Portrait d'Emmanuel Kant Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant
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Vocabulaire esthétique :

H :

Homme (Mensch):

Ce sont des êtres d'une nature animal, mais cependant raisonnable (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §5, p54).

 

L'homme est la seule espèce d'êtres dans le monde, dont la causalité soit téléologique et en même temps cependant ainsi faite, que la loi doit être représentée par eux comme inconditionnée et indépendante des conditions naturelles et comme nécessaire en soi (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §84, p244).

 

De l'homme comme fin dernière de la nature: Comme tous les précédents règnes de la nature servent à l'homme, nous avons une raison suffisante pour juger l'homme non pas simplement, comme tous les être organisés, en tant que fin de la nature, mais aussi ici sur terre comme la fin dernière de la nature, en relation à laquelle toutes les autres choses naturelles constituent un système de fins, et cela d'après des principes de la raison pour la faculté de juger réfléchissante (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §83, p240). De la fin de l'homme en liaison avec la nature: Ce qui doit en tant que fin être réalisé par la liaison de l'homme avec la nature, ce doit être ou bien une fin telle qu'elle puisse être réalisée par la nature dans sa bienfaisance, alors cette fin de la nature serait le bonheur, ou bien c'est l'aptitude ou l'habileté à toutes sorte de fins, pour lesquelles la nature (extérieurement et intérieurement) pourrait être utilisée par l'homme et ce serait la culture (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §83, p240). Du bonheur comme fin réalisée par la nature dans sa bienfaisance: Le concept de bonheur n'est pas un concept que l'homme abstrait de ses instincts et qu'il extrait de sa propre animalité, mais c'est la simple Idée d'un état, à laquelle il veut rendre adéquat cet état sous de simples conditions empiriques (ce qui est impossible). Il se propose cette Idée, de manières extrêmement différentes, au moyen de son entendement mêlé à l'imagination et aux sens, il modifie même si souvent ce concept, que si la nature était entièrement soumise à son caprice, elle ne pourrait absolument admettre aucune loi déterminée universelle et fixe pour s'accorder avec ce concept mouvant et, ce faisant, avec la fin que chacun se propose de manière arbitraire.

Ce que l'homme comprend sous le nom de bonheur et qui est en fait sa fin naturelle dernière (et non de la liberté), ne serait pas atteint par lui, parce que sa nature n'est pas telle qu'elle puisse trouver son terme et se satisfaire dans la possession et la jouissance (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §83, p240).

Il est donc toujours seulement un membre dans la chaîne des fins naturelles, principe par rapport à mainte fin, auquel la nature dans sa disposition semble l'avoir destiné, et lui-même se pose comme tel, mais aussi moyen de la conservation de la finalité dans le mécanisme des autres membres (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §83, p241).

De l'homme dans la nature considérée comme système téléologique: Etant sur terre le seul être qui possède un entendement, donc une faculté à se proposer arbitrairement des fins, il mérite certes le titre de seigneur de la nature, et ainsi il est selon sa destination dernière la fin dernière de la nature; mais seulement de manière conditionnelle, c'est-à-dire à la condition qu'il sache et qu'il ait la volonté d'établir entre elle et lui une relation finale telle qu'elle soit indépendante de la nature et se suffisant à elle-même, qui par conséquent puisse être fin dernière, mais qui ne doit pas être recherchée dans la nature (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §83, p241). De la position de l'homme dans la fin dernière de la nature: Nous devons rechercher ce que la nature peut effectuer pour préparer l'homme à ce qu'il doit faire lui-même pour être un fine dernière et le séparer de toutes les fins, dont la possibilité repose sur des conditions que l'on peut seulement attendre de la nature.

On peut donc redéfinir le bonheur comme étant:

 

"l'ensemble de toutes les fins possibles (pour l'homme) par la nature en dehors de l'homme et en l'homme" (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §83, p241).

 

C'est là la matière de toutes ses fins sur terre, qui le rend incapable, s'il en fait son but unique, de poser une fin dernière à son existence et de s'accorder avec celle-ci.

Culture: De toutes les fins que l'homme peut se proposer dans la nature il ne reste que la condition formelle, subjective, c'est-à-dire l'aptitude à se proposer en général des fins et à utiliser la nature comme moyen, conformément aux maximes de ses libres fins en général, la nature, en vue de cette fin dernière, qui lui est extérieure, peut s'y prêter et cela peut alors être considéré comme sa fin dernière propre.

 

"Produire dans un être raisonnable l'aptitude générale aux fins qui lui plaisent (par conséquent dans sa liberté) est la culture"

 

Ainsi seule la culture peut être la fin dernière que l'on a quelque raison d'attribuer à la nature par rapport à l'espèce humaine (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §83, p241).

Mais toute culture ne suffit pas à cette fin dernière de la nature. La culture de l'habileté est assurément la principale condition subjective de l'aptitude à la réalisation des fins en général, mais elle ne suffit pour aider la volonté dans la détermination et le choix de ses fins, alors que celle-ci appartient essentiellement à l'ensemble de l'aptitude des fins (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §83, p242).

De l'habileté:

L'habileté ne peut être bien développée dans l'espèce humaine que grâce à l'inégalité entre les hommes, puisque le plus grand nombre pourvoit pour ainsi dire mécaniquement aux nécessités de la vie pour la commodité et le loisir d'autres hommes qui s'appliquent aux parties moins nécessaire de la culture que sont la science et l'art et ces derniers oppriment les premiers en les maintenant dans un état de dur travail, sans beaucoup de joies, cependant peu à peu de nombreux éléments de la culture de la classe supérieure se répandent dans la classe inférieure.

Du progrès de la culture:

Avec le progrès de la culture (dont le sommet est le luxe) les misères croissent des deux côtés avec une égale puissance; d'un côté par suite de la tyrannie d'autrui, de l'autre par une insatiabilité interne; mais la misère brillante est cependant liée avec le développement des dispositions naturelles en l'espèce humaine, et la fin de la nature elle-même, même si elle n'est pas notre fin, est cependant atteinte ici.

De la société civile comme condition formelle de la fin finale de la nature:

La société civile est la condition formelle sous laquelle seule la nature peut atteindre cette fin finale qui est la sienne, en effet c'est seulement en cette dernière que le plus grand développement des dispositions naturelles peut s'effectuer.

Mais même si les hommes étaient assez intelligent pour la trouver et assez sage pour se soumettre volontairement à sa contrainte, un tout cosmopolite, c'est-à-dire un système de tous les Etats qui risquent de se nuire réciproquement, serait encore nécessaire afin de prévenir l'obstacle que l'ambition, la volonté de domination et la cupidité opposent, principalement chez ceux qui détiennent la puissance, à la possibilité même d'un tel projet, la guerre est inévitable et tentative aveugle de l'homme (suscitée par des passions déchaînées) c'est aussi peut-être une tentative mystérieuse et intentionnelle de la sagesse suprême, sinon pour établir, du moins pour préparer, l'harmonie de la légalité avec la liberté des Etats et ainsi l'unité d'un système de ceux-ci moralement fondé (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §83, p243).

De la volonté ou de la culture de la discipline:

Cette condition de l'aptitude des fins est négative et consiste dans la libération de la volonté du despotisme des désirs, qui en nous attachant à certains objets de la nature, nous rendent incapable de choisir par nous-mêmes, parce que nous recevons comme des chaînes les tendances, que la nature nous a donné comme fils conducteurs, afin que nous négligions pas en nous la destination de l'animalité et que nous ne la liaisons pas, puisque nous sommes assez libres pour retenir ou délaisser, pour développer ou réduire ces tendances, conformément à ce qu'exigent les fins de la raison (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §83, p242).

En ce qui concerne la discipline des penchants, pour lesquels par rapport à notre destination en tant qu'espèce animale la disposition naturelle se trouve être parfaitement finale, mais qui rendent bien difficile le développement de l'humanité, on constate aussi cependant, au point de vue de cette seconde exigence de la culture, une tendance finale de la nature à un développement, qui nous rend aptes à des fins plus élevées que celle peut proposer la nature.

Des maux et de bienfaits de la culture:

On ne saurait contester le surcroît de maux que déverse sur nous, grâce à la foule insatisfaite des penchants ainsi produits, le raffinement du goût jusqu'à son idéalisation, et même le luxe dans les sciences, véritable aliment de la vanité.

Mais en revanche il en faut pas méconnaître la fin de la nature voulant réduire toujours d'avantage la grossièreté et la brutalité des penchants, qui nous appartiennent plutôt à l'animalité et s'opposent le plus au développement de notre destination supérieure (les penchants à la jouissance).

Du rôle des beaux-arts et de la science:

Les beaux-arts et les science, qui rendent l'homme sinon meilleur moralement, du moins plus civilisé, grâce à un plaisir qui peut être communiqué à tous et à la politesse et au raffinement pour la société, gagnent bien du terrain sur la tyrannie du penchant sensuel et ce faisant préparent l'homme à une domination en laquelle la raison possédera la puissance, puisque les maux qui nous son infligés en partie par la nature, en partie par l'intraitable égoïsme de l'homme, font en même temps appel aux forces de l'âme, les intensifient et les fortifient afin qu'elles y résistent et nous font ainsi sentir une aptitude à des fins supérieures, qui est cachée en nous (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §83, p243).

De l'homme considéré comme noumène: Considéré comme noumène, l'homme est le seul être en lequel nous puissions reconnaître une faculté supra-sensible (la liberté) et même la loi de la causalité, ainsi que l'objet de celle-ci, qu'il peut se proposer comme fin suprême (le souverain bien dans la monde).

Mais on ne peut poser la question de savoir pourquoi il existe parce que son existence comprend en soi la fin suprême à laquelle, dans la mesure de ses forces, il peut soumettre la nature tout entière, ou du moins à l'encontre de laquelle il ne peut se juger comme soumis à quelque influence de la nature. C'est pourquoi l'homme est la fin dernière de la création, en effet, sans celui-ci la chaîne des fins subordonnées les unes aux autres ne serait pas complètement fondée, et c'est uniquement en l'homme, mais seulement en celui-ci comme sujet de la moralité, que la législation inconditionnée par rapport aux fin dernière à laquelle la nature tout entière est téléologiquement subordonnée (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §84, p245).

De la guerre comme objet du sublime: La guerre, lorsqu'elle est conduite avec ordre et un respect sacré des droits civils, a quelque chose de sublime en elle-même et elle rend d'autant plus de périls en lesquels il a pu se maintenir courageusement; en revanche une longue paix rend souverain le pur esprit mercantile en même temps que l'égoïsme vil, la lâcheté, et la mollesse, abaissant ainsi la manière de penser du peuple (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §28, p101).

 

Humilité (Demut):

C'est le jugement sans indulgence de nos défauts qui dans une conscience aux intentions bonnes peuvent facilement être compris dans la fragilité de la nature humaine (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §28, p101).

De l'humilité comme objet du sublime: L'humilité est une disposition d'esprit sublime, en laquelle on se soumet spontanément à la douleur des reproches intérieurs, afin d'éliminer peu à peu les causes (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §28, p101).

 

Hypotypose (présentation, subjectio sub adspectum) (Hypotypose):

Comme acte consistant à rendre sensible, l'hypotypose est double:

De l'hypotypose schématique: L'hypotypose est schématique lorsqu'a priori l'intuition correspondante est donnée à un concept que l'entendement saisit; De l'hypotypose symbolique: L'hypotypose est symbolique lorsqu'à un concept que la raison seule peut penser et auquel aucune intuition sensible ne peut convenir, on soumet une intuition telle, qu'en rapport à celle-ci le procédé de la faculté de juger est simplement analogue à celui-ci qu'elle observe quand elle schématise, c'est-à-dire qui s'accorde simplement avec celui-ci par la règle et non par l'intuition même, par conséquent simplement avec la forme de la réflexion et non avec le contenu.

Toutes les intuitions, que l'on soumet à des concepts a priori sont donc ou bien des schèmes, ou bien des symboles, et de ces intuitions les premières contiennent des présentations directes du concept, tandis que les secondes en contiennent d'indirectes.

Du schème:

Ce sont des intuitions qui contiennent des présentations directes du concept et effectuent la présentation démonstrativement;

Du symbole:

Ce sont des intuitions qui contiennent des présentations indirectes et effectuent la présentation par la médiation d'une analogie (pour laquelle on se sert aussi d'intuition empirique), en laquelle la faculté de juger effectue une double opération, qui consiste à appliquer en premier lieu le concept à l'objet d'une intuition sensible et en second lieu à appliquer la simple règle de la réflexion sur cette intuition à un tout autre objet, dont le premier n'est que le symbole.

Ainsi le symbole est une expression pour des concepts formés d'après une analogie d'une intuition directe, c'est-à-dire d'après le transfert de la réflexion sur un objet de l'intuition à un tout autre concept, auquel peut-être une intuition ne peut jamais correspondre directement (Critique de la faculté de juger, Section I, §59, p174).

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