Portrait d'Emmanuel Kant Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant
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Königsberg en 10 images Chronologie contemporaine à Kant
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Vocabulaire pratique :

H : Hétéronomie (Heteronomie):, Homme (Mensch):, Humanité (Menscheit):

Hétéronomie (Heteronomie):

Le principe d'hétéronomie du libre choix: C'est la dépendance à l'égard de la loi naturelle, de quelque impulsion ou de quelque penchant, et la volonté ne se donne plus à elle-même la loi, mais seulement le précepte d'une obéissance raisonnable à une loi pathologique (Critique de la raison pratique, p33).

Homme (Mensch):

L'homme en tant qu'être sensible, est un être qui a des besoins, et sous ce rapport, sa raison a certainement une charge qu'elle ne peut décliner à l'égard de la sensibilité, celle de s'occuper des intérêts de cette dernière, de se faire des maximes pratiques, en vue du bonheur de cette vie et aussi, quand cela est possible, du bonheur d'une vie future. En effet le fait d'avoir une raison ne lui donne pas du tout une valeur supérieure à la simple animalité, si elle ne lui doit servir que pour ce qu'accomplit l'instinct chez les animaux; la raison ne serait en ce cas qu'une manière particulière dont la nature se serait servie pour armer l'homme en vue de la fin à laquelle elle a destiné les animaux, sans lui en assigner une autre plus élevée (Critique de la raison pratique, p63).

 

De l'homme comme être dual: en tant qu'être intelligible: il doit se regarder lui même comme appartenant au monde intelligible, en ce sens il est soumis à des lois qui sont fondées uniquement dans la raison et non dans la nature.

en tant qu'être sensible: il est soumis à des lois de la nature.

Ainsi l'indépendance à l'égard des causes déterminantes du monde sensible, c'est la liberté, à laquelle est liée le concept d'autonomie, et donc le principe universel de la moralité qui idéalement sert de fondement à toutes les actions des êtres raisonnables (Fondement, p135).

Le concept d'un monde intelligible: est un point de vue que la raison se voit obligée d'adopter en dehors des phénomènes, afin de se penser elle même comme pratique, ce qui ne serait pas possible si les influences de la sensibilité étaient déterminantes pour l'homme. De l'homme comme fin en soi ou du deuxième principe pratique de la volonté: Ce n'est pas seulement que le rapport des fins à la nature particulière de la faculté de désirer du sujet qui leur donne la valeur qu'elles ont, laquelle ne peut fournir des principes universels pour tous les êtres raisonnables, il faudrait donc qu'il y ait quelque chose dont l'existence en soi même ait une valeur absolue, une fin en soi (Fondement, p103) :

"Or je dis: l'homme, et en général tout être raisonnable, existe comme fin en soi, et non pas simplement comme moyen dont telle ou telle volonté puisse user à son gré, dans toutes ses actions, aussi bien dans celle qui le concernent lui même que dans celles qui concernent d'autres êtres raisonnables, il doit toujours être considéré en même temps comme fin" (Fondement, p104). (C. F. : Impératif pratique)

"Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin , et jamais simplement comme un moyen" (Fondement, p105)

Pour principe fondamental de toutes les maximes des actions, il faut poser que le sujet des fins, c’est-à-dire l'être raisonnable, ne doit jamais être traité simplement comme un moyen mais comme une condition limitative suprême dans l'usage de tous les moyens c’est-à-dire toujours en même temps comme une fin. En effet tout être raisonnable doit pouvoir se considérer en même temps comme auteur d'une législation universelle, et donc que c'est sa dignité qui implique qu'il doive considérer ses maximes toujours de son point de vue à lui, mais qui est aussi en même temps le point de vue de tout être raisonnable conçu comme législateur et c'est donc ainsi qu'un monde d'êtres raisonnables, considéré comme règne des fins, est possible, et cela par la législation propre de toutes les personnes comme membre (Fondement, p117).

1) La dualité de l'homme: A) L'homme, en tant qu'homo phaenomenon:

En tant qu'être doué de raison appartenant à la nature et susceptible d'être déterminé par sa raison comme par une cause à accomplir des actions dans le monde sensible, et à ce niveau le concept d'une obligation n'a pas encore à être considéré (Doctrine de la vertu, p 90).

 

B) L'homme en tant qu'homo noumenon:

Selon sa personnalité, c'est-à-dire comme être doué de liberté intérieure, il est susceptible d'être obligé et particulièrement envers lui-même (l'humanité considérée dans sa personne) (Doctrine de la vertu, p 92).

 

2) L'homme et la société: le double mouvement: L'homme est un être destiné à la société, en cultivant la vie de société il ressent puissamment le besoin de s'ouvrir aux autres; mais d'un autre côté retenu et averti par la peur et le mauvais usage que l'autre pourrait faire de cette découverte de ses pensées, il se voit obligé de renfermer en lui même une bonne partie de ses jugements (Doctrine de la vertu, p 149) : tout homme a ses secrets et il ne doit pas les confier aveuglément à autrui, en partie à cause de la manière de penser dénuée de noblesse de la plupart, qui en feront un usage qui lui sera nuisible, et en partie à cause du manque d'intelligence de beaucoup dans l'appréciation et dans la distinction de ce qui peut ou non se répéter, ou de l'indiscrétion.

C'est pourquoi, c'est un devoir aussi bien envers soi-même qu'envers autrui que de pousser le commerce des hommes les uns avec les autres avec ses perfections morales, de ne pas seulement placer en soi le point central et immuable de ses principes, mais aussi de considérer le cercle que l'on trace autour de soi comme une partie de cercle qui embrasse tout dans l'intention cosmopolitique, de ne pas seulement se proposer de réaliser comme but le bien du monde, mais aussi de cultiver les moyens qui y conduisent indirectement: l'urbanité dans la société, la bonne humeur, l'amour et le respect réciproque, et d'ajouter ainsi les grâces à la vertu, ce qui est aussi un devoir de vertu (Doctrine de la vertu, p 151).

De la dualité de l'homme: en ce qui concerne la faculté de choisir: L'homme, en tant qu'être sensible suivant l'expérience montre une faculté de choisir non seulement conforme la loi, mais encore contraire à celle-là , ce n'est point par là que sa liberté comme être intelligible peut être définie, c'est que des phénomènes ne peuvent rendre compréhensible aucun objet supra-sensible et que la liberté ne peut jamais consister en ce que le sujet puisse accomplir un choix contraire à sa raison, même si l'expérience prouve trop souvent qu'il en est ainsi (ce dont nous ne pouvons toutefois comprendre la possibilité) (Doctrine du droit, p101).

 

Humanité (Menscheit):

1) Le devoir d'humanité: C'est le devoir d'user de la sympathie comme moyen pour mettre en oeuvre la bienveillance active et rationnelle (Doctrine de la vertu, p 134).

 

2) Le devoir d'humanité pratique ou devoir de participation active: C'est de placer l'humanité dans la faculté et dans la volonté de se communiquer les uns aux autres ses sentiments (Doctrine de la vertu, p 134). En ce sens c'est la faculté de communiquer libre, en tant qu'elle se fonde sur la raison pratique, et a donc un caractère d'obligation (Doctrine de la vertu, p 134).

 

3) Le devoir d'humanité esthétique ou devoir de participation passive: C'est de placer l'humanité dans la réceptivité pour le sentiment commun de contentement ou de souffrance que nous donne la nature même. En ce sens c'est la faculté de communiquer nécessaire en tant qu'elle se répand naturellement parmi des hommes vivants les uns à côté des autres (Doctrine de la vertu, p 134).

 

4) La dignité de l'humanité: L'humanité elle-même est une dignité; en effet l'homme ne peut jamais être utilisé simplement comme moyen par aucun homme, mais toujours en même temps comme une fin, et c'est en ceci précisément que consiste sa dignité (sa personnalité), grâce à laquelle il s'élève au-dessus des autres êtres du monde, qui ne sont point des hommes et qui peuvent donc être utilisé, par conséquent au-dessus de toutes les choses (Doctrine de la vertu, p 140). L'homme est obligé de reconnaître pratiquement la dignité de l'humanité en tout autre homme et par conséquent sur lui repose un devoir qui se rapporte au respect qui doit être témoigné à tout autre homme (Doctrine de la vertu, p 140).
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