Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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P: Passion (Leidenschaft): C'est un désir sensible devenu une inclination constante. Lorsque l'inclination porte sur quelque chose de contraire à la loi, et donc de faire sciemment le mal en ses maximes, il s'agit alors d'un mal qualifié, c'est-à-dire un véritable vice (Doctrine de la vertu, p 80).
Penchant (Hang): Ce sont les désirs habituels ou sensibles (Doctrine du droit, p86).
Perfection (Vollkommenheit): Elle peut être l'effet de l'acte de l'homme: elle ne peut donc être autre chose que la culture des facultés de l'homme, au premier rang desquelles il faut placer l'entendement comme faculté des concepts et en même temps la volonté de satisfaire tous les devoirs en général (Doctrine de la vertu, p 57).
2) Caractéristiques: A) L'homme doit travailler à se dépouiller de la grossièreté de la nature, pour s'élever de l'animalité jusqu'à l'humanité par laquelle seule il est capable de se proposer des fins, cela lui est ordonné par la raison moralement pratique qui lui fait de cette fin un devoir afin qu'il soit digne de l'humanité qui l'habite (Doctrine de la vertu, p 57). A) L'homme a pour devoir de pousser la culture de sa volonté jusqu'à la plus vertueuse intention, jusqu'au point où la loi devient aussi le mobile de son action conforme au devoir et jusqu'à obéir à la loi par devoir, ce qui constitue la perfection intérieure moralement pratique ou sens moral (Doctrine de la vertu, p 58).
3) De la perfection intérieure moralement pratique ou du sens moral: C'est le sentiment de l'effet que la volonté législatrice exerce dans l'homme même sur sa faculté d'agir conformément à la loi: c'est le sens moral, dont on abuse souvent de manière enthousiaste comme s'il précédait la raison ou pouvait écouter son jugement, mais qui toutefois constitue une perfection morale qui consiste à s'approprier toute fin particulière qui est en même temps un devoir (Doctrine de la vertu, p 58).
4) De la perfection personnelle comme fin et en même temps comme devoir: A) De la perfection personnelle physique: C'est la culture de toutes les facultés en général en vue de réaliser les fins proposées par la raison: or en tant que c'est un devoir et une fin en soi, c'est un impératif inconditionnel qui est au principe de ce travail (Doctrine de la vertu, p 63).
B) De la perfection personnelle à la fin de l'humanité: La faculté de se proposer en général une fin quelconque est le caractère spécifique de l'humanité (caractère qui le sépare de l'animalité). Dans notre propre personne, donc à la fin de l'humanité, se trouve liée aussi la volonté de la raison c'est-à-dire par conséquent le devoir de se rendre digne de l'humanité par la réalisation de toutes sortes de fins possibles, dans la mesure où cette faculté peut être propre à l'homme: c'est un devoir de cultiver les dispositions brutes de notre nature et c'est par là seulement que l'animal s'élève à l'humanité: il s'agit donc d'un devoir absolu.
C) De la nécessité de la culture comme devoir éthique: En tant que devoir éthique, c'est-à-dire d'obligation large, aucun principe rationnel n'indique avec précision jusqu'à quel point on doit pousser la culture, c'est-à-dire le développement ou l'instruction de l'entendement en matière de connaissance ou d'art: en ce sens il n'y a pas de loi de la raison, mais seulement une loi pour les maximes des actions qui s'énonce ainsi:
"Cultive tes facultés mentales et corporelles pour les rendre aptes à toutes les fins qui peuvent se présenter à toi, ignorant quelles seront celles qui seront les tiennes" (Doctrine de la vertu, p 64). D) La culture de la moralité en nous: La plus grande perfection morale consiste à faire son devoir et à le faire par devoir. C'est pourquoi la loi commande ici de chercher la maxime de l'action, c'est-à-dire le fondement de l'obligation, dans la loi elle-même uniquement. En ce sens le devoir d'estimer la valeur de ses actions, non pas seulement d'après la légalité mais aussi d'après la moralité n'est donc aussi que d'obligation large: la loi ne commande pas cette action intérieure à l'âme humaine elle-même mais simplement la maxime de l'action (Doctrine de la vertu, p 64).
Personne (Person): C'est un sujet dont les actions sont susceptibles d'imputation, donc une personne ne peut être soumise d'autres lois qu’à celles qu'elle se donne elle-même (ou toute seule, ou du moins soi-même en même temps qu'avec d'autres) (Doctrine du droit, p98).
Philosophe pratique (Praktisch Philosoph) : C’est celui qui fait de la fin de la raison le principe de ses actions, tout en y joignant en même temps le savoir nécessaire à cet effet (Fondement, np43).
Philosophie (Philosophie):
"Il peut paraître arrogant, orgueilleux et aux yeux de ceux qui n'ont pas encore abandonné leur vieux système, méprisant même, de soutenir qu'il n'y avait pas eu de philosophie avant l'apparition de la philosophie critique" (Doctrine du droit, p80).
"Il ne peut y avoir qu'une seule raison humaine, il ne peut se faire qu'il y ait plusieurs philosophie" (Doctrine du droit, p81).
La philosophie est un système rationnel possible d'après des principes (Doctrine du droit, p81).
En tant que pratique suivant les lois de la liberté, c’est-à-dire ayant des principes qui ne dépendent d'aucune théorie, la philosophie pratique ne peut comprendre dans sa partie pratique ( côté de sa partie théorique) aucune doctrine techniquement pratique, mais simplement une doctrine morale-pratique.
Philosophie en générale :
La philosophie pure: celle là s'appuie sur des principes a priori pour exposer ses doctrines: 2. 1 de la philosophie formelle ou de la logique:
Philosophie transcendantale (transzendantalphilosophie): Elle expose les opérations spéciale de la pensée pure, c’est-à-dire de la pensée par laquelle les objets sont connus complètement a priori. (Fondement, p50). Plaisanterie : C'est cette familiarité entre amis qui consiste à rire de certaines particularités en les prenant en apparence seulement comme si c'étaient des fautes, mais comme indiquant en fait une supériorité d'esprit, ou parfois comme étrangères à la règle dictée par la mode (Doctrine de la vertu, p 145).
Plaisir (Lust, Vergnüngen): C'est la représentation de l'accord de l'objet ou de l'action avec les conditions subjectives de la vie, c’est-à-dire avec le pouvoir de causalité d'une représentation par rapport à la réalité de son objet (Critique de la raison pratique, préface p7). Le plaisir provient de la représentation de l'existence d'une chose. Le plaisir est un principe déterminant de cette chose. Le plaisir appartient aux sens (Critique de la raison pratique, p20). Le plaisir que la loi doit devancer s'il doit être senti, appartient à l'ordre moral (Doctrine de la vertu, p 46).
On peut appeler plaisir pratique celui qui est nécessairement lié au désir de l'objet dont la représentation affecte le sentiment, que ce plaisir soit la cause ou l'effet du désir, il est donc l'intérêt du penchant (Doctrine du droit, p86).
Postulats de la raison pratique (Postulate des praktischen Vernunft): Les postulats de la raison pure pratique postulent la possibilité d'une action (Critique de la raison pratique, préface p7).
Popularité : Atteindre la popularité, c'est être assez sensible pour être universellement communiquée (Doctrine du droit, p80). Pratique (Praktisch):
Préceptes:
Principes (Grundsatz, Prinzip): 1) Principes pratiques formels et matériels: Les principes pratiques sont formels quand ils font abstraction de toutes fins subjectives; Les principes pratiques sont matériels quand ils mettent au fondement les fins subjectives, s'appuyant donc sur certain mobiles p102). 2) principes et volontés : Tous les principes déterminants possibles de la volonté sont ou simplement subjectifs et donc empirique, ou bien objectifs et rationnels, les uns et les autres sont externes ou internes: La perfection au sens pratique: Elle indique l'état d'une chose qui convient ou suffit à toutes sortes de fins. La perfection comme qualité de l'homme: En tant qu'interne, elle n'est rien d'autre chose que le talent, et ce qui le fortifie ou le complète, c'est l'habileté. De la suprême perfection en puissance: C'est Dieu, en tant que perfection externe (considéré d'un point de vue pratique), et c'est la propriété qu'à cet être de suffire à toutes les fins en général (Critique de la raison pratique, p41). De la fin relative au concept de perfection comme principe déterminant de la volonté: En tant que fin et aussi matière de la volonté, prise comme principe déterminant de la volonté, elle est donc toujours empirique, par conséquent peut bien servir pour le principe épicurien d'une théorie du bonheur (Critique de la raison pratique, p41).
Principes pratiques et empiriques: Théorème I:
"Tous les principes pratiques qui supposent un objet (matière) la faculté de désirer, comme principe déterminant de la volonté, sont empiriques et ne peuvent fournir de lois pratiques" (Critique de la raison pratique, p19).
Principes pratiques matériels: Théorème II:
"Tous les principes pratiques matériels sont d'une seule et même espèce et se rangent sous le principe général de l'amour de soi ou du bonheur personnel" (Critique de la raison pratique, p20).
La matière des principes pratiques: La matière d'un principe pratique est l'objet de la volonté ,qui est principe déterminant de la volonté, en ce cas la règle de la volonté est soumise à une condition empirique (Critique de la raison pratique, p26). Remarque sur les principes pratiques: Dans la connaissance pratique, c’est-à-dire dans celle qui a simplement affaire à des principes déterminant la volonté, les principes que l'on se fait ne sont pas encore pour cela des lois auxquelles on soit véritablement soumis, parce que la raison doit en pratique s'occuper du sujet c’est-à-dire de la faculté de désirer, dont la nature particulière peut occasionner dans la règle des modifications diverses (Critique de la raison pratique, p18). Le principe pratique formel de la raison: Dans l'exposition du principe suprême de la raison pratique, il faut montrer, d'abord ce qu'il contient, qu'il existe par lui-même, tout à fait a priori, et indépendamment de principes empiriques, ensuite en quoi il se distingue de tous les autres principes pratiques (Critique de la raison pratique, p46) : C'est le principe d'après lequel la simple forme de la législation universelle possible par nos maximes doit former le principe suprême et immédiat de détermination de la volonté. En ce sens c'est le seul principe qui soit capable de fournir des impératifs catégoriques c’est-à-dire des lois pratiques et en général de servir de principe de la moralité aussi bien dans le jugement que dans l'application à la volonté humaine, en vue de la déterminer (Critique de la raison pratique, p41). Le principe rationnel qui est déjà conçu en soi comme le principe de la détermination de la volonté, sans égard aux objets possibles de la faculté de désirer, conformément à la simple forme de loi de la maxime, est une loi pratique a priori et la raison pure est pratique par elle-même. La loi détermine alors immédiatement la volonté, l'action conforme à la loi est bonne en soi, une volonté dont la maxime est toujours conforme à cette loi est bonne absolument, à tout égard et forme la condition suprême de tout bien (Critique de la raison pratique, p64). Déduction des principes de la raison pratique: Présentation: Cet analytique montre que la raison pure peut être pratique, c’est-à-dire qu'elle peut déterminer la volonté par elle-même indépendamment de tout élément empirique. Or le fait de déterminer la volonté par elle-même est inséparablement lié à la conscience de la liberté de la volonté (Critique de la raison pratique, p41). La déduction du principe suprême de la raison pratique consiste dans la justification de la valeur objective et universelle de ce principe et dans l'examen d'une telle proposition synthétique a priori (Critique de la raison pratique, p46). En ce qui concerne la déduction de la loi morale, il ne s'agit pas de la connaissance de la nature des objets qui peuvent être donnés à la raison par quelque autre source, mais d'une connaissance qui peut devenir le fondement de l'existence des objets eux-mêmes et par laquelle la raison, dans un être raisonnable, a de la causalité, c’est-à-dire la raison pure, qui peut être considérée comme un pouvoir déterminant immédiatement la volonté (Critique de la raison pratique, p46). En effet, aucune déduction ne peut prouver la réalité objective de la loi morale, c'est pourquoi le principe moral sert inversement lui-même de principe à la déduction du pouvoir impénétrable de la liberté dont la loi morale prouve non seulement la possibilité, mais aussi la réalité dans des êtres qui reconnaissent cette loi comme obligatoire pour eux (Critique de la raison pratique, p47).
Prudence ou de l'habileté dans les choix des moyens pour le bonheur (Klugheit):
Puissance morale ou sagesse pratique:La puissance morale, comme courage constitue l'unique et suprême gloire guerrière de l'homme: on l'appelle aussi la sagesse proprement dite c'est-à-dire la sagesse pratique parce qu'elle fait de la fin ultime de l'existence de l'homme sur la terre sa propre fin (Doctrine de la vertu, p 78). |
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