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Vocabulaire anthropologique :
R
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Raison:
La raison est le pouvoir de déduire
du général le particulier, et par conséquent de représenter
ce dernier selon des principes et en tant qu'il est nécessaire.
On peut la caractériser par le pouvoir de juger et d'agir (du point
de vue pratique) selon des principes (Didactique anthropologique, p 70).
Jugement
moral et raison:
Pour tout jugement moral (et partant
aussi pour la religion), l'homme a besoin de la raison, et il ne peut pas
s'appuyer sur des règlements et des usages établis (Didactique
anthropologique, p 70).
Idées
de la raison:
Les Idées sont des concepts de
la raison pour lesquels aucun objet ne peut être adéquatement
donné dans l'expérience. En ce sens, les Idées ne
sont ni des intuitions (comme celle de l'espace et du temps), ni des sentiments
(comme en recherche la théorie du bonheur) car intuitions et sentiments
appartiennent tous deux à la sensibilité. Les Idées
sont donc les concepts d'une perfection dont l'homme peut toujours s'approcher
sans pouvoir l'atteindre pleinement (Didactique anthropologique, p 70).
De
la spéculation de la raison:
La spéculation (hors de la saine
raison) est un usage de la raison qui passe à côté
de sa fin dernière, en partie par incapacité, en partis par
une erreur de point de vue (Didactique anthropologique, p 70). En ce sens,
la spéculation est ce jeu qui tente de se servir de la raison en
dehors des lois de cette même raison, ex: les fantômes; le
raison interdit d'accepter superstitieusement la possibilité de
ces phénomènes sans un principe d'explication conforme aux
lois de l'expérience ( §59/p91).
De
la folie raisonnante:
Elle consiste à suivre les principes
pour la forme de la pensée, mais à se servir, quand au sujet
et au but, des moyens qui leur sont exactement contraires (Didactique anthropologique,
p 70).
Sagesse et raison: cf.: sagesse.
Raison
et faculté de connaître:
L'usage de la faculté de connaître
a besoin, pour accroître ses connaissances théoriques, de
la raison qui prescrit les règles et qui seule peut favoriser son
développement: ce à quoi la raison prétend dans ce
domaine peut donc se ramener à trois questions selon les trois facultés
du pouvoir de connaître:
qu’est-ce que je veux[affirmer
de vrai au sens purement théorique]? demande l'entendement;
de quoi est-ce que cela dépend?
demande le jugement;
qu'en résulte-t-il?
demande la raison.
Réponses:
La première n'exige qu'un
esprit assez clair pour se comprendre lui-même et ce don de la nature
est passablement répandu à un certain degré de culture,
surtout quand l'esprit est assez attentif.
Quand à la seconde, il est
beaucoup plus rare qu'on puisse donner une réponse juste, la raison
en est qu'il existe bien des façons de déterminer le concept
dont il est question et de résoudre au moins apparemment le problème.
Les
maximes:
" L'entendement est positif
et dissipe les ténèbres de l'ignorance "
" Le jugement est plus négatif:
il doit prévenir les erreurs qui naissent de cette lumière
crépusculaire où apparaissent les objets "
" La raison oblitère
les sources de l'erreur (les préjugés) et donne une certitude
à l'entendement par l'universalité des principes " (
§59/p9091).
Réceptivité:
Le
caractère formel de la réceptivité:
Celui-ci doit être donné
a priori (comme intuition) : cela signifie qu'il doit y avoir une intuition
sensible qui demeure quand bien même tout ce qui est empirique (comportant
l'impression sensible) a disparu. Cet élément formel de l'intuition
est, dans l'expérience interne, le temps (Didactique anthropologique,
p 27).
Réflexion:
C'est la représentation de
l'action intérieure (spontanéité) par laquelle un
concept est possible (np22). En ce sens, c'est la conscience de l'activité
qui compose la multiplicité de la représentation selon la
règle de son unité c’est-à-dire le concept et la pensée
en général (Didactique anthropologique, p 27).
Religion:
De
la différence entre le symbolique et l'intellectuel:
Dans la représentation des concepts
qui relèvent de la moralité essentielle à toute religion,
et qui appartiennent, partant à la raison (concept qui s'appelle
Idée), distinguer le symbolique de l'intellectuel (le culte de la
religion), distinguer les voiles, utiles et nécessaires pendant
une certaine période, de la chose elle-même, c'est projeter
les lumières, autrement on confond un Idéal (de la raison
pratique) avec une idole et on manque le but final (Didactique anthropologique,
p 64).
Remarque
sur le laïc, le prêtre, la morale et la religion:
Il ne faut pas que soit permis à
celui qu'on appelle laïc de faire usage de sa raison dans les choses
de la religion du moment qu'il faut l'honorer comme une morale , qu'il
doive suivre le prêtre (le clerc) qui y est préposé,
c’est-à-dire un raison étrangère, c'est là
une exigence qui n'est pas justifiée, car en morale chacun doit
être responsable lui-même de ce qu'il fait, directement ou
indirectement, et ce n'est pas à ses dépens que le prêtre
aura à s'en rendre compte (Didactique anthropologique, p 71).
Sujet,
religion et morale ou du problème de la conversion:
Les hommes inclinent à placer
leur sécurité dans la revendication à tout usage propre
de la raison et dans leur soumission passive et obéissante à
des règlements établis par de saint personnages. La raison
en est la ruse: pour une part, ils veulent reporter sur d'autre la responsabilité
d'une faute éventuelle, pour une autre part, et surtout, ils veulent
échapper, de la bonne façon à l'essentiel (la conversion
du coeur) qui est bien plus difficile que le culte (Didactique anthropologique,
p 71).
Représentation:
De
la libre conscience de ses représentations:
L'effort pour devenir conscient de ses
représentations consiste ou bien à porter attention, ou bien
à détourner le regard, en ce sens c'est un acte réel
du pouvoir de connaître qui consiste à maintenir dans une
conscience une représentation hors de toute liaison avec les autres
(Didactique anthropologique, p 20).
Des
représentations que nous avons sans en être conscient:
Cela semble contradictoire, mais nous
pouvons être médiatement conscient d'avoir une représentation
quand bien même nous n'en sommes pas immédiatement conscient
(Didactique anthropologique, p 22).
Des
représentations claire et obscure:
La
représentation est claire lorsque nous avons conscience de cette
représentation.
La représentation est obscure
lorsque nous avons médiatement conscience de cette représentation
sans en être conscient immédiatement (Didactique anthropologique,
p 23). Nous jouons souvent avec les représentations obscures et
nous avons intérêt à effacer de notre imagination des
objets que nous aimons ou que nous n'aimons pas; mais plus souvent encore,
nous sommes le jouet de représentations obscures, et notre entendement
ne parvient pas à se protéger des absurdités dans
lesquelles leur influence le fait tomber, quand bien même il les
reconnais comme illusion (Didactique anthropologique, p 24).
Des
représentations distinctes:
Ce sont des représentations claires
qui s'étendent en elles jusqu'aux représentations partielles
d'un tout et à leur liaison, qu'elles appartiennent à la
pensée ou à l'intuition (Didactique anthropologique, p 23).
Des
représentations complexes:
Dans ces représentations, la
distinction repose sur l'ordre selon lequel sont composées les représentations
partielles.
Des
représentations partielles:
Celle-ci autorisent un partage formel
en représentation supérieures et subordonnées, ou
bien un partage réel en représentation principales et connexes.
C'est cet ordre qui rend la connaissance distincte (Didactique anthropologique,
p 25).
Objet
de la représentation:
L'objet de la représentation
ne comporte que la manière dont je suis affecté par lui et
ne peut être connu de moi que comme il m'apparaît (Didactique
anthropologique, p 27).
Réserve:
C'est une contrainte exercée
sur soi-même pour dissimuler la passion qui forme une illusion salutaire,
afin d'établir entre les deux sexes la distance indispensable pour
que l'on ne soit pas rabaissé au rang de simple instrument de délectation
pour l'autre (Didactique anthropologique, p 36).
Rêve
ou de l'invention involontaire dans l'état de santé (du):
Rêver, c'est dans le sommeil
être le jouet involontaire de ses images (Didactique anthropologique,
p 47). En ce sens, c'est le jeu que la fantasmagorie impose à l'homme
pendant le sommeil (Didactique anthropologique, p 52). C'est pour quoi
on ne doit pas accepter les aventures oniriques comme des révélations
d'un monde invisible (Didactique anthropologique, p 53).
Rechercher ce que sont dans leur
nature le sommeil, le rêve et le somnambulisme est hors du champs
d'une anthropologie pragmatique car on ne peut déduire de ces phénomènes
aucune règle de comportement dans l'état onirique, en effet
ces règles ne valent que pour l'homme éveillé qui
veut ne pas rêver ou dormir sans pensée. Le rêve semble
appartenir si nécessairement au sommeil, que dormir et mourir ne
serait qu'une seule et même chose, si le rêve ne survenait
sous l'effet de l'imagination comme agitation naturelle bien qu'involontaire
des organes vitaux internes (Didactique anthropologique, p 63).
Rire:
Du
rire bienveillant:
Il est plaisant et plus profitable que
les larmes en ce qui concerne la libération de la force vitale,
en effet l'expulsion saccadée (comme convulsive) de l'air (dont
l'éternuement n'est qu'un mince, mais vivifiant effet, pourvu qu'on
le laisse exploser sans crainte) renforce le sentiment de l'énergie
vitale par un mouvement salutaire du diaphragme (Didactique anthropologique,
§ 79/p117).
Rire
et digestion:
Le rire est toujours l'oscillation des
muscles de la digestion, il la favorise bien mieux que ne le ferait la
sagesse du médecin (Didactique anthropologique, § 79/p117).
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