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Vocabulaire pratique :
I :
Impératif (Imperativ):, Imputation (imputatio) (Zurechnung) :, Inclination (Neigung):, Inconscience (Unbewusst) :, Ingratitude:, Intensité (Intensität):, Intérêt (Interresse):
Impératif
(Imperativ):
Présentation
(Fondement, p84, 85, 86, 88 et 90) :
-
c'est la formule du commandement, et
en tant que tel tous les impératifs sont exprimés par le
devoir (sollen),
-
les impératifs sont des formules
qui expriment le rapport de lois objectives du vouloir en général
à l'imperfection subjective de la volonté de tel ou tel être
raisonnable;
-
tous les impératifs sont des
formules par lesquelles est déterminée l'action qui selon
le principe d'une volonté bonne dans une certaine visée est
nécessaire;
L'impératif énonce donc
quelle est l'action qui, possible par moi, serait bonne et il représente
la règle pratique en rapport avec une volonté qui n'accomplit
pas sur le champs une action parce qu'elle est bonne, soit que, le sachant,
il adopte néanmoins des maximes contraires aux principes objectifs
d'une raison pratique;
De la différence
des impératifs hypothétiques et catégoriques:
De l’impératif
hypothétique :
1) De l'impératif hypothétique:
les impératifs hypothétiques
représentent la nécessité pratique d'une action possible,
considérée comme moyen d'arriver à quelque chose que
l'on veut, c’est-à-dire si l'action n'est bonne que comme moyen
pour quelque chose, division des impératifs hypothétiques:
A) De l'impératif hypothétique
en tant que principe problématiquement pratique ou de l'impératif
technique (art) :
c'est lorsque l'impératif
exprime que l'action est bonne en vue d'une fin possible , en ce sens ce
sont des règles de l'habileté;
B) De l'impératifs hypothétique
en tant que principe assertoriquement pratique ou de l'impératif
pragmatique (bien être) :
c'est lorsque l'impératif
exprime que l'action est bonne seulement en vue d'une fin réelle,
en ce sens ce sont des conseils de prudence mais c'est aussi lorsqu'il
représente la nécessité pratique de l'action comme
moyen d'arriver au bonheur.
C) De la limite de l'impératif
hypothétique:
l'impératif qui se rapporte
aux choix des moyens en vue de notre bonheur propre, c’est-à-dire
la prescription de la prudence est limité par le fait que l'action
commandée n'est pas absolue, mais seulement un moyen pour un but,
or l'énonciation des conseils implique une nécessité
qui ne peut valoir que sous une condition subjective contingente selon
que tel ou tel homme fait de ceci ou de cela une part de son bonheur, c'est
pourquoi il faut un impératif qui commande immédiatement
sans poser en principe et comme condition quelque autre but à atteindre
par une certaine conduite.
2) De la condition de possibilité
des impératifs hypothétiques:
-
ce sont les principes subjectifs de
notre volonté en vue d'une fin possible qui détermine notre
volonté c’est-à-dire qu'ils posent les moyens d'arriver à
une fin qui soit indispensablement nécessaire et qui sont en notre
pouvoir, en effet l'acte de vouloir un objet présuppose ma causalité,
par suite l'impératif dérive le concept d'action nécessaire
à cette fin de seul concept de la volonté de cette fin, en
d'autres termes on va poser la fin de mon action, et ensuite les conditions
de possibilité d'atteindre cette fin (c'est pourquoi cette proposition
est analytique). De même les conditions de possibilités des
impératifs de prudence se révèlent être problématiques,
en effet le concept de bonheur est un concept si indéterminé
que personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérent
ce que véritablement il désire et il veut. En effet, les
éléments qui font partie du concept de bonheur sont dans
leur ensemble empiriques, et que cependant pour l'idée de bonheur
un tout absolu est nécessaire: d'où la contradiction: on
ne peut partir de postulat empirique pour arriver à une fin absolue
(C. F. : Anthropologie: richesse, connaissance, longue vie), on ne peut
donc pas agir pour être heureux par des principes déterminés,
mais seulement d'après des conseils empiriques.
3) Conclusion sur les impératifs
hypothétiques:
-
les impératifs hypothétiques
de la prudence ne peuvent en rien commander c’est-à-dire représenter
des actions d'une manière objective comme pratiquement nécessaire,
qu'il faut les tenir plutôt pour des conseils que pour des commandements
de la raison. De plus , le bonheur étant un idéal non de
la raison mais de l'imagination, il ne se fonde uniquement que sur des
principes empiriques.
De l’impératif
catégorique :
L'impératif catégorique:
Remarque (Doctrine de la vertu, p
49) :
Il indique par son décret
catégorique (le devoir inconditionné) cette contrainte qui
concerne les hommes comme être de nature raisonnable.
1) De l'impératif catégorique
en tant que principe apodictiquement pratique ou de l'impératif
moral se rapportant à la libre conduite en général,
c’est-à-dire aux moeurs:
-
l'impératif catégorique
représente une action comme nécessaire pour elle même
et sans rapport à un autre but, comme objectivement nécessaire;
-
l'impératif est catégorique
si l'action est bonne en soi comme étant nécessairement dans
une volonté qui est en soi conforme à la raison;
-
l'impératif catégorique
vaut comme principe apodictiquement pratique lorsqu'il déclare l'action
objectivement nécessaire en elle même sans rapport à
un but quelconque;
-
l'impératif catégorique
concerne la forme et le principe dont l'action résulte elle même,
et l'essentiellement bon de cette action consiste dans l'intention , quelque
soient ses conséquences;
-
ce sont des commandements (des lois)
de la moralité;
2) De la condition de possibilité
de l'impératif catégorique:
-
l'impératif catégorique
seul s'exprime comme une loi pratique tant disque les autres impératifs
ensemble peuvent être appelés des principes de la volonté
mais non des lois car le commandement inconditionné n'abandonne
pas au bon plaisir de la volonté de choisir le contraire: il est
le seul à impliquer en lui cette nécessité que nous
réclamons pour la loi, en tant qu'il détermine la volonté
et non les moyens pour une fin réelle ou possible. Il faut donc
que la condition de l'impératif soit formelle et non empirique,
c’est-à-dire un a priori qui sera principe de la volonté
et donc de l'action, la difficulté sera d'énoncer cet a
priori , Kant , pour résoudre ce problème va aller chercher
la formule pouvant être seule contenue dans l'impératif catégorique.
Or on sait que l'impératif catégorique ne contient en dehors
de la loi que la nécessité pour la maxime de se conformer
à cette loi, et que la loi ne contient que l'universalité
d'une loi en général, à laquelle la maxime de l'action
doit se conformer: il s’agit donc de conformer la maxime à l'universalité
de la loi, ainsi Kant va pouvoir formuler l'impératif catégorique:
"Agis uniquement d'après
la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne
une loi universelle" (Fondement, p94)
Avec cet énoncé, on
obtient une proposition formelle et donc non tirée de l'expérience
comme l'étaient les impératifs hypothétiques , or
cela est conforme avec la notion de loi , telle que Kant la définit:
qu'elle soit de l'ordre de la nature ou de la morale, une loi reste toujours
une loi: c’est-à-dire ce qui relève de la nécessité
et de l'universalité, c'est pourquoi Kant peut énoncer l'impératif
universel du devoir sous une autre formule:
"Agis comme si la maxime de ton
action devrait être érigée par ta volonté en
loi universelle" (Fondement, p95)
De l'impératif
pratique :
1) Formulation: (C. F. : l'homme
comme fin en soi)
"Agis de telle sorte que tu traites
l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout
autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement
comme un moyen" (Fondement, p105)
-
Le principe d'après lequel l'humanité
et tout autre nature raisonnable en général sont considérées
comme fin en soi (condition suprême qui limite la liberté
des actions de tout homme) n'est pas emprunté à l'expérience
d'abord à cause de son universalité, puisqu'il s'étend
à tous les êtres raisonnables en général: si
bien qu'ici aucune expérience ne suffit pour déterminer quelque
chose, ensuite parce qu'en ce principe d'humanité est représenté,
non comme une fin de l'homme (subjective) c’est-à-dire comme un
objet dont on se fait en réalité une fin de son propre gré,
mais comme une fin objective qui doit, quelles que soient les fins que
nous nous proposons, constituer en qualité de la loi la condition
suprême restrictive de toutes les fins subjectives et parce qu'ainsi
ce principe doit dériver nécessairement de la raison pure
(Fondement, p108).
2) De la condition de possibilité
d'un impératif catégorique (Fondement, p136, 137) :
-
Les impératifs catégoriques
sont possibles pour cette raison que l'Idée de la liberté
me fait membre d'un monde intelligible, en effet: si je suis uniquement
membre d'un monde intelligible, nos actions seraient parfaitement conforme
au principe de l'autonomie de la volonté pure : si je fais seulement
parti du monde sensible, mes actions sont supposée être entièrement
conforme à la loi naturelle des désirs et des inclinations
et donc à l'hétéronomie de la nature.
Dans la critique de la
raison pratique :
L'impératif:
l'impératif, c’est-à-dire
une règle qui est désignée par un devoir, exprime
la nécessité objective de l'action (Critique de la raison
pratique, p18).
Remarque sur les impératifs:
Les impératifs ont une valeur
objective et sont totalement différents des maximes, qui sont des
principes subjectifs (Critique de la raison pratique, p18).
De la différence des impératifs
hypothétiques et catégoriques:
L'impératif hypothétique:
Ce sont les impératifs qui
déterminent les conditions de la causalité de l'être
raisonnable, en tant que cause efficiente et simplement par rapport à
l'effet et aux moyens suffisants pour l'atteindre. En ce sens ces impératifs
sont conditionnels, c’est-à-dire qu'ils ne déterminent pas
la volonté uniquement en tant que volonté, mais seulement
en vue d'un effet désiré; en ce sens ce sont des préceptes
pratiques (en tant qu'ils ne contiennent que de simple préceptes
de savoir faire) et non des lois (Critique de la raison pratique, p18).
L'impératif catégorique:
Ce sont des impératifs qui
déterminent seulement la volonté, qu'elle soit ou non suffisante
pour l'effet, ces impératifs forment des lois pratiques (Critique
de la raison pratique, p18).
Ce sont des commandements ou interdictions
(Doctrine du droit, p95).
L'impératif
catégorique:
C'est une règle pratique, par
laquelle une action par elle-même contingente est rendue nécessaire.
L'impératif est donc une règle, dont la représentation
rend nécessaire l'action subjective-contingente et qui représente
le sujet, en tant que tel, comme devant être obligé (nécessité)
s'accorder avec cette règle. En ce sens, c'est celui qui pense et
rend nécessaire l'action par la simple représentation de
cette action en-elle-même (par sa forme) et donc comme objective
et nécessaire (Doctrine du droit, p96). En ce sens il énonce
seulement de manière générale ce qui est obligation
et se formule ainsi:
"Agis d'après une maxime
qui puisse valoir en même temps comme une loi universelle" (Doctrine
du droit, p99).
Impératif
et loi pratique:
L'impératif se distingue de la
loi pratique par le fait qu'il représente la nécessité
d'une action mais sans que soit posée la question de savoir si celle-ci
est déjà intérieurement présente nécessairement
(comme dans le cas d'un être saint) ou si elle est contingente (dans
le cas de l'homme) (Doctrine du droit, p96).
En ce sens, l'impératif catégorique
est une loi morale pratique quand il énonce relativement certaines
actions une obligation, or l'obligation contient une nécessité
pratique (qu'énonce une loi en général), mais aussi
une contrainte, dés lors l'impératif, en tant qu'il est pensé,
est soit une loi qui commande soit qui interdit, selon laquelle ce qu'il
s'agit de faire ou de ne pas faire est représentée comme
devoir (Doctrine du droit, p97).
Du fondement de la
possibilité des impératif catégoriques:
Ils ne se rapportent à aucune
autre détermination de l'arbitre (par laquelle une fin est proposée)
si ce n'est uniquement à sa liberté (Doctrine du droit, p97).
Imputation
(imputatio) (Zurechnung) :
De l'imputation au
sens moral:
C'est le jugement par lequel on considère
quelqu'un comme auteur d'une action qui s'appelle dés lors fait
(factum) et est soumis aux lois;
De l'imputation au
sens juridique:
C'est l'imputation morale qui implique
en même temps des conséquences juridiques relevant de ce fait;
De l'imputation critique:
C'est l'imputation morale qui n'implique
pas en même temps des conséquences juridiques relevant de
ce fait (Doctrine du droit, p102).
Inclination
(Neigung):
c'est la dépendance de la
faculté de désirer à l'égard des sensations:
l'inclination témoigne toujours d'un besoin (Fondement, np84).
Inconscience
(Unbewusst) :
C'est un penchant à ne point
se soucier du jugement de la conscience (Doctrine de la vertu, p 73).
Ingratitude:
C'est un défaut de reconnaissance
(Doctrine de la vertu, p 136). Le principe de la possibilité d'un
tel vice gît dans le devoir envers soi-même mal compris, qui
consiste à ne pas avoir besoin, ni à demander la bienfaisance
des autres, parce qu'elle nous impose une obligation envers eux, mais à
préférer supporter soi-même les peines de la vie plutôt
que d'en charger les autres, c'est-à-dire par conséquent
de contracter une dette à leur égard (obligation) (Doctrine
de la vertu, p 137).
L'ingratitude qualifiée:
C'est l'ingratitude envers son bienfaiteur
qui va jusqu'à haïr celui-ci (Doctrine de la vertu, p 137).
Intensité
(Intensität):
Dans la vertu:
C'est le degré de l'obligation
propre à une vertu (Doctrine de la vertu, p 132).
Intérêt
(Interresse):
C'est la dépendance d'une
volonté qui peut être déterminable d'une façon
contingente, à l'égard des principes de la raison.
De la différence
des expressions "prendre intérêt à l'action" et "agir
par intérêt":
-
prendre intérêt désigne
l'intérêt pratique que l'on prend à l'action et montre
la dépendance de la volonté à l'égard des principes
de la raison en elle même;
-
par intérêt, en tant que
c'est l'action qui m'intéresse, désigne l'intérêt
pathologique que l'on prend à l'objet de l'action et montre la dépendance
de la volonté à l'égard des principes de la raison
au service de l'inclination, en ce sens c'est l'objet de mon action qui
m'intéresse en tant qu'il m'est agréable (Fondement, np84).
1) L'intérêt
de la raison:
Un intérêt est ce par quoi
la raison est pratique c’est-à-dire devient une cause déterminante
de la volonté. En ce sens la raison ne prend un intérêt
immédiat à l'action que lorsque la validité universelle
de la maxime de cette action est un principe suffisant de détermination
pour la volonté. Or pour qu'un être (raisonnable et sensible)
veuille ce que la raison prescrit comme devant se faire, il faut sans doute
que la raison ait une faculté de lui inspirer un sentiment de plaisir
ou de satisfaction lié à l'accomplissement du devoir (Fondement,
p146).
C'est la liaison du plaisir avec
la faculté de désirer dans la mesure où cette liaison
peut être jugée suivant une règle universelle (Doctrine
du droit, p86).
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