Portrait d'Emmanuel Kant Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant
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Königsberg en 10 images Chronologie contemporaine à Kant
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Vocabulaire pratique :

V: Vertu (dans sa véritable forme) (Tugend):, Vice (Laster):, Vie (Leben):, Voeu:, Volonté (Wille):, Vouloir (Wollen):

Vertu (dans sa véritable forme) (Tugend):

  • C'est exposer la moralité dégagée de tout élément sensible et dépouillée de tout ornements inauthentique que lui prête l'attrait de la récompense ou l'amour de soi (np102).
  • C'est la force des maximes de l'homme dans l'accomplissement de son devoir. Elle désigne une force morale de la volonté d'un homme dans l'accomplissement de son devoir: c'est là une contrainte morale exercée par sa propre raison législatrice, en tant que celle-ci se constitue elle-même comme une puissance exécutive de la loi (Doctrine de la vertu, p 77).
  1) Remarque sur les obstacles de la vertu: Ce sont les penchants naturels qui peuvent entrer en conflit avec la résolution éthique et la vertu n'est pas seulement une contrainte personnelle mais encore une contrainte suivant un principe de liberté intérieure et donc suivant la simple représentation de son devoir d'après la loi formelle de celui-ci (Doctrine de la vertu, p 66).

 

2) Le salaire de la vertu: La vertu doit être considéré comme étant pour elle-même son propre salaire, en tant qu'elle est pour elle-même sa propre fin (Doctrine de la vertu, p 78).

 

3) Le commandement positif de la vertu: C'est de plier sous la puissance de la raison toutes ses facultés et toutes ses inclinations, par conséquent le commandement d'avoir de l'emprise sur soi (Doctrine de la vertu, p 80). En ce sens la vertu nécessite l'apathie:

Le devoir d'apathie:

C'est la défense de se laisser dominer par ses sentiments et ses affections.

 

4) Progrès et commencement de la vertu: Elle est toujours en progrès parce qu'objectivement considérée, elle est un Idéal inaccessible, dont cependant nous avons pour devoir de toujours nous approcher davantage. La vertu est toujours au commencement car elle, avec ses maximes admises une fois pour toute, ne peut jamais connaître un état de repos et de calme, mais tout au contraire sombre infailliblement lorsqu'elle n'est pas en progrès. En effet des maximes morales ne peuvent être fondées sur l'habitude et même si la pratique de ces maximes devenait une habitude, le sujet perdrait la liberté dans le choix de ses maximes, ce qui est cependant le caractère d'une action faite par devoir (Doctrine de la vertu, p 82).

 

5) Devoir de vertu et législation: Les devoirs de vertu sont des devoirs pour lesquels il n'existe pas de législation externe et cela parce qu'au fondement de tout devoir, il doit y avoir une loi, celle-ci ne peut dans l'éthique être une loi du devoir pour les actions, mais seulement pour les maximes des actions (Doctrine de la vertu, p 822).

 

6) Obligation de vertu et devoir de vertu: Il convient d'observer, à propos de la distinction de la matière et de la forme (de la légalité et de la finalité) dans le principe du devoir que toute obligation de vertu n'est pas un devoir de vertu, c'est-à-dire que le respect devant la loi en général ne fonde pas encore une fin en tant que devoir, or seule une fin est un devoir de vertu. Aussi n'y a-t-il qu'une seule obligation de vertu et plusieurs devoirs de vertu: il y a beaucoup d'objets qui sont pour nous des fins, mais une seule intention vertueuse comme principe subjectif de la détermination à remplir son devoir (Doctrine de la vertu, p 83).

 

7) Des ornements ou des œuvres extérieures de le vertu comme moyen indirect pour réaliser le bien du monde: Les moyens qui y conduisent indirectement sont: l'urbanité dans la société, la bonne humeur, l'amour et le respect réciproque, et d'ajouter ainsi les grâces à la vertu, ce qui est aussi un devoir de vertu. Ce ne sont que des ornements qui donne une belle apparence de vertu, mais qui ne trompe pas (Doctrine de la vertu, p 151). Mais le fait est qu'elle appuie le sentiment de vertu lui-même par l'effort accompli pour rapprocher autant qu'il se peut cette apparence de la vérité, dans la facilité avec laquelle on se laisse aborder, la douceur du langage, la politesse, l'hospitalité, l'indulgence (dans la controverse sans querelle) et toutes ces simples manières du commerce humain sont des obligations extérieures qui obligent aussi les autres, et qui contribuent à l'intention vertueuse, en rendant pour le moins la vertu aimable (Doctrine de la vertu, p 152).

 

8) De l'exemple du maître dans l'enseignement de la vertu: Le moyen expérimental de la culture de la vertu est pour le maître de donner le bon exemple et pour les autres l'exemple qui sert de leçon car l'imitation est pour l'homme encore inculte la première détermination de la volonté à admettre des maximes qu'il s'approprie par la suite (Doctrine de la vertu, p 157). Mais l'imitation n'est pas un principe de la pensée mais un mécanisme de la pensée, en ce sens l'exemple ne peut fonder aucune maxime de la vertu en effet la vertu consiste précisément dans l'autonomie subjective de la raison pratique de tout homme et implique que ce soit la loi et non la conduite d'autres hommes qui doivent nous servir de modèle. En ce sens le bon exemple ne doit pas servir de modèle, mais seulement de preuve pour montrer que ce qui est conforme au devoir est praticable (Doctrine de la vertu, p 158).

 

9) Condition de possibilité de l'exercice des règles de la vertu: Il faut avoir l'âme courageuse et gaie dans l'accomplissement de ces devoirs, sinon, si le devoir est considéré comme une corvée, celui-ci ne possède plus aucune valeur intérieure et on fuit l'occasion de l'accomplir (Doctrine de la vertu, p 162-163).

 

Vice (Laster):

C'est la transgression résolue en tant que principe d'action contraire au devoir (Doctrine de la vertu, p 62). C'est l'omission du devoir, qui procède du respect dû à chaque homme, c'est-à-dire qu'on lèse l'homme en ce qui touche sa légitime prétention. En ce sens c'est ce qui non seulement n'est pas propre à ajouter quelque chose de moral, mais encore supprime la valeur qui sans cela pourrait être revendiquée au profit du sujet (Doctrine de la vertu, p 142).

1) Du commerce avec les gens vicieux: On ne peut éviter de les rencontrer, car autrement il faudrait quitter le monde; et même notre jugement sur eux n'est pas compétent (Doctrine de la vertu, p 152). 2) Du vice comme scandale: C'est le vice qui est donné comme exemple public du mépris des strictes lois du devoir et qui par conséquent entraîne le déshonneur (Doctrine de la vertu, p 152).

 

3) Du commerce avec les pays reconnaissant le vice comme scandale et de sa conséquence pour la vertu: Là où le vice est scandale, même s'il n'est pas puni par les lois du pays, on doit interrompre les relations qu'on entretenait jusque-là ou du moins les éviter dans la mesure du possible; en effet la poursuite de ces relations ôterait à la vertu tout honneur et en ferait une marchandise pour quiconque serait assez riche pour corrompre le parasite par les délices de la bonne chère (Doctrine de la vertu, p 152).

Vie (Leben):

C'est pour un être, le pouvoir d'agir selon les lois de la faculté de désirer (Critique de la raison pratique, np7).

c'est la faculté d'un être d'agir par ses représentations (Doctrine du droit, p85).

 

Vœu:

C'est l'acte par lequel la faculté de désirer n'est pas liée la conscience de la faculté d'agir pour produire un objet (Doctrine du droit, p87).

 

Volonté (Wille):

C'est la faculté de désirer qui possède son principe de détermination intérieur en la raison. En ce sens c'est la faculté de désirer considérée non point tant par rapport l'action (comme l'arbitre) que par rapport au principe de détermination de l'arbitre par l'action, elle n'a donc pas de principe de détermination, mais dans la mesure où elle peut déterminer l'arbitre, elle est la raison pratique elle-même (Doctrine du droit, p87).

En tant que c'est de la volonté que procèdent les lois, c’est-à-dire que la volonté ne s'applique rien d'autre que les lois, la volonté ne peut être dite ni libre, ni non libre parce qu'elle ne porte pas immédiatement sur les actions, mais sur la législation pour les maximes des actions. C'est pourquoi elle est absolument nécessaire, sans même être susceptible d'aucune contrainte (Doctrine du droit, p100).

La volonté (Fondement, p83) : 1) Présentation:

La volonté est une faculté de choisir cela seulement ce que la raison reconnaît comme pratiquement nécessaire;

  • c'est la faculté supérieure de désirer: c'est la faculté de se déterminer d'après la représentation de la loi, en ce sens la volonté n'est rien d'autre que la raison pratique (Fondement, p83).
  • c'est la valeur propre d'une volonté absolument bonne qui doit servir d'auxiliaire à la moralité en ceci que le principe de l'action est libre de toutes les influences exercées par des principes contingents, les seuls que l'expérience peut fournir (Fondement, p101).
  • la volonté est conçue comme une faculté de se déterminer soi même à agir conformément à la représentation de certaines lois (Fondement, p103).
  • la volonté est un sorte de causalité des êtres vivants, en tant qu'ils sont raisonnables (Fondement, p127).
 

2) Des différents principes de la volonté: de la fin, du moyen, du mobile et du motif (Fondement, p103) (C. F. : principe)

A) de la fin:

elle est ce qui sert à la volonté de principes objectif pour se déterminer elle même, et si celle ci est donnée par la seule raison, elle doit valoir également pour tous les êtres raisonnables (C. F. : l'homme comme fin en soi, impératif pratique) ;

B) du moyen:

Il est ce qui contient simplement le principe de la possibilité de l'action dont l'effet est la fin;

C) du mobile:

C'est le principe subjectif du désir;

D) Du motif:

C'est le principe objectif du vouloir;

 

3) De l'autonomie de la volonté comme principe suprême de la volonté

A) l'autonomie de la volonté:

C'est cette propriété qu'à la volonté d'être à elle même sa propre loi;

B) le principe de l'autonomie:

C'est de toujours choisir les maximes de telle sorte que celle ci soient entendues en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir;

C) la matière de la volonté:

La volonté ne contiendra que la forme du vouloir en général, et cela comme autonomie: c’est-à-dire l'aptitude de la maxime de toute bonne volonté à s'ériger en loi universelle qui est même l'unique loi que s'impose à elle même la volonté de tout être raisonnable sans faire poser comme fondement un mobile ou un intérêt quelconque (Fondement, p120).

 

4) De l'union du subjectif et de l'objectif dans la législation pratique ou du troisième principe pratique de la volonté (Fondement, p108, 109 , 110) :

Le principe de toute législation pratique réside objectivement dans la règle et dans la forme de l'universalité, ce qui la rend capable d'être une loi, tant disque subjectivement c'est dans la fin que le principe réside, or le sujet de toutes les fins, c'est tout être raisonnable, comme fin en soi. D'où la déduction du troisième principe pratique de la volonté comme condition suprême de son accord avec la raison pratique universelle:

 

"L'idée de la volonté de tout être raisonnable conçue comme volonté instituant une législation universelle" (Fondement, p108)

 

5) Remarque sur le troisième principe pratique de la volonté:

On rejettera toutes les maximes qui ne peuvent s'accorder avec la législation universelle propre de la volonté.

Donc la volonté est soumise à la loi de telle sorte qu'elle doit être regardée également comme législatrice, et comme n'y étant soumise que pour cette raison, et ainsi il est impossible qu'une volonté qui est elle même souveraine législatrice dépende en ce sens d'un intérêt quelconque, car une volonté ainsi dépendante aurait elle même encore besoin d'une autre loi qui vint astreindre l'intérêt de son amour propre à cette condition d'être capable de valoir comme loi universelle.

Ainsi, ayant établie une complète indépendance de l'impératif catégorique vis à vis d'un quelconque principe empirique, Kant va appeler ce principe, principe de l'AUTONOMIE de la volonté, en opposition avec tous les autres principes de l’HETERONOMIE.

 

6) Du concept d'une volonté inconditionnellement bonne (Fondement, p116) :

 

"Est absolument bonne la volonté dont la maxime ne peut jamais se contredire"

 

  • Ce principe est donc aussi la loi suprême de la moralité:
 

"Agis toujours d'après une maxime telle que tu puisses la vouloir en même temps portée à l'universel, à la façon d'une loi"

 

  • Ce principe est l'unique condition sous laquelle une volonté ne peut jamais être en opposition avec elle même. Or en tant qu'il y a analogie entre les lois morales et les lois de la nature (C. F. : des différents règnes des fins) quand à sa forme, on peut aussi formuler ce nouvel impératif catégorique en tant que formule d'une volonté absolument bonne:
 

"Agis selon la maxime qui puissent se prendre en même temps elle même pour objet comme loi universelle de la nature"

 

7) Remarque sur l'impératif catégorique en tant que principe d'une volonté absolument bonne (Fondement, p117) :

Pour principe fondamental de toutes les maximes des actions il faut poser que le sujet des fins, c’est-à-dire l'être raisonnable même, ne doit jamais être traité simplement comme un moyen mais comme une condition limitative suprême dans l'usage de tous les moyens c’est-à-dire toujours en même temps comme une fin. En effet tout être raisonnable doit pouvoir se considérer en même temps comme auteur d'une législation universelle, et donc que c'est sa dignité qui implique qu'il doive considérer ses maximes toujours de son point de vue à lui, mais qui est aussi en même temps le point de vue de tout être raisonnable conçu comme législateur. C'est donc ainsi qu'un monde d'êtres raisonnables, considéré comme règne des fins est possible, et cela par la législation propre de toutes les personnes comme membres.

C'est un pouvoir ou de produire des objets correspondants aux représentation ou de déterminer soi-même à réaliser ces objets, c’est-à-dire de déterminer sa causalité (intro p13). En ce sens, c'est un pouvoir de déterminer la causalité par la représentation de règles c’est-à-dire que les hommes sont capables d'agir d'après des principes et par suite aussi d'après des principes a priori (Critique de la raison pratique, p32).

La volonté libre: C'est une volonté à laquelle la simple forme législative de la maxime peut seule servir de loi (Critique de la raison pratique, p28) : Il faut qu'une volonté libre trouve un principe de détermination qui ne peut être que la forme législative en tant qu'elle est renfermée dans la maxime (Critique de la raison pratique, p28). Problématique liée à la volonté: Ce qu'il faut savoir (ou démontrer) c'est si la raison pure suffit à elle seule à déterminer la volonté ou si elle ne peut en être un principe de détermination, que comme dépendant de conditions empiriques. La volonté pure: Le concept d'une volonté pure tire son origine des lois pratiques pures, comme la conscience d'un entendement pur, des principes théoriques purs, en observant la nécessité avec laquelle la raison nous les impose et en faisant abstraction de toutes les conditions empiriques qu'elle nous inspire (Critique de la raison pratique, p29). En tant qu'indépendante des conditions empiriques, elle est déterminée par la simple forme de la loi. La contrainte ou obligation d'une volonté: C'est le rapport d'une volonté telle que le rapport de cette volonté à cette loi est la dépendance (Critique de la raison pratique, p32). La contrainte d'une volonté :
  • c'est la détermination d'une volonté qui n'est pas encore en soi pleinement conforme à la raison, c’est-à-dire en conformité avec des lois de la raison (C. F. : l'agréable, l'inclination et l'intérêt) (Fondement, p84).
  L'autonomie de la volonté: Théorème IV:

 

  "L'autonomie de la volonté est le principe unique de toutes les lois morales et des devoirs qui  y sont conformes" (Critique de la raison pratique, p33).

 

Remarque sur l'autonomie de la volonté comme principe unique de la moralité:

Le principe unique de la moralité consiste dans l'indépendance, à l'égard de toute matière de la loi, et en même temps aussi dans la détermination du libre choix par la simple forme de la législative universelle, dont une maxime doit être capable. En ce sens c'est la loi morale qui exprime l'autonomie de la raison pure pratique, c’est-à-dire de la liberté, et cette autonomie est elle-même la condition formelle de toutes les maximes, la seule par laquelle elles puissent s'accorder avec la loi pratique suprême (Critique de la raison pratique, p33). Ce n'est donc pas l'objet qui est le principe déterminant de la volonté pure mais la simple forme de la loi, par laquelle je limitais ma maxime fondée sur le penchant, pour lui procurer l'universalité d'une loi et l'adapter ainsi à la raison pratique; c'est de cette limitation que peut naître seulement alors le concept de l'obligation d'étendre la maxime de l'amour de soi à la félicité d'autrui (Critique de la raison pratique, p35).

 

Vouloir (Wollen):

Remarque sur le principe intérieur du vouloir (Doctrine de la vertu, p 43) : Il faut que la conscience de ce devoir soit en même temps le mobile des actions, afin que l'on puisse dire de celui qui lie ce principe de sagesse avec son savoir, qu'il est un philosophe pratique.
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