'esprit: C'est l'accord des facultés représentatives en vue d'une connaissance en général, et en particulier cette proportion qui convient à une représentation (par laquelle un objet nous est donné) pour qu'elle devienne une connaissance (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §21, p78).

 

Esthétique (Ästhetisch Ästhetik):

 

Est esthétique "ce dont le principe déterminant ne peut être que subjectif" (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §1, p49).

 

"La finalité esthétique est la légalité de la faculté de juger en sa liberté" (Remarque générale sur l'exposition des jugements esthétiques réfléchissants p107).

 

La satisfaction qui résulte de l'objet dépend de la relation en laquelle nous voulons mettre l'imagination; il faut seulement que d'elle-même elle soutienne l'esprit en une libre activité. En revanche si quelque chose détermine le jugement, qu'il s'agisse d'une sensation ou d'un concept de l'entendement, il y a bien une certaine légalité, mais il n'y a plus de jugement d'une libre faculté de juger (Remarque générale sur l'exposition des jugements esthétiques réfléchissants p107).

De l'âme esthétique: L'âme, en un sens esthétique, désigne le principe vivifiant en l'esprit. Ce par quoi ce principe anime l'esprit, la matière qu'il applique à ce effet, est ce qui donne d'une manière finale un élan aux facultés de l'esprit, c'est-à-dire les incite à un jeu, qui se maintient de lui-même et qui même augmente les forces qui y conviennent.

En ce sens l'âme esthétique n'est pas autre chose que la faculté de la présentation des Idées esthétiques (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §49, p143).

Les Idées esthétiques: "Par l'expression Idées esthétiques j'entends cette représentation de l'imagination, qui donne beaucoup à penser, sans qu'aucune pensée déterminée, c'est-à-dire de concept, puisse lui être adéquate et que par conséquent aucune langue ne peut complètement exprimer et rendre intelligible" (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §49, p143-144).

 

Ainsi l'Idée esthétique est une représentation de l'imagination associée à un concept donné, et qui se trouve liée à une telle diversité de représentations partielles, dans le libre usage de celles-ci, qu'aucune expression, désignant un concept déterminé, ne peut être trouvée pour elle, et qui donne à penser en plus d'un concept bien des choses indicibles, dont le sentiment anime la faculté de connaissance et qui inspire à la lettre du langage un esprit (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §49, p146).

Les attributs esthétiques: Les attributs esthétiques d'un objet dont le concept, comme Idée de la raison, ne peut jamais être présenté adéquatement, sont ces formes qui ne constituent pas la présentation elle-même d'un concept donné, mais qui expriment seulement, en tant que représentations secondaires de l'imagination, les conséquences qui s'y rattachent et la parenté de ce concept avec d'autres. Ces attributs esthétiques donnent une Idée esthétique servant à animer l'esprit en lui ouvrant une perspective sur un champ de représentation du même genre s'étendant à perte de vue. Ainsi l'art la réalise dans la poésie et l'éloquence qui doivent l'âme qui anime leur oeuvre uniquement aux attributs esthétiques de l'objet qui accompagnent les attributs logiques, c'est-à-dire quelque chose qui est compris dans nos concepts de la sublimité et de la majesté de la création, et donnent à l'imagination un élan pour penser (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §49, p144-145).

 

Etonnement (Verwunderung):

C'est l'affection dans la représentation de la nouveauté qui dépasse ce que l'on attend (Remarque générale sur l'exposition des jugements esthétiques réfléchissants p109).

 

C'est un choc de l'esprit qui procède de l'incompatibilité d'une représentation, ainsi que de la règle qu'elle donne, avec les principes qui se trouvent déjà dans l'esprit comme fondements; et celui-ci suscite un doute: a-t-on bien vu? a-t-on bien jugé? (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §62, p185) (cf. admiration).

 

Etres (Les) :

Les êtres organisés: C'est la perfection naturelle interne que possèdent les choses qui ne sont possibles que comme fins naturelles (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §65, p194).

 

Expliquer :

Expliquer consiste à dériver d'un principe que l'on doit pouvoir connaître et indiquer (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §78, p225).

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