Portrait d'Emmanuel Kant Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant
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Vocabulaire: Théorique Pratique Esthétique Anthropologique
Königsberg en 10 images Chronologie contemporaine à Kant
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Vocabulaire pratique :

A : Action (Handlung):, Affection (Affektion):, Agréable (Angenehm):, Âme (Seele):, Amitié (Freundschaft):, Amour (Liebe):, Arbitre (Willkür):, Arrogance :, Art (Kunst):, Ascétisme moral ou de la culture de la vertu (Moralische Asketik):, Autorisation:

Action (Handlung):

  • L'action n'a de valeur que si elle est accomplie par devoir et non pas seulement conformément au devoir;
  • Une action accomplie par devoir tire sa valeur morale non pas du but qui doit être atteint par elle, mais de la maxime d'après laquelle elle est décidée: elle dépend donc du principe du vouloir d'après lequel l'action est produite sans égard à aucun des objets de la faculté de désirer;
Ex: les hommes conservent la vie conformément au devoir (inclination immédiate), mais non par devoir (inclination médiate).
  • L'action permise est l'action qui s'accorde avec l'autonomie de la volonté.
L'action morale: C'est l'action qui résulte du respect pour la loi, même si la loi exprime un devoir de droit (Doctrine de la vertu, p 66). Considérée d'un point de vue juridique: 1) L'action méritoire (+) :

C'est l'action que quelqu'un fait, conformément au devoir, qui est plus que ce quoi il est contraint par la loi (Doctrine du droit, p102).

Effet de l'action méritoire:

L'effet juridique d'une action méritoire est la récompense.

2) L'action conforme (=) :

C'est lorsque, conformément la loi, le sujet remplit sa dette.

Effet de l'action conforme:

La conformité de la conduite à ce qui est dû n'a aucun effet juridique.

3) De la non-conformité de l'action ou du délit moral (-) :

C'est lorsque le sujet en fait moins que la loi l'exige.

Effet du délit moral:

L'effet juridique du délit est la peine.

Remarque sur l'imputation:

En ce qui concerne les bonnes ou mauvaises conséquence d'une action obligatoire et de l'omission d'une action méritoire, elles ne peuvent être imputées au sujet.

En ce qui concerne les bonnes conséquences d'une action méritoire et les conséquences fâcheuses d'une action injuste, elles peuvent être imputées au sujet.

Quant au degrés d'imputabilité, il doit être évalué subjectivement en fonction de la grandeur des obstacles qui ont dût être surmontés:

- si l'obstacle naturel est supérieur l'obstacle moral alors l'action est méritoire;

- si l'obstacle naturel est inférieur l'obstacle moral alors d'autant plus imputable est la transgression (Doctrine du droit, p102).

 

L'action licite:

C'est une action qui n'est pas opposée à l'obligation (Doctrine du droit, p97).

 

L'action permise:

C'est une action qui n'est ni commandée, ni interdite, qui n'a pas de devoir, c'est une action éthiquement indifférente (Doctrine du droit, p97).

 

 

On peut appliquer une métaphysique des moeurs à une anthropologie morale, en ce sens elle serait le pendant d'une métaphysique des moeurs qui contiendrait les conditions subjectives, favorables comme contraires, dans la réalisation dans la nature humaine des lois de la première partie de la philosophie pratique c’est-à-dire la production, la diffusion et l'affermissement des principes moraux (éducation, instruction et enseignement populaire) ainsi que d'autres règles et prescriptions qui se fondent sur l'expérience (Doctrine du droit, p91).

 

Affection (Affektion):

Elle relève du sentiment dans la mesure où celui-ci précédant la réflexion la rend difficile ou impossible (Doctrine de la vertu, p 80). En ce sens elle relève toujours de la sensibilité et peut être suscitée par un objet, quelqu'il soit. L'affection est donc un phénomène qui ne brille qu'un instant et qui entraîne l'abattement (Doctrine de la vertu, p 81).

 

Agréable (Angenehm):

C'est ce qui a de l'influence sur la volonté uniquement au moyen de la sensation en vertu de causes purement subjectives et valable pour la sensibilité de tel ou tel, et non comme principe de la raison c’est-à-dire valable pour tout le monde. (Fondement, p84)

Âme (Seele):

C'est le principe vital de l'homme dans le libre usage de ses forces (Doctrine de la vertu, p 54).

Les principes: L'examen a priori des deux pouvoirs de l'âme, de la faculté de connaître et de la faculté de désirer fera découvrir leurs conditions, leur étendue et les limites de leur emploi, ainsi serait établi le seul fondement solide d'une philosophie systématique, théorique et pratique aussi bien que pour une science (Critique de la raison pratique, préface p9).

 

Amitié (Freundschaft):

1) L'amitié, considérée dans sa perfection: C'est l'union de deux personnes liés par un amour et un respect égaux et réciproques. Mais il est facile de voir que bien que tendre vers l'amitié comme vers un maximum de bonnes intentions des hommes les uns à l'égard des autres soit un devoir, sinon commun, du moins méritoire, une amitié parfaite est une Idée, quoique pratiquement nécessaire, qu'il est impossible de réaliser en quelque pratique que ce soit (Doctrine de la vertu, p 147) : le problème de l'équilibre entre l'amour comme force d'attraction et le respect comme force de répulsion, de telle sorte que le principe du premier sentiment commande que l'on se rapproche, tandis que le second exige qu'on se maintienne l'un à l'égard de l'autre à une distance convenable et cette restriction de la familiarité qui est exprimée par la règle:

 

"Les meilleurs amis eux-mêmes ne doivent pas se traiter communément"

Cette règle enveloppe une maxime, qui ne vaut pas seulement pour le supérieur à l'égard de l'inférieur, mais aussi pour l'inférieur à l'égard du supérieur: en effet le supérieur se sent blessé dans son orgueil et consent à ce que le respect que lui doit l'inférieur ne lui soit pas témoigné un instant, car le respect dés lors qu'il s'est altéré une fois, est intérieurement irrémédiablement perdu (Doctrine de la vertu, p 148).

C'est pourquoi l'amitié ne peut donc pas être une union visant à des avantages réciproques, mais elle doit être purement morale, c'est-à-dire être assistance qui ne doit pas être considérée comme le but et le principe de détermination de l'amitié mais seulement comme le témoignage extérieur de la bienveillance intérieure et cordiale supposée chez l'autre.

Dans tous les cas l'amour dans l'amitié ne peut pas être une affection, parce que celle-ci est aveugle dans son choix et qu'elle se dissipe avec le temps (Doctrine de la vertu, p 149).

 

2) L'amitié morale: C'est l'entière confiance que deux personnes ont l'une pour l'autre dans la communication réciproque de leurs jugements secrets et de leurs impressions, dans la mesure où elle peut se concilier avec le respect qu'elles se portent réciproquement (Doctrine de la vertu, p 149).

 

3) L'amitié comme idéal de la sympathie et de la communication: Cet Idéal, en ce qui concerne le bien de chacun de ceux qui sont unis par une volonté moralement bonne, est que si celui-ci ne produit pas tout le bonheur de la vie, son acceptation et celle de ces deux sentiments qui le composent enveloppent la dignité d'être heureux, de telle sorte que rechercher l'amitié entre les hommes est un devoir (Doctrine de la vertu, p 147).

 

4) L'ami des hommes en général ou l'ami de l'espèce toute entière: C'est celui qui prend part esthétiquement au bien de tous les hommes (qui partage leur joie) et qui ne la troublera jamais sans regret (Doctrine de la vertu, p 150). Cette expression contient la représentation et la juste considération de l'égalité entre les hommes, c'est-à-dire l'Idée d'être obligé par cette égalité même; on se représente ici tous les hommes comme des frères soumis à un père universel, qui veut le bonheur de tous.

Amour (Liebe):

1) L'amour de soi: C'est le principe de prendre le bonheur pour principe suprême de détermination du libre choix (Critique de la raison pratique, p21).

 

De la limite de l'amour de soi et de la moralité:

Les limites de la moralité et de l'amour de soi sont marqués avec tant de clarté et d'exactitude que la vue même ordinaire ne peut manquer de distinguer si quelque chose appartient à l'un ou à l'autre:

 

"La maxime de l'amour de soi conseille simplement, la loi de la moralité commande"

 

"La morale n'ordonne pas à chacun de chercher à se rendre heureux, mais doit simplement ordonner ou plutôt lui présenter les moyens de l'être, car l'homme ne peut pas tout ce qu'il veut" (Critique de la raison pratique, p36)
2) L'amour des honneurs: C'est la prétention de la manifestation du respect devant l'homme en tant qu'être moral (Doctrine de la vertu, p 141-142). Le phénomène dans la conduite extérieure est l'honorabilité.

 

3) L'amour-propre: Elle consiste à prendre pour des preuves d'un bon coeur, de simples voeux (Doctrine de la vertu, p 116). C'est dans la prétention d'être aimé des autres l'absence de cette modération dans ses prétentions, ou le manque de modestie (Doctrine de la vertu, p 140).

 

4) L'amour réciproque ou de l'amour au sens pratique: Par le principe de l'amour réciproque, les hommes sont portés à se rapprocher continuellement les uns des autres (Doctrine de la vertu, p 126) (C. F. : le respect). En ce sens c'est une maxime de la bienveillance (en tant que pratique), qui a pour suite la bienfaisance. Le devoir d'aimer son prochain peut être exprimé ainsi:

 

"C'est le devoir qui consiste à faire mienne les fins d'autrui"

En pratiquant envers quelqu'un le devoir d'amour, j'oblige en même temps autrui, je mérite de lui (Doctrine de la vertu, p 127). L'amour des hommes est nécessaire pour représenter le monde comme un beau tout moral dans sa perfection (Doctrine de la vertu, p 135).

 

5) De l'amour comme sentiment esthétique ou amour de la satisfaction: C'est un sentiment que l'on doit comprendre comme un plaisir pris à la perfection d'autres hommes, comme un amour de la satisfaction procurée par leur perfection (Doctrine de la vertu, p 126).

 

6) Division des devoirs d'amour: Ce sont les devoirs de bienfaisance, de reconnaissance et de sympathie. L'omission des simple devoirs d'amour est manque de vertu.

 

Arbitre (Willkür):

C'est la faculté de désirer liée la faculté d'agir pour produire un objet (Doctrine du droit, p87). En ce sens, c'est de l'arbitre que procèdent les maximes, c'est pourquoi chez l'homme l'arbitre est un libre-arbitre et seul l'arbitre peut être appelé libre (Doctrine du droit, p100).

La matière de l'arbitre: C'est la fin que peut se proposer tout un chacun touchant l'objet qu'il veut.

 

Arrogance :

C'est dans la prétention d'être respecté des autres, l'absence de modération dans ses prétentions en général, ou le manque de modestie (Doctrine de la vertu, p 140).

 

Art (Kunst):

C'est ce qui doit être possible suivant les lois de la nature (Doctrine du droit, p92).

 

Ascétisme moral ou de la culture de la vertu (Moralische asketik):

Le principe en est:

 

"Habitue-toi à supporter les maux contingents de la vie et à écarter les jouissances superflues" (Doctrine de la vertu, p 163).

 

Il s'agit pour l'homme de se conserver sain moralement et y ajouter un cœur toujours joyeux, en effet celui qui est conscient de n'avoir jamais volontairement violé son devoir et qui est certain de ne pas tomber dans aucune faute de ce genre a des raisons d'être d'une humeur joyeuse (Doctrine de la vertu, p 163).

Contre l'ascétisme moral:

Celui-ci ne vise pas la vertu mais une expiation fanatique qui consiste à se punir soi-même et à vouloir racheter ses fautes au lieu de les regretter moralement, c'est-à-dire en recherchant l'amélioration (163).

 

Autorisation:

C'est la liberté d'une action licite qui n'est pas limitée par aucun impératif opposé (Doctrine du droit, p97).

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