Portrait d'Emmanuel Kant Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant
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Vocabulaire esthétique :

F :

Facultés (Befugnis):

Les facultés supérieures de connaître: De la raison:

 

"La raison est une faculté des principes et dans sa plus haute exigence elle tend à l'inconditionné" (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §76, p215).

 

De la restriction de la raison par l'entendement:

L'entendement qui est nécessaire pour une validité objective restreint la validité de la raison au sujet seulement.

 

De l'entendement:

L'entendement est au service de la raison toujours sous une certaine condition. Mais sans concept de l'entendement la raison ne peut pas du tout juger objectivement (synthétiquement) et elle ne contient elle-même, en tant que raison théorique, aucun principe constitutif, mais simplement des principes régulateurs d'une manière universelle à tous les sujets de cette espèce.

De la restriction de l'entendement par la raison:

L'entendement ne peut pas suivre la raison là où elle devient transcendante, ce qui se manifeste dans les Idées préalablement fondées (en tant que principes régulateurs), mais non dans des concepts valables objectivement (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §76, p215).

 

Faculté de juger (Urteilskraft):

De la faculté de juger déterminante: La faculté de juger déterminante ne possède pas de principe, qui fondent des concepts d’objets, elle ne fait que subsumer sous des lois données, ou des concepts, en tant que principes(Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §69, p202). De la faculté de juger transcendantale : La faculté de juger transcendantale, qui contient les conditions pour subsumer sous les catégories, n’était pas elle-même nomothétique; elle énonçait seulement les conditions de l’intuition sensible sous lesquelles on peut accorder de la réalité (une application) à l’entendement, et en ceci, désaccord avec elle-même (du moins quant aux principes) (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §69, p202). De la faculté de juger réfléchissante: La faculté de juger réfléchissante doit subsumer sous une loi, qui n'est pas encore donnée, et n'est, en fait qu'un principe de réflexion sur les objets, pour lesquels objectivement nous manquons complètement d'une loi, ou d'un concept d'un objet, qui suffirait comme principe pour les cas qui se présentent. Or comme aucun usage des facultés de connaître ne peut être permis sans principe, en de tel cas la faculté de juger réfléchissante devra se servir à elle-même de principe: or celui-ci n'étant pas objectif et ne pouvant présenter un fondement de connaissance de l'objet suffisant au dessein de l'esprit, il doit servir en tant que principe purement subjectif à un usage final des faculté de connaître, consistant dans la réflexion sur un certain genre d'objets.

Ainsi la faculté de juger réfléchissante possède des maximes nécessaires, pour la connaissance des lois de la nature dans l'expérience, afin de parvenir grâce à celle-ci à des concepts, même si ces concepts doit être des concepts de la raison.

Or entre ces maximes nécessaires de la faculté de juger réfléchissante, il peut y avoir un conflit, et par conséquent une antinomie, là-dessus se fonde une dialectique, qui peut être appelée une dialectique naturelle lorsque chacune des deux maximes qui se contredisent possède son fondement dans la nature des faculté de connaître (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §69, p203).

 

Antinomie de la faculté de juger réfléchissante: Ainsi la faculté de juger peut partir dans sa réflexion de deux maximes, dont l'une lui est présentée a priori par le simple entendement, tandis que l'autre procède d'expérience particulières, qui font appel à la raison, afin d'instituer d'après un principe particulier l'acte de juger de la nature corporelle et de ses lois. Ces maximes (ou thèse) sont les suivantes:

 

Thèse: leurs formes doit être jugée possible d'après de simples lois mécaniques;

Antithèse: Quelques productions de la nature matérielle ne peuvent pas être considérées comme possibles d'après de simples lois mécaniques (leur jugement exige une toute autre loi de causalité: celle des causes finales).

 

Si l'on transformait ces principes régulateurs pour la recherche en principes constitutifs de la possibilité des objets eux-mêmes, ils s'énonceraient ainsi:

 

Thèse: Toute production de choses matérielles est possible par des lois simplement mécaniques;

 

Antithèse: Quelque productions de ces choses matérielles ne sont pas possibles par simple lois mécaniques.

 

Ainsi qualifiées, en tant que principe objectifs pour la faculté de juger déterminante, ces propositions se contrediraient et par conséquent une de ces propositions se contrediraient et par conséquent une de ces deux propositions serait nécessairement fausse; alors ce serait certes une antinomie non de la faculté de juger mais d'une contradiction dans la législation de la raison.

En ce qui concerne la première maxime du jugement réfléchissant, il n'y a pas de contradiction car elle signifie simplement que je dois toujours réfléchir sur ceux-ci d'après le principe du simple mécanisme de la nature et par conséquent que je dois suivre ce principe aussi loin que je le puis, parce que si on ne le met pas au fondement de la recherche, il ne peut y avoir aucune connaissance de la nature proprement dite.

Pour ce qui est de la seconde maxime, on peut à propos de certaines formes naturelles (et même pour la nature, celles-ci étant l'occasion) de rechercher un principe, pour réfléchir sur ces formes, qui soit tout différent de l'explication d'après le mécanisme de la nature, c'est-à-dire le principe des causes finales.

Ainsi on soutient seulement que la raison humaine, en suivant cette maxime et de cette manière, ne pourra jamais trouver le moindre fondement de ce qui constitue spécifiquement une fin naturelle, mais en revanche qu'elle trouvera d'autres connaissances des lois naturelles, et alors on laisse sans solution la question de savoir si dans le fondement interne de la nature, qui nous est inconnu, la liaison physico-mécanique et la liaison finale pour les mêmes choses ne seraient pas reliées en un même principe; seulement notre raison est impuissante à les unir en un tel principe et ainsi la faculté de juger, comme réfléchissante (à partir d'un principe subjectif) et non comme faculté de juger déterminante (suivant un principe objectif de la possibilité des choses en soi), est obligé de penser comme fondement de la possibilité de certaines formes dans la nature un autre principe que celui du mécanisme naturel (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §70, p203-204).

C'est donc un principe pour la faculté de juger réfléchissante que de devoir concevoir pour la liaison si manifeste des choses d'après des causes finales une causalités différente du mécanisme, c'est-à-dire une cause première (intelligente), agissant selon des fins, si inconsidérée et indémontrable que puisse être ce principe pour la faculté de juger déterminante.

Dans le premier cas ce principe est une simple maxime de la faculté de juger et le concept de cette causalité est une simple Idée à laquelle on n'essaye nullement d'accorder de la réalité, mais dont on use simplement comme fil conducteur de la réflexion, dans le deuxième cas le principe serait un principe objectif que la raison prescrirait et auquel la faculté de juger devrait se soumettre tandis qu'elle détermine, mais ainsi elle s'égarera hors du monde sensible dans le transcendant et sera peut-être induite en erreur.

Confusion dans l'apparente antinomie: Toute apparence d'antinomie entre les maximes de la méthode d'explication proprement physique (mécaniste) et de la méthode téléologique (technique) repose donc sur ceci: on confond un principe de la faculté de juger réfléchissante avec celui de la faculté de juger déterminante et l'autonomie de la première avec l'hétéronomie de la seconde, qui doit se diriger d'après les lois données par l'entendement (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §71, p205-206).

Il s'agit donc de savoir si ce principe n'a qu'une valeur subjective, c'est-à-dire s'il n'est qu'une simple maxime de notre faculté de juger, ou s'il est un principe objectif de la nature d'après lequel il reviendrait à celle-ci, outre son mécanisme (d'après de simples lois du mouvement), encore une autre sorte de causalité, je veux dire celle des causes finales, auxquelles seraient subordonnées ces lois (celle des forces motrices) en tant que cause seulement intermédiaires (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §72, p206).

Il nous faut donc savoir où nous conduit ce concept étranger à la science de la nature qu'est le concept des fins naturelles, car alors cette maxime incontestée deviendrait un problème ouvrant un vaste champs de controverses: est-ce que la liaison finale dans la nature prouve pour celle-ci une espèce particulière de causalité; ou bien cette liaison considérée en soi et d'après des principes objectifs, n'est-elle pas plutôt identique au mécanisme de la nature, ou bien repose-t-elle sur le même principe et comme celui-ci se trouve pour notre recherche trop profondément caché dans maints produits de la nature, nous ne ferions que mettre en oeuvre un principe subjectif celui de l'art, c'est-à-dire de la causalité d'après des Idées, pour attribuer ces produits à la nature suivant l'analogie qui dans tous les cas ne nous autorise pas à introduire dans la science de la nature un mode d'action particulier, différent de la causalité d'après les lois purement mécaniques de la nature (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §72, p206).

En raison de l'aspect final que nous trouvons dans ses produits nous nommerons le procédé (la causalité) de la nature: technique.

 

De la dialectique de la faculté de juger: Si une faculté de juger doit être dialectique, elle doit tout d'abord être raisonnante car c'est dans ces jugements prétendant à l'universalité a priori qu'elle est dialectique, en effet, en ce qui concerne les jugements de goût, dans la mesure où chacun s'en rapporte à son propre goût, ils ne peuvent constituer aucune dialectique.

En ce sens il ne peut y avoir qu'une dialectique de la critique du goût (et non du goût lui-même) par rapport à ses principes et ainsi la critique transcendantale du goût ne contiendra qu'une partie, portant le nom de dialectique de la faculté de juger esthétique, que dans la mesure où il se trouve une antinomie des principes de cette faculté, qui rend douteuse sa légitimité et par conséquent sa possibilité interne (Critique de la faculté de juger, Section II, §55, p162).

De la faculté de juger raisonnante: C'est une faculté de juger dont les jugements doivent prétendre à l'universalité et cela même a priori (Critique de la faculté de juger, Section II, §55, p162).

 

"On peut appeler "jugement raisonnant" (iudicium ratiocinans) tout jugement qui se présente comme universel; en effet, il peut dans cette mesure servir de majeure dans un raisonnement de raison" (Critique de la faculté de juger, Section II, §55, np162).

 

Faveur (Gunst):

C'est l'unique satisfaction libre (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §5, p55).

 

Fides (la foi) (Glaube):

L'introduction de cette expression et de cette idée particulière dans la philosophie morale pourrait paraître suspecte, puisqu'ils ont été introduits d'abord par le christianisme, et les adopter pourrait paraître une imitation flatteuse de sa langue. Mais ce n'est pas un cas unique, car cette merveilleuse religion [... ] a enrichi la philosophie avec des concepts moraux bien plus déterminés et bien plus purs, que ceux que celle-ci avait pu fournir jusque là, et ces concepts, puisqu'ils sont là maintenant, sont librement approuvés par la raison et admis comme des concepts qu'elle aurait pu et dû découvrir et introduire elle-même (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §91, np274).

 

Figure géométrique:

De la finalité objective et intellectuelle: Toutes les figures géométriques qui sont tracées d'après un principe montrent une finalité objective très variée et souvent admirée: l'aptitude à la solution de nombreux problèmes suivant un unique principe, ces solutions étant même en soi infiniment multiples. La finalité est ici manifestement objective et intellectuelle; elle n'est pas seulement subjective et esthétique (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §62, p182). Anciens et géométrie: Les anciens se réjouissaient de cette finalité dans l'essence des choses, qu'ils pouvaient cependant présenter tout à fait a priori. C'est à propos d'une telle structure originaire des choses, que nous pouvons découvrir en écartant tout expérience, et de cette faculté de l'âme qui permet de saisir l'harmonie des êtres à partir de son principe supra-sensible, que Platon, qui était lui-même un maître en cette science, fût saisi d'une ferveur, qui l'éleva par delà les concepts de l'expérience jusqu'aux Idées, qui ne lui semblaient explicables que par une communauté intellectuelle avec l'origine de tous les êtres (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §62, p184).

 

Fin (Zweck):

On conçoit une fin quand on pense non seulement la connaissance d'un objet, mais encore l'objet lui-même (la forme ou l'existence de celui-ci) en tant qu'effet possible seulement par un concept de l'effet lui-même (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §10, p63).

Toute fin, si on l'a considère comme principe de satisfaction, implique toujours un intérêt comme principe déterminant du jugement sur l'objet du plaisir (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §11, p64).

 

C'est le produit d'une cause dont le principe de détermination est simplement la représentation de son effet (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §77, p221).

 

L'effet représenté, qui est aussi le principe déterminant de la cause intelligente qui le produit se nomme fin (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §82, p237).

De la finalité existentielle d'une chose: Réponse à la question "pourquoi une chose existe-t-elle?".

Ou bien son existence et sa production ne possèdent aucun rapport à une cause agissant selon des fins, et en ce cas on lui donne toujours une origine à partir du mécanisme de la nature; ou bien il existe un fondement intentionnel de son existence (en tant qu'être contingent de la nature) et on peut difficilement séparer cette pensée du concept d'une chose organisée comme nous devons fonder sa possibilité interne sur une causalité des causes finales et sur cette Idée qui est aussi au fondement de cette causalité, nous ne pouvons pas penser l'existence de ce produit autrement que comme fin.

Dans ce cas on peut dire ou bien que la fin de l'existence d'un tel être de la nature est en lui-même, c'est-à-dire qu'il n'est pas simplement fin, mais aussi but final; ou bien ce but final est en dehors de lui dans d'autres êtres de la nature, c'est-à-dire qu'il n'existe pas finalement en tant que but final, mais nécessairement aussi comme moyen. Mais comme aucun être ne peut prétendre dans la nature d'être le but final de la création, on pourrait même démontrer a priori que ce qui pourrait être pour la nature une in dernière ne pourrait jamais être un but final en dépit de toute les propriétés concevables dont on pourrait le munir (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §82, p237).

Ainsi tous les précédents règnes de la nature servent à l'homme, aux différents usages que son entendement lui apprend à faire de chaque créature, et il est la fin dernière de la création sur terre, parce qu'il est en celle-ci le seul être qui peut se faire un concept des fins et qui par sa raison peut constituer un système des fins à partir d'un agrégat de choses formées finalement (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §82, p238).

Du principe de finalité objective dans la variété des espèces et dans leur rapport extérieur les uns aux autres: Si l'on prend comme principe une finalité objective dans la variété des espèces terrestres et dans leur rapport extérieur les uns aux autres, en tant qu'êtres construits de manière finale, il est conforme à la raison de penser alors dans ce rapport une certaine organisation et un système de tous les règnes de la nature d'après des causes finales. Seulement l'expérience semble ici contredire la maxime de la raison, et particulièrement, en ce qui concerne une fin dernière de la nature, car par rapport à l'homme la nature n'a en rien modifié ses forces destructives aussi bien que productives, soumettant tout, sans la moindre fin, au mécanisme de celles-ci (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §82, p238).

 

Fin dernière:

 

"Une fin dernière est une fin qui n'en suppose aucune comme condition de sa possibilité" (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §84, p244).

 

Il faut admettre comme principe réel d'explication de la nature la liaison finale dans le monde et admettre pour elle une espèce particulière de causalité, à savoir celle d'une cause agissant intentionnellement, en ce sens nous ne pouvons nous en tenir à la question: pourquoi certaines choses du monde (les êtres organisés) ont-elles telle ou telle forme et sont-elles placées par la nature dans tel ou tel rapport avec d'autres?

Dés que l'on pense un entendement, qui doit être considéré comme la cause de la possibilités de ces formes, telles qu'elles sont effectivement découvertes dans les choses, on doit aussi poser la question du principe objectif, qui a pu déterminer cet entendement producteur à un effet de cette sorte, et ce principe est la fin dernière pour laquelle ces choses existent.

Ainsi la fin dernière n'est pas une fin que la nature pourra suffire à effectuer et à réaliser conformément à son Idée, parce que la fin est inconditionnée. En effet il n'est rien dans la nature (en tant qu'être sensible), dont le fondement de détermination, se trouvant dans la nature, ne soit à son tour toujours conditionné, ceci vaut autant pour la nature externe, la matière matérielle, et la nature en nous, la nature pensante.

Or une chose qui en vertu de sa constitution objective doit nécessairement exister comme fin dernière d'une cause intelligente, doit être telle que dans l'ordre des fins elle dépende d'aucune autre condition que de son Idée.

En ce sens il n'y a qu'une seule espèce d'êtres dans le monde dont la causalité soit téléologique et en même temps ainsi faite, que la loi, d'après laquelle il leur appartient de se poser des fins, doit être représentée par eux comme inconditionnée et indépendante des conditions naturelles et comme nécessaire en soi; à savoir l'homme (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §84, p244).

 

Finalité (Zweckmässigkeit):

De la possibilité d'une chose comme fin: Pour reconnaître qu'une chose n'est possible qu'entant que fin, c'est-à-dire pour devoir rechercher la causalité de son origine, non pas dans le mécanisme de la nature, mais dans une cause, dont la faculté d'agir est déterminée par des concepts, il faut que sa forme ne soit pas possible d'après de simples lois naturelles, c'est-à-dire des lois qui peuvent être connues de nous par l'entendement seul appliqué aux objets des sens, il faut même que la connaissance empirique de cette forme, dans la cause et dans l'effet, présuppose des concepts de la raison.

Comme la raison doit en toute forme d'un produit naturel connaître la nécessité de celle-ci, si elle désire apercevoir les conditions liées à sa production, et comme elle ne peut cependant admettre cette nécessité dans cette forme donnée, la contingence de la forme de l'objet, par rapport à toutes les lois empiriques de la nature en relation à la raison, est un principe pour n'admettre une causalité pour cet objet que comme si elle n'était possible que par la raison, or la raison est la faculté d'agir selon des fins (la volonté) et l'objet qui n'est représenté comme possible que par cette faculté ne serait aussi représenté comme possible qu'en tant que fin (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §64, p189).

De la possibilité d'une chose comme fin naturelle: Pour juger quelque chose, que l'on reconnaît comme produit naturel, également comme une fin, par conséquent en tant que fin naturelle, il faut encore quelque chose de plus, si toutefois il n'y a pas là de contradiction:

 

"Une chose existe comme fin naturelle, lorsqu'elle est cause et effet d'elle-même (bien que ce soit dans un double sens) " (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §64, p190).

 

En effet il y a là une causalité telle, qu'elle ne peut être liée avec le simple concept d'une nature, sans qu'on n'attribue à celle-ci une fin, mais qui peut alors être pensé sans contradiction, sinon être comprise. Avant de l'analyser complètement nous expliquerons la détermination de l'Idée d'une fin naturelle par un exemple:

1. L'arbre produit un autre arbre suivant une loi naturelle connue, l'arbre produit est de la même espèce, ainsi il se produit selon l'espèce;

2. Un arbre se produit aussi lui-même en tant qu'individu, nous nommons croissance cette sorte d'effet;

3. Une partie de cette créature se produit également elle-même de telle sorte que la conservation d'une partie dépende d'une autre partie et réciproquement, ainsi l'auto-défense de la nature chez ces créatures à l'occasion d'un liaison, où le manque d'une partie, est compensé par les autres parties; les monstruosités ou difformités dans la croissance provenant du fait que certaines parties, en raison de déficiences ou d'obstacles, se forment d'une manière tout à fait nouvelle, afin de conserver ce qui existe, et produisent ainsi une créature anormale (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §64, p190-191). Donc on pourrait dire que:

 

"Une chose, qui, en tant que produit naturel, ne peut toutefois être reconnue possible en même temps que comme fin naturelle, doit se rapporter à elle-même réciproquement comme cause et comme effet" (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §65, p191-192).

 

Mais c'est là une expression quelque peu impropre et indéterminée, qui a besoin d'une déduction.

De la déduction d'une possibilité d'une chose comme fin naturelle: Pour une chose en tant que fin naturelle on exige premièrement que les parties (selon leur existence et leur forme) ne soient possibles que par leur relation au tout. En effet la chose elle-même est une fin et par conséquent elle est comprise sous un concept ou une Idée, qui doit a priori déterminer tout ce qui doit être comprise dans la chose. Dans la mesure où une chose n'est pensée comme possible que de cette manière, ce n'est qu'une oeuvre d'art, c'est-à-dire le produit d'une cause raisonnable, distincte de la manière de ce produit (des parties), et dont la causalité (dans la production et la liaison des parties) est déterminée par l'Idée d'un tout qui est par là possible (et non par conséquent par la nature qui lui est extérieure).

Mais si une chose, en tant que produit naturel doit envelopper en elle-même et en sa possibilité interne une relation à des fins, c'est-à-dire être possible simplement en tant que fin naturelle et sans la causalité des concepts d'un être raisonnable lui étant extérieur, il faut deuxièmement que les parties de cette chose se lient dans l'unité d'un tout, en étant réciproquement les unes par rapport aux autres cause et effet de leur forme. C'est de cette manière seulement qu'il est possible qu'inversement (réciproquement) l'Idée du tout détermine à son tour la forme et la liaison de toutes les parties: non en tant que cause - puisqu'il s'agirait alors d'un produit de l'art - mais comme principe de connaissance, pour celui qui juge, de l'unité systématique de la forme et de la liaison de tout le divers, qui est contenu dans la matière donnée.

Ainsi pour un corps, qui doit être jugé comme fin naturelle en lui-même et selon sa possibilité interne, on exige que les parties de celui-ci se produisent l'une l'autre dans leur ensemble, aussi bien dans leur forme que dans leur liaison, d'une manière réciproque et que par cette causalité propre elles produisent un tout, dont le concept (dans un être, qui posséderait la causalité d'après des concepts convenant à un tel produit) pourrait à son tour inversement être considéré comme la cause (de ce tout) d'après un principe, la liaison des causes efficientes pouvant par conséquent être en même temps considérée comme un effet par les causes finales. Ainsi toute partie est conçue comme un organe produisant les autres parties (et en conséquence chaque partie comme produisant les autres et réciproquement) ; aucun instrument de l'art ne peut être tel, mais seulement ceux de la nature, qui fournit toute la matière nécessaire aux instruments (même à ceux de l'art) ; ce n'est qu'alors et pour cette raison seulement qu'un tel produit, en tant qu'être organisé et s'organisant lui-même, peut être appelé une fin naturelle.

Mais un être organisé n'est pas simplement machine, car la machine possède uniquement une force motrice; mais l'être organisé possède en soi une force formatrice qu'il communique aux matériaux, qui ne la possèdent pas (il les organise) : il s'agit ainsi d'une force formatrice qui se propage et qui ne peut être expliquée par la seule faculté de mouvoir (le mécanisme) (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §65, p192-193).

Mais la perfection naturelle interne ne peut être pensée et expliquée par aucune analogie avec un pouvoir physique quelconque connu de nous, c'est-à-dire un pouvoir naturel, et puisque nous appartenons nous-mêmes à la nature au sens large, elle ne peut même pas l'être d'après une analogie exactement proportionnée avec l'art humain.

Le concept d'une chose, comme d'une fin naturelle en elle-même, n'est pas ainsi un concept constitutif de l'entendement ou de la raison; mais il peut être cependant un concept régulateur pour la faculté de juger réfléchissante, pour guider la recherche sur les objets de ce genre et réfléchir sur leur principe suprême d'après une analogie éloignée avec notre causalité suivant des fins en général, cette réflexion servant moins la connaissance de la nature ou de son fondement originaire que celle de la faculté pratique rationnelle en nous, en analogie avec laquelle nous considérons la cause de cette finalité.

Dans la nature les êtres organisés sont ainsi les seuls qui doivent être pensés comme possibles seulement en tant que fin de la nature et ce sont ces êtres qui procurent tout d'abord une réalité objective au concept d'une fin, qui n'était pas une fin pratique, mais une fin de la nature, et qui, ce faisant, donnent à la science de la nature le fondement d'une téléologie, c'est-à-dire une manière de juger ses objets d'après un principe particulier, que l'on ne serait autrement pas du tout autorisé à introduire dans cette science (parce que l'on ne peut nullement apercevoir a priori la possibilité d'une telle forme de causalité) (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §65, p194).

Du principe du jugement concernant la finalité interne dans les êtres organisés: Il s'énonce ainsi:

 

"Un produit organisé de la nature est celui en lequel tout est fin et réciproquement aussi moyen" (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §66, p195).

 

Il n'est rien en ce produit, qui soit inutile, sans fin, ou susceptible d'être attribué à un mécanisme naturel aveugle.

Mais ce principe, en sa cause, doit être dérivé de l'expérience en tant qu'elle est méthodiquement établie et que l'on nomme observation, cependant, en raison de son universalité et de la nécessité qu'il affirme d'une telle finalité, il ne peut reposer seulement sur des raisons empiriques, mais doit avoir pour fondement un certain principe a priori, même si celui-ci n'est que régulateur et si ces fins ne se trouvent nullement dans une cause efficiente, mais seulement dans l'idée de celui qui juge. On peut donc appeler ce principe une maxime du jugement de la finalité interne des êtres organisés.

En effet, ce concept conduit la raison dans un tout autre ordre de choses que l'ordre d'un simple mécanisme de la nature, qui ne nous satisfait plus ici. Une Idée doit être au fondement de la possibilité du produit de la nature. Or comme cette Idée est une unité absolue de la représentation, tandis que la matière est une multiplicité de choses, incapable de fournir une unité déterminée de la composition, si cette unité de l'Idée doit justement servir de principe de détermination a priori d'une telle loi naturelle de la causalité pour une telle forme du composé, il est nécessaire que la fin de la nature s'étende à tout ce qui se trouve dans son produit. En effet si nous rapportons un tel effet dans son ensemble à un principe déterminant supra-sensible au-dessus du mécanisme aveugle de la nature, nous devons aussi juger cet effet tout entier suivant ce principe et il n'existe aucune raison pour admettre que la forme d'une telle chose dépend encore en partie de l'autre principe, car dans ce mélange de principes hétérogènes, il ne resterait aucune règle sûre pour le jugement (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §66, p195-196).

Ainsi le rapport externe de choses, telle qu'il n'est pas de raison d'en considérer une comme fin, ne peut être considéré comme final qu'hypothétiquement, en effet:

 

"Juger qu'une chose, en raison de sa forme intérieure, est une fin naturelle est tout autre chose que de considérer que l'existence de cette chose est une fin de la nature" (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §67, p196).

 

Pour cette dernière affirmation il ne faut pas simplement le concept d'une fin possible, mais il nous faut la connaissance de la fin dernière (scopus) de la nature, et cette fin exige une relation de la nature à quelque chose de supra-sensible, qui dépasse de beaucoup notre connaissance téléologique de la nature; en effet, la fin de l'existence de la nature elle-même doit être recherchée au-delà de la nature (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §67, p196).

C'est donc seulement la matière, dans la mesure où elle est organisée, qui introduit nécessairement le concept d'une fin naturelle, parce que sa forme spécifique est en même temps produit de la nature. Mais ce concept conduit nécessairement à l'Idée de la nature en sa totalité comme d'un système d'après la règle des fins, c'est à cette Idée que doit être subordonné d'après des principes de la raison de tout le mécanisme de la nature. Ce principe de la nature ne lui appartient que subjectivement, c'est-à-dire comme maxime: tous dans la nature est bon à quelque chose; dans le monde rien n'est vain, et l'exemple donné par la nature dans es productions organique nous autorise nous enjoint même de ne rien attendre d'elle-même et de ses lois, que ce qui est final dans l'ensemble.

Ce principe est pour la faculté de juger réfléchissante un principe régulateur qui est un fil conducteur pour considérer les choses naturelles en relation à un principe de détermination, déjà donné, suivant un nouvel ordre légal et pour élargir la connaissance de la nature d'après un autre principe, celui des causes finales, sans toutefois nuire au principe du mécanisme de sa causalité (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §67, p197).

Ainsi dés que nous avons découvert dans la nature un pouvoir de réaliser des produits, qui ne peuvent être pensés par nous que d'après le concept des causes finales, nous allons plus loin et nous pouvons juger que ces productions (ou bien leur rapport, mais final), qui ne conduisent pas nécessairement à rechercher pour leur possibilité un autre principe par-delà le mécanisme des causes aveuglément efficientes, doivent cependant appartenir à un système des fins, c'est que la première Idée, en ce qui concerne son fondement, nous conduit par-delà le monde sensible: en effet l'unité du principe supra-sensible ne doit pas être considérée comme valable seulement pour certaines espèces d'êtres de la nature, mais aussi comme uniformément valable pour la totalité de la nature comme système (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §67, p199).

De la finalité empirique: C'est lorsque dans un ensemble de chose en dehors de moi, cerné dans certaines limites, par exemple un jardin, je trouve, dans la disposition des arbres, de l'ordre et de la régularité, que je ne puis espérer déduire a priori grâce à la limitation d'un certain espace que j'effectue selon une règle quelconque, ce sont en effet, des choses existantes, qui, pour être connues, doivent être données empiriquement, il ne s'agit pas d'une simple représentation en moi déterminée selon un principe a priori. Il s'ensuit que cette dernière finalité (empirique) comme réelle dépend d'une fin (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §62, p184-185). De la finalité formelle: On peut concevoir et même regarder comme légitime le principe de l'admiration d'une finalité perçue dans l'essence des choses (dans la mesure où leurs concepts peuvent être construits). Les multiples règles dont l'unité (à partir d'un principe) éveille cette admiration, sont dans leurs ensemble synthétique et ne découlent pas d'un concept de l'objet, par exemple du cercle, mais exigent que cet objet soit donné dans l'intuition. De ce fait même cette unité se donne en apparence, comme si empiriquement elle avait un principe des règles extérieur et distinct de notre faculté de représentation, et il semble que l'accord de l'objet avec les besoins des règles, qui est inhérent à l'entendement soit contingent en soi et par conséquent possible par une fin expressément dirigée dans ce sens. Mais justement parce que, abstraction faite de toute cette finalité, cette harmonie est néanmoins connue, non pas empiriquement, mais a priori , elle devrait nous conduire d'elle-même à comprendre que l'espace, dont la seule détermination (par la médiation de l'imagination conformément à un concept) rend l'objet possible, n'est pas une propriété des choses en dehors de moi, mais un simple mode de représentation et qu'ainsi c'est moi qui introduit la finalité dans la figure que je trace conformément à un concept, a priori dans mon propre mode de représentation de ce qui m'est extérieurement donné, et qui peut être en soi ce que l'on voudra; ce n'est donc pas l'objet qui m'instruit empiriquement de cette finalité; et par conséquent s'il s'agit de cette finalité aucune fin particulière en dehors de moi dans les objets ne m'est ici nécessaire. Mais cette réflexion suppose déjà un usage critique de la raison et ne pouvant par conséquent être directement contenue dans l'acte de juger l'objet d'après ses propriétés (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §62, p185). De la finalité objective et intellectuelle d'une figure: Elle exprime la propriété de la figure qui permet la production de nombreuses formes que l'on se propose comme fins et elle est connue par la raison. Toutefois la finalité ne rend pas le concept de l'objet lui-même possible; en d'autre termes ce n'est pas uniquement en raison de cet usage que ce concept est considéré possible (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §62, p182). De la finalité objective et matérielle: L'expérience conduit notre faculté de juger au concept d'une finalité objective et matérielle, c'est-à-dire au concept d'une fin de la nature, mais seulement lorsqu'ils 'agit de juger un rapport de cause à effet, que nous ne parvenons à considérer comme légal que si nous posons au fondement de la causalité de sa cause l'Idée de l'effet comme condition de possibilité de cette causalité. Ors ceci peut de faire deux façons: De la finalité interne de l'être naturel: C'est lorsque nous considérons immédiatement l'effet comme production artistique (Kunsprodukt) ; De la finalité relative comme utilité (pour l'homme) ou comme convenance (pour tout autre créature) : C'est lorsque nous considérons seulement l'effet comme matière pour l'art d'autres êtres naturels possibles, donc nous le considérons soit en tant que fin, soit en tant que moyen pour l'usage final d'autres causes. Ainsi la finalité objective, qui se fonde sur la convenance ou l'utilité, n'est pas une finalité objective en elles-mêmes mais une finalité simplement relative et contingent pour la chose à laquelle on l'attribue.

Mais si, par la liberté de sa causalité, l'homme trouve parfaitement que les choses de la nature conviennent à ses intentions souvent folles (considération esthétique) ou raisonnables (considération utilitaire), cela ne permet pas d'admettre une fin relative (pour cet usage). Car la raison de l'homme sait donner aux choses une certaine conformité avec ses intentions arbitraires, auxquelles lui-même n'était pas prédestiné par la nature.

On voit par là que la finalité externe ne peut être considérée comme une fin naturelle extérieure que sous la condition d'existence de l'être, auquel la chose convient d'une manière prochaine ou lointaine, soit en tant que telle fin de la nature. Mais comme cela ne peut être établi par la simple observation de la nature il s'ensuit que la finalité relative, bien qu'elle donne hypothétiquement des indications sur les fins naturelles, n'autorise cependant aucun jugement téléologique absolu (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §63, p188).

De la finalité subjective de la nature: Selon les principes transcendantaux, on peut admettre une finalité subjective de la nature dans ses lois particulières, qui fonde sa compréhensibilité pour la faculté humaine de juger et la possibilité de la liaison des expériences particulières dans un système de la nature, c'est ce que nous montre certaines productions de la nature que l'on appelle des belles formes. De la finalité objective de la nature: Mais que des choses de la nature se servent réciproquement de moyens en vues de fins et que leur possibilité même ne soit suffisamment intelligible que par cette sorte de causalité, c'est là ce dont nous ne possédons aucune raison dans l'Idée générale de la nature comme ensemble logique des objets des sens. En effet des fins qui ne sont pas les nôtres, et qui n'appartiennent pas non plus à la nature (que nous ne considérons pas comme un être intelligent) peuvent ou doivent constituer une forme (Art) particulière de causalité, ou du moins une légalité toute particulière de celle-ci, c'est là ce qu'on ne peut présumer a priori avec quelque fondement, de plus l'expérience même ne peut nous en prouver la réalité.

De plus la finalité objective, comme principe de la possibilité des choses de la nature, loin d'être nécessairement liée à son concept, est plutôt ce que l'on invoque principalement, afin de prouver la contingence de la nature et de sa forme.

Cependant on use à bon droit du jugement téléologique, du moins problématiquement, dans l'étude de la nature; mais ce n'est que pour la soumettre, suivant l'analogie avec la causalité finale, aux principes de l'observation et de la recherche, sans prétendre l'expliquer par là. Il appartient donc à la faculté de juger réfléchissante et non à la faculté de juger déterminante.

Le concept des liaisons et des formes de la nature d'après des fins est à tout le moins un principe de plus, pour soumettre les phénomènes de la nature à des règles, là où les lois de la causalité d'après le simple mécanisme de la nature ne suffisent plus. (Introduction, §61, p181).

De la fin de la nature: De la science de la nature et de Dieu:

Quand pour expliquer la finalité de la nature on introduit dans la science de la nature et dans son contexte le concept de Dieu et qu'à partir de là on fait ensuite usage de cette finalité pour prouver qu'un Dieu existe, il n'y plus dès lors de consistance interne en aucune de ces deux sciences et un diallèle trompeur les rend toutes les deux incertaines par leur confusion de leurs limites respectives (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §68, p199).

Sur l'expression "fin de la nature":

L'expression "fin de la nature" écarte la confusion pour que la science de la nature et l'occasion qu'elle procure d'une considération téléologique de ses objets, ne se confondent pas avec la connaissance de Dieu et une déduction théologique, il ne faut pas considérer comme dénué d’importance que cette expression soit confondue avec celle de "fin divine dans la disposition de la nature", ou bien que l'on présente cette dernière expression comme plus appropriée et plus convenable à une âme pieuse, sous prétexte qu'il faut bien en venir à la fin à déduire ces formes finales dans la nature à partir d'un sage créateur du monde.

En effet, avant de nous interroger sur les causes de la nature elle-même, nous trouvons dans la nature et dans le mouvement de sa génération des produits engendrés en celle-ci suivant des lois connues de l'expérience et d'après lesquelles la science de la nature doit juger ses objets et étudier la causalité de ceux-ci dans la nature d'après la règle des fins. c'est pourquoi elle ne doit pas dépasser ses limites, afin de s'approprier, comme principe domestique ce dont le concept n'a pas d'expérience qui puisse lui être adéquat et que l'on n'est autorisé à aborder qu'une fois achevée la science de la nature (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §68, p200).

Des limites de la téléologie naturelle:

Les propriétés naturelles qui peuvent être démontrées a priori et dont la possibilités peut être comprise à partir de principes universels sans l'intervention de l'expérience, bien qu'elles introduisent une finalité technique, ne peuvent cependant, parce qu'elles sont absolument nécessaire, être comptées dans la téléologie de la nature, comme à une méthode appartenant à la physique pour la résolution des questions de celle-ci. Même si elles méritent d'être prises en considération dans la théorie générale de la finalité des choses de la nature en général, leur place est ailleurs, a priori dans la métaphysique; et elles ne peuvent constituer un principe interne de la science de la nature, mais il est permis et inévitable, en ce qui concerne les lois empiriques des fins naturelles dans les êtres organisés, de faire usage du jugement téléologique comme principe de la théorie de la nature par rapport à une classe particulière de ses objets.

Pour demeurer très exactement dans ses limites la physique fait entièrement abstraction de la question de savoir si les fins naturelles sont intentionnelles ou non; ce serait, en effet une ingérence dans une besogne étrangère (celle de la métaphysique). Il suffit alors qu'il existe des objets qui soient seulement ainsi susceptible d'explication et qui ne puissent être connu suivant des lois naturelles que nous pouvons concevoir seulement sous l'Idée de fin comme principe.

En effet vouloir attribuer une intention à la nature, c'est-à-dire à la matière, c'est montrer que ce mot ne désigne qu'un principe de la faculté de juger réfléchissante et non un principe de la faculté déterminante et qu'il ne doit pas introduire un principe particulier de la causalité, mais qu'il ajoute seulement pour l'usage de la raison une autre méthode de recherche que celles qui se conforme aux lois mécaniques, afin de suppléer à l'insuffisance de cette dernière, même pour la recherche empirique de toutes les lois particulières de la nature.

La volonté de rattacher la téléologie à la théologie est dû au fait que la physique considère le mécanisme de ce qui touche les dispositions externes de la nature tenues pour finales mais elle ne peut en exposer la relation à des fins, dans la mesure où cette relation doit être une condition appartenant nécessairement à la cause, car la nécessité de l'enchaînement regarde entièrement la liaison de nos concepts et non à la nature des choses (Critique de la faculté de juger, Section I, Analytique, §68, p201).

Un objet, un état d'esprit ou un acte est dit final que dans la mesure où nous admettons à son fondement une causalité d'après des fins, c'est-à-dire une volonté qui en aurait ordonné la disposition d'après la représentation d'une certaine règle.

De la finalité sans fin: La finalité peut être sans fin dans la mesure où nous ne posons pas les causes de cette forme en une volonté, bien que nous puissions obtenir une explication compréhensible de sa possibilité, qu'en dérivant celle-ci d'une volonté. Ainsi nous pouvons tout au moins observer une finalité au point de vue de la forme, sans mettre à son fondement une fin (comme étant la matière du nexus finalis), et la remarquer dans les objets, mais seulement par la réflexion (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §10, p63). Définition d'une fin d'après ses déterminations transcendantales: Par exemple, on dira: l'objet d'un concept est fin, dans la mesure où le concept en est la cause (le fondement réel de sa possibilité), et la causalité d'un concept par rapport à son objet est la finalité (forma finalis).

On conçoit donc une fin quand on pense non seulement la connaissance d'un objet, mais encore l'objet lui-même (la forme ou l'existence de celui-ci) en tant qu'effet possible seulement par un concept de l'effet lui-même. La représentation de l'effet est alors le principe déterminant de sa cause et la précède (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §10, p63).

La finalité objective: La finalité objective ne peut être connue que par la relation du divers à une fin déterminée, et ainsi seulement par un concept.

Division de la finalité objective:

De la finalité externe ou de l'utilité:

D'après les §1-9, la satisfaction, qui résulte d'un objet et en fonction de laquelle nous le disons beau ne peut reposer sur la représentation de son utilité: s'il en était ainsi ce ne serait pas une satisfaction immédiate, ce qui est l'essentielle condition du jugement sur la beauté (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §15, p69).

De la finalité interne ou de la perfection:

Une finalité objective interne se rapproche déjà d'avantage du prédicat de la beauté, aussi des philosophes célèbres l'ont considérée identique à la beauté, en ajoutant toutefois: si elle est pensée confusément. Il est de la plus haute importance de décider, dans une critique du goût, si la beauté peut effectivement se résoudre dans le concept de la perfection (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §15, p69).

Afin de porter un jugement sur la finalité objective, nous avons toujours besoin du concept d'une fin et d'un concept d'une fin interne, qui contienne le principe de la possibilité interne de l'objet. Puisque la fin, en général, est ce dont le concept peut être regardé comme le principe de la possibilité de l'objet lui-même, il s'ensuit que pour se représenter la finalité objective d'une chose, le concept de ce que cette chose doit être devra être préalablement possédé, l'accord de la diversité dans la chose suivant le concept (qui donne la règle de la liaison de ce divers en celle-ci) est la perfection quantitative, comme intégralité de chaque chose en son genre en est tout à fait différente et n'est qu'un simple concept de quantité (celui de la totalité). Ce que la chose doit être est déjà à l'avance pensé comme déterminée d'après ce concept et la question est seulement de savoir si la chose comprend tout ce qui est exigible à ce point de vue. Or le moment formel dans la représentation d'une chose ne nous fait par lui-même connaître absolument aucune finalité objective. En effet, puisqu'il est fait abstraction de cette unité comme fin (ce que la chose doit être), il ne subsiste en l'esprit du sujet intuitionnant rien d'autre que la finalité subjective des représentations. Celle-ci désigne bien une certaine finalité de l'état représentatif dans le sujet et en cet état une aisance du sujet à saisir une forme donnée dans l'imagination, mais non la perfection d'un objet quelconque, qui n'est pas en ce cas pensé par le concept d'une fin (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §15, p69).

 

Se représenter une finalité objective sans fin, c'est-à-dire la simple forme d'une perfection (sans aucune matière, ni concept de ce avec quoi il y accord, même s'il ne s'agissait que de l'idée d'une légalité en général), c'est une véritable contradiction.

 

Ainsi par la beauté, en tant que finalité formelle subjective, on ne pense nullement une perfection de l'objet, comme finalité soit-disant formelle et cependant objective.

 

De la finalité externe:

 

"Par finalité externe j'entends celle par laquelle une chose de la nature sert à une autre de moyen en vue d'une fin" (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §82, p236).

 

Des choses qui ne possèdent aucune finalité interne ou qui n'en supposent pas pour leur possibilité (la terre, l'air, l'eau... etc.) peuvent cependant extérieurement, c'est-à-dire en rapport à d'autres êtres être finales; mais ceux-ci doivent toujours être des être organisés, c'est-à-dire es fins naturelles, sinon les autres ne pourraient être considérées comme moyens (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §82, p236).

De la finalité interne: C'est un concept qui est lié à la possibilité de l’objet en considérant si sa réalité est elle-même sa fin ou non.

Nous nous représentons pour la possibilité interne des êtres organisés une causalité d'après des fins, un entendement créateur, et nous rapportons cette faculté active à sa raison déterminante, l'intention (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §82, p236).

De la liaison de la finalité externe avec la finalité interne: Il n'existe qu'une finalité externe, qui est liée avec la finalité interne de l'organisation et qui sert dans le rapport extérieur de moyens et de fin: c'est l'organisation des deux sexes en relation l'un avec l'autre pour la reproduction de leur espèce; et celui-ci constitue tout d'abord un tout organisateur, bien qu'il ne soit pas un tout organisé dans un seul corps (Critique de la faculté de juger, Section II, Dialectique, §82, p237).

 

Force (Kraft):

C'est un pouvoir supérieur à de grands obstacles (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §28, p98).

Force et puissance: La force est dite puissance, lorsqu'elle l'emporte sur la résistance même de ce qui possède aussi une force (Critique de la faculté de juger, Section I, livre II, §28, p98).

 

Forme (Form):

De la forme des objets des sens: De la figure ou de la forme des objets des sens externe:

Dans ce cas le dessin est l'objet propre du jugement de goût.

Du jeu ou de la forme médiate des objets du sens interne:

Du jeu des figures dans l'espace: la mimique et la danse

Du simple jeu des sensations dans le temps: de la couleur et du son:

Dans ce cas l'objet propre du jugement de goût est la composition; la pureté des couleurs aussi bien que des sons, ainsi que leur diversité et leur contraste, qui semblent contribuer à la beauté mais cela ne signifie pas véritablement que ces choses, parce qu'elles sont agréables en elles-mêmes, procurent un complément de même nature à la satisfaction résultant de la forme, mais qu'elles ne font que rendre la forme plus exacte, plus précise, plus complète dans l'intuition parce qu'animant ma représentation par leur attrait, elles suscitent et soutiennent l'attention portée à l'objet (Critique de la faculté de juger, Section I, Livre I, §14, p68).

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