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Vocabulaire pratique :
V:
Vertu (dans sa véritable forme) (Tugend):, Vice (Laster):, Vie (Leben):, Voeu:, Volonté (Wille):, Vouloir (Wollen):
Vertu
(dans sa véritable forme) (Tugend):
-
C'est exposer la moralité dégagée
de tout élément sensible et dépouillée de tout
ornements inauthentique que lui prête l'attrait de la récompense
ou l'amour de soi (np102).
-
C'est la force des maximes de l'homme
dans l'accomplissement de son devoir. Elle désigne une force morale
de la volonté d'un homme dans l'accomplissement de son devoir: c'est
là une contrainte morale exercée par sa propre raison législatrice,
en tant que celle-ci se constitue elle-même comme une puissance exécutive
de la loi (Doctrine de la vertu, p 77).
1) Remarque sur les
obstacles de la vertu:
Ce sont les penchants naturels qui peuvent
entrer en conflit avec la résolution éthique et la vertu
n'est pas seulement une contrainte personnelle mais encore une contrainte
suivant un principe de liberté intérieure et donc suivant
la simple représentation de son devoir d'après la loi formelle
de celui-ci (Doctrine de la vertu, p 66).
2) Le salaire de
la vertu:
La vertu doit être considéré
comme étant pour elle-même son propre salaire, en tant qu'elle
est pour elle-même sa propre fin (Doctrine de la vertu, p 78).
3) Le commandement
positif de la vertu:
C'est de plier sous la puissance de
la raison toutes ses facultés et toutes ses inclinations, par conséquent
le commandement d'avoir de l'emprise sur soi (Doctrine de la vertu, p 80).
En ce sens la vertu nécessite l'apathie:
Le devoir d'apathie:
C'est la défense de se laisser
dominer par ses sentiments et ses affections.
4) Progrès
et commencement de la vertu:
Elle est toujours en progrès
parce qu'objectivement considérée, elle est un Idéal
inaccessible, dont cependant nous avons pour devoir de toujours nous approcher
davantage. La vertu est toujours au commencement car elle, avec ses maximes
admises une fois pour toute, ne peut jamais connaître un état
de repos et de calme, mais tout au contraire sombre infailliblement lorsqu'elle
n'est pas en progrès. En effet des maximes morales ne peuvent être
fondées sur l'habitude et même si la pratique de ces maximes
devenait une habitude, le sujet perdrait la liberté dans le choix
de ses maximes, ce qui est cependant le caractère d'une action faite
par devoir (Doctrine de la vertu, p 82).
5) Devoir de vertu
et législation:
Les devoirs de vertu sont des devoirs
pour lesquels il n'existe pas de législation externe et cela parce
qu'au fondement de tout devoir, il doit y avoir une loi, celle-ci ne peut
dans l'éthique être une loi du devoir pour les actions, mais
seulement pour les maximes des actions (Doctrine de la vertu, p 822).
6) Obligation de
vertu et devoir de vertu:
Il convient d'observer, à propos
de la distinction de la matière et de la forme (de la légalité
et de la finalité) dans le principe du devoir que toute obligation
de vertu n'est pas un devoir de vertu, c'est-à-dire que le respect
devant la loi en général ne fonde pas encore une fin en tant
que devoir, or seule une fin est un devoir de vertu. Aussi n'y a-t-il qu'une
seule obligation de vertu et plusieurs devoirs de vertu: il y a beaucoup
d'objets qui sont pour nous des fins, mais une seule intention vertueuse
comme principe subjectif de la détermination à remplir son
devoir (Doctrine de la vertu, p 83).
7) Des ornements
ou des œuvres extérieures de le vertu comme moyen indirect pour
réaliser le bien du monde:
Les moyens qui y conduisent indirectement
sont: l'urbanité dans la société, la bonne humeur,
l'amour et le respect réciproque, et d'ajouter ainsi les grâces
à la vertu, ce qui est aussi un devoir de vertu. Ce ne sont que
des ornements qui donne une belle apparence de vertu, mais qui ne trompe
pas (Doctrine de la vertu, p 151). Mais le fait est qu'elle appuie le sentiment
de vertu lui-même par l'effort accompli pour rapprocher autant qu'il
se peut cette apparence de la vérité, dans la facilité
avec laquelle on se laisse aborder, la douceur du langage, la politesse,
l'hospitalité, l'indulgence (dans la controverse sans querelle)
et toutes ces simples manières du commerce humain sont des obligations
extérieures qui obligent aussi les autres, et qui contribuent à
l'intention vertueuse, en rendant pour le moins la vertu aimable (Doctrine
de la vertu, p 152).
8) De l'exemple du
maître dans l'enseignement de la vertu:
Le moyen expérimental de la culture
de la vertu est pour le maître de donner le bon exemple et pour les
autres l'exemple qui sert de leçon car l'imitation est pour l'homme
encore inculte la première détermination de la volonté
à admettre des maximes qu'il s'approprie par la suite (Doctrine
de la vertu, p 157). Mais l'imitation n'est pas un principe de la pensée
mais un mécanisme de la pensée, en ce sens l'exemple ne peut
fonder aucune maxime de la vertu en effet la vertu consiste précisément
dans l'autonomie subjective de la raison pratique de tout homme et implique
que ce soit la loi et non la conduite d'autres hommes qui doivent nous
servir de modèle. En ce sens le bon exemple ne doit pas servir de
modèle, mais seulement de preuve pour montrer que ce qui est conforme
au devoir est praticable (Doctrine de la vertu, p 158).
9) Condition de possibilité
de l'exercice des règles de la vertu:
Il faut avoir l'âme courageuse
et gaie dans l'accomplissement de ces devoirs, sinon, si le devoir est
considéré comme une corvée, celui-ci ne possède
plus aucune valeur intérieure et on fuit l'occasion de l'accomplir
(Doctrine de la vertu, p 162-163).
Vice
(Laster):
C'est la transgression résolue
en tant que principe d'action contraire au devoir (Doctrine de la vertu,
p 62). C'est l'omission du devoir, qui procède du respect dû
à chaque homme, c'est-à-dire qu'on lèse l'homme en
ce qui touche sa légitime prétention. En ce sens c'est ce
qui non seulement n'est pas propre à ajouter quelque chose de moral,
mais encore supprime la valeur qui sans cela pourrait être revendiquée
au profit du sujet (Doctrine de la vertu, p 142).
1) Du commerce avec
les gens vicieux:
On ne peut éviter de les rencontrer,
car autrement il faudrait quitter le monde; et même notre jugement
sur eux n'est pas compétent (Doctrine de la vertu, p 152).
2) Du vice comme
scandale:
C'est le vice qui est donné comme
exemple public du mépris des strictes lois du devoir et qui par
conséquent entraîne le déshonneur (Doctrine de la vertu,
p 152).
3) Du commerce avec
les pays reconnaissant le vice comme scandale et de sa conséquence
pour la vertu:
Là où le vice est scandale,
même s'il n'est pas puni par les lois du pays, on doit interrompre
les relations qu'on entretenait jusque-là ou du moins les éviter
dans la mesure du possible; en effet la poursuite de ces relations ôterait
à la vertu tout honneur et en ferait une marchandise pour quiconque
serait assez riche pour corrompre le parasite par les délices de
la bonne chère (Doctrine de la vertu, p 152).
Vie
(Leben):
C'est pour un être, le pouvoir
d'agir selon les lois de la faculté de désirer (Critique
de la raison pratique, np7).
c'est la faculté d'un être
d'agir par ses représentations (Doctrine du droit, p85).
Vœu:
C'est l'acte par lequel la faculté
de désirer n'est pas liée la conscience de la faculté
d'agir pour produire un objet (Doctrine du droit, p87).
Volonté
(Wille):
C'est la faculté de désirer
qui possède son principe de détermination intérieur
en la raison. En ce sens c'est la faculté de désirer considérée
non point tant par rapport l'action (comme l'arbitre) que par rapport au
principe de détermination de l'arbitre par l'action, elle n'a donc
pas de principe de détermination, mais dans la mesure où
elle peut déterminer l'arbitre, elle est la raison pratique elle-même
(Doctrine du droit, p87).
En tant que c'est de la volonté
que procèdent les lois, c’est-à-dire que la volonté
ne s'applique rien d'autre que les lois, la volonté ne peut être
dite ni libre, ni non libre parce qu'elle ne porte pas immédiatement
sur les actions, mais sur la législation pour les maximes des actions.
C'est pourquoi elle est absolument nécessaire, sans même être
susceptible d'aucune contrainte (Doctrine du droit, p100).
La volonté
(Fondement, p83) :
1) Présentation:
La volonté est une faculté
de choisir cela seulement ce que la raison reconnaît comme pratiquement
nécessaire;
-
c'est la faculté supérieure
de désirer: c'est la faculté de se déterminer d'après
la représentation de la loi, en ce sens la volonté n'est
rien d'autre que la raison pratique (Fondement, p83).
-
c'est la valeur propre d'une volonté
absolument bonne qui doit servir d'auxiliaire à la moralité
en ceci que le principe de l'action est libre de toutes les influences
exercées par des principes contingents, les seuls que l'expérience
peut fournir (Fondement, p101).
-
la volonté est conçue
comme une faculté de se déterminer soi même à
agir conformément à la représentation de certaines
lois (Fondement, p103).
-
la volonté est un sorte de causalité
des êtres vivants, en tant qu'ils sont raisonnables (Fondement, p127).
2) Des différents principes
de la volonté: de la fin, du moyen, du mobile et du motif (Fondement,
p103) (C. F. : principe)
A) de la fin:
elle est ce qui sert à la
volonté de principes objectif pour se déterminer elle même,
et si celle ci est donnée par la seule raison, elle doit valoir
également pour tous les êtres raisonnables (C. F. : l'homme
comme fin en soi, impératif pratique) ;
B) du moyen:
Il est ce qui contient simplement
le principe de la possibilité de l'action dont l'effet est la fin;
C) du mobile:
C'est le principe subjectif du désir;
D) Du motif:
C'est le principe objectif du vouloir;
3) De l'autonomie de la volonté
comme principe suprême de la volonté
A) l'autonomie de la volonté:
C'est cette propriété
qu'à la volonté d'être à elle même sa
propre loi;
B) le principe de l'autonomie:
C'est de toujours choisir les maximes
de telle sorte que celle ci soient entendues en même temps comme
lois universelles dans ce même acte de vouloir;
C) la matière de la volonté:
La volonté ne contiendra que
la forme du vouloir en général, et cela comme autonomie:
c’est-à-dire l'aptitude de la maxime de toute bonne volonté
à s'ériger en loi universelle qui est même l'unique
loi que s'impose à elle même la volonté de tout être
raisonnable sans faire poser comme fondement un mobile ou un intérêt
quelconque (Fondement, p120).
4) De l'union du subjectif et
de l'objectif dans la législation pratique ou du troisième
principe pratique de la volonté (Fondement, p108, 109 , 110) :
Le principe de toute législation
pratique réside objectivement dans la règle et dans la forme
de l'universalité, ce qui la rend capable d'être une loi,
tant disque subjectivement c'est dans la fin que le principe réside,
or le sujet de toutes les fins, c'est tout être raisonnable, comme
fin en soi. D'où la déduction du troisième principe
pratique de la volonté comme condition suprême de son accord
avec la raison pratique universelle:
"L'idée de la volonté
de tout être raisonnable conçue comme volonté instituant
une législation universelle" (Fondement, p108)
5) Remarque sur le troisième
principe pratique de la volonté:
On rejettera toutes les maximes qui
ne peuvent s'accorder avec la législation universelle propre de
la volonté.
Donc la volonté est soumise
à la loi de telle sorte qu'elle doit être regardée
également comme législatrice, et comme n'y étant soumise
que pour cette raison, et ainsi il est impossible qu'une volonté
qui est elle même souveraine législatrice dépende en
ce sens d'un intérêt quelconque, car une volonté ainsi
dépendante aurait elle même encore besoin d'une autre loi
qui vint astreindre l'intérêt de son amour propre à
cette condition d'être capable de valoir comme loi universelle.
Ainsi, ayant établie une complète
indépendance de l'impératif catégorique vis à
vis d'un quelconque principe empirique, Kant va appeler ce principe, principe
de l'AUTONOMIE de la volonté, en opposition avec tous les autres
principes de l’HETERONOMIE.
6) Du concept d'une volonté
inconditionnellement bonne (Fondement, p116) :
"Est absolument bonne la volonté
dont la maxime ne peut jamais se contredire"
-
Ce principe est donc aussi la loi suprême
de la moralité:
"Agis toujours d'après
une maxime telle que tu puisses la vouloir en même temps portée
à l'universel, à la façon d'une loi"
-
Ce principe est l'unique condition sous
laquelle une volonté ne peut jamais être en opposition avec
elle même. Or en tant qu'il y a analogie entre les lois morales et
les lois de la nature (C. F. : des différents règnes des
fins) quand à sa forme, on peut aussi formuler ce nouvel impératif
catégorique en tant que formule d'une volonté absolument
bonne:
"Agis selon la maxime qui puissent
se prendre en même temps elle même pour objet comme loi universelle
de la nature"
7) Remarque sur l'impératif
catégorique en tant que principe d'une volonté absolument
bonne (Fondement, p117) :
Pour principe fondamental de toutes
les maximes des actions il faut poser que le sujet des fins, c’est-à-dire
l'être raisonnable même, ne doit jamais être traité
simplement comme un moyen mais comme une condition limitative suprême
dans l'usage de tous les moyens c’est-à-dire toujours en même
temps comme une fin. En effet tout être raisonnable doit pouvoir
se considérer en même temps comme auteur d'une législation
universelle, et donc que c'est sa dignité qui implique qu'il doive
considérer ses maximes toujours de son point de vue à lui,
mais qui est aussi en même temps le point de vue de tout être
raisonnable conçu comme législateur. C'est donc ainsi qu'un
monde d'êtres raisonnables, considéré comme règne
des fins est possible, et cela par la législation propre de toutes
les personnes comme membres.
C'est un pouvoir ou de produire des
objets correspondants aux représentation ou de déterminer
soi-même à réaliser ces objets, c’est-à-dire
de déterminer sa causalité (intro p13). En ce sens, c'est
un pouvoir de déterminer la causalité par la représentation
de règles c’est-à-dire que les hommes sont capables d'agir
d'après des principes et par suite aussi d'après des principes
a priori (Critique de la raison pratique, p32).
La volonté
libre:
C'est une volonté à laquelle
la simple forme législative de la maxime peut seule servir de loi
(Critique de la raison pratique, p28) : Il faut qu'une volonté libre
trouve un principe de détermination qui ne peut être que la
forme législative en tant qu'elle est renfermée dans la maxime
(Critique de la raison pratique, p28).
Problématique
liée à la volonté:
Ce qu'il faut savoir (ou démontrer)
c'est si la raison pure suffit à elle seule à déterminer
la volonté ou si elle ne peut en être un principe de détermination,
que comme dépendant de conditions empiriques.
La volonté
pure:
Le concept d'une volonté pure
tire son origine des lois pratiques pures, comme la conscience d'un entendement
pur, des principes théoriques purs, en observant la nécessité
avec laquelle la raison nous les impose et en faisant abstraction de toutes
les conditions empiriques qu'elle nous inspire (Critique de la raison pratique,
p29). En tant qu'indépendante des conditions empiriques, elle est
déterminée par la simple forme de la loi.
La contrainte ou
obligation d'une volonté:
C'est le rapport d'une volonté
telle que le rapport de cette volonté à cette loi est la
dépendance (Critique de la raison pratique, p32).
La contrainte d'une
volonté :
-
c'est la détermination d'une
volonté qui n'est pas encore en soi pleinement conforme à
la raison, c’est-à-dire en conformité avec des lois de la
raison (C. F. : l'agréable,
l'inclination et l'intérêt)
(Fondement, p84).
L'autonomie de la
volonté:
Théorème IV:
"L'autonomie de la volonté
est le principe unique de toutes les lois morales et des devoirs qui
y sont conformes" (Critique de la raison pratique, p33).
Remarque sur l'autonomie de la
volonté comme principe unique de la moralité:
Le principe unique de la moralité
consiste dans l'indépendance, à l'égard de toute matière
de la loi, et en même temps aussi dans la détermination du
libre choix par la simple forme de la législative universelle, dont
une maxime doit être capable. En ce sens c'est la loi morale qui
exprime l'autonomie de la raison pure pratique, c’est-à-dire de
la liberté, et cette autonomie est elle-même la condition
formelle de toutes les maximes, la seule par laquelle elles puissent s'accorder
avec la loi pratique suprême (Critique de la raison pratique, p33).
Ce n'est donc pas l'objet qui est le principe déterminant de la
volonté pure mais la simple forme de la loi, par laquelle je limitais
ma maxime fondée sur le penchant, pour lui procurer l'universalité
d'une loi et l'adapter ainsi à la raison pratique; c'est de cette
limitation que peut naître seulement alors le concept de l'obligation
d'étendre la maxime de l'amour de soi à la félicité
d'autrui (Critique de la raison pratique, p35).
Vouloir
(Wollen):
Remarque sur le principe intérieur
du vouloir (Doctrine de la vertu, p 43) :
Il faut que la conscience de ce devoir
soit en même temps le mobile des actions, afin que l'on puisse dire
de celui qui lie ce principe de sagesse avec son savoir, qu'il est un philosophe
pratique.
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