Introduction à la philosophie critique d'Emmanuel Kant | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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G: Génie Est un génie celui dont l'originalité (et non l'imitation) s'accorde aux concepts (50). Si le délire est original tout en étant involontaire dans ses accès, il est alors à la limite du génie (Didactique anthropologique, p 73). Du talent d'inventer ou de l'originalité du pouvoir de connaître ou encore du génie: Inventer est tout autre chose que découvrir car ce que l'on découvre est considéré comme déjà existant. On applique jamais le nom de génie qu'à un créateur: c’est-à-dire à celui qui s'entend à faire quelque chose et non pas à celui qui se contente d'imiter, mais qui est capable de faire dans ses ouvrages une production originale, que son oeuvre soit un modèle. Le génie d'un homme est " l’originalité exemplaire de son talent " , on appelle génie un esprit qui a une semblable disposition: ce mot doit désigner la personne elle-même ( §57/p88). C'est l'imagination car elle est créatrice, et elle se trouve moins que les autres facultés sous la contrainte des règles, elle n'en est que plus capable d'être originale. Chaque création a besoin de certaines règles mécaniques fondamentales pour adapter l'oeuvre à l'idée qui lui est sous-jacente c’est-à-dire à la vérité dans la présentation de l'objet pensé. Libérer l'imagination de la contrainte de la rigueur de l'école, et laisser le talent singulier se retourner contre la nature, échapper aux règles et s'exalter, ce serait donner l'expression à une folie originale peut-être, mais qui ne saurait être exemplaire et ne serait donc être mise au compte du génie. Si l'originalité exemplaire du talent est désigné par ce nom mystique, c'est que celui qui le possède ne peut pas s'en expliquer les irruptions pou comprendre comment il en est venu à créer sans aucun apprentissage. Cette invisibilité (de la cause pour l'effet) est un concept annexe de celui de principe spirituel, de génius, dont a été pourvu l'homme de talent dés sa naissance et dont il ne fait en sorte que suivre l'inspiration. L'imagination doit provoquer dans l'esprit un mouvement harmonieux, s'il n'en est pas ainsi, il n'y a pas d'animation mais perturbation réciproque et ce mouvement harmonieux, c'est la nature du sujet qui doit le provoquer: c'est pourquoi on peut appeler génie le talent " par lequel la nature donne à l'art sa règle " ( §57/p89). Dans l'oeuvre d'un génie on est conduit à un jugement esthétique sur la production de l'élément où cette forme est perçue car la vivacité en ébullition a souvent besoin d'être limitée et mesurée par les pudeurs du goût (Didactique anthropologique, § 67/p101). Goût: Le goût peut permettre un accord général sur la désignation à donner à certaines matières. Le goût ne peut permettre un jugement général: à savoir que ce qui m'est agréable le sera aussi pour tous les autres. Cela tient au fait que le plaisir et le déplaisir n'appartiennent pas à la faculté de connaître dans son rapport à l'objet: ce sont des déterminations du sujet qui ne peuvent donc être mises au compte des objets extérieurs. En ce sens le goût d'appréciation contient le concept d'une différenciation selon le plaisir et le déplaisir, que je lie à la représentation de l'objet dans la perception de l'imagination (Didactique anthropologique, § 67/p100). L'homme incline naturellement à comparer sa conduite à celle des gens plus important que lui et d'imiter leur manière (cf. mode) (Didactique anthropologique, § 71/p104). C'est un étalage ostentatoire fait pour le spectacle qui peut être aussi rattaché au goût, mais non sans résistance de la part de ce dernier, car la pompe est prévue pour la grande masse, qui compte la foule du bas peuple dont le goût obtus exige plus de sensation que de jugement (Didactique anthropologique, § 71/p105). Le goût est une faculté sensible de juger, d'après la sensation qui vaut pour moi mais aussi la sensation qui vaut selon certaine règles de choix qu'on se représente comme valable pour chacun. En ce sens, il y a deux possibilités: Du goût dont la règle est empirique, ou du goût empirique ou encore du goût des sens: Cette règle ne peut prétendre à aucune universalité véritable, et par conséquent à aucune nécessité (dans le goût, le jugement de tout autre doit nécessairement coïncider avec le mien). Du goût dont la règle est fondée a priori ou du goût spéculatif: Cette règle proclame une nécessité, par conséquent une validité pour chacun, dans le jugement qu'il faut porter sur la représentation d'un objet dans son rapport au sentiment de plaisir ou de déplaisir (là par conséquent la raison se trouve mise en jeu, bien que son jugement ne puisse être déduit des principes de la raison, ni partant, prouvé) (Didactique anthropologique, § 67/p100).
Mais que ce plaisir soit universellement valable pour chacun implique le concept de loi, et cette loi est la loi du goût ou du Beau, ou encore du jugement de goût et c'est seulement d'après cette loi que cette validité de ce qui plaît est universelle pour tous les sujets qui jugent, donc, en tant que le pouvoir de la représentation est l'entendement, le jugement de goût est, tout autant qu'un jugement esthétique, un jugement d'entendement, mais pensée dans la réunion de ces deux instance (donc le jugement d'entendement n'est pas pur) (Didactique anthropologique, § 67/p101). La satisfaction qui peut être considéré comme valable non seulement pour le sujet qui l'éprouve, mais aussi pour tous les autres, c’est-à-dire comme universellement valable, puisque pour pouvoir être pensé comme telle, elle doit contenir une nécessité, donc un principe a priori, est une satisfaction qu'on prend à la coïncidence du plaisir du sujet avec le sentiment de tous les autres selon une loi universelle, en tant que celle-ci doit être issue du principe de législation universelle du sujet qui éprouve, et par conséquent issue de la raison (Didactique anthropologique, § 69/p103). En tant que la loi universelle de la satisfaction est issue de la raison, le choix qui s'opère d'après le jugement de goût, quand à la forme, obéit au principe du devoir, ce la signifie que le goût comporte une tendance à la promotion extérieure de la moralité, en ce sens on pourrait dire que:
Bien que cette expression, prise à la lettre, comporte une contradiction, elle s'explique par le fait que d'être policé comporte l'apparence et l'aspect éthique: il les implique même à un certain niveau, c’est-à-dire qu'il suppose l'inclination à donner valeur même à ce qui n'en est que l'apparence. (Didactique anthropologique, § 69/p103-104). - la musique y prétend dans le domaine de l'ouïe; - les art plastiques y prétendent dans le domaine de la vue; De même, la représentation discursive par la parole et l'écriture se divise en deux formes d'art où le goût peut se manifester: l'éloquence et la poésie qui s'adressent à une certaine disposition qui suscite immédiatement l'activité de l'esprit. Là où elles diffèrent c'est par l'ordre qui règne dans la subordination mutuelle de l'entendement et de la sensibilité: - la poésie est un jeu de la sensibilité ordonné par l'entendement - l'éloquence est une occupation de l'entendement vivifiée par la sensibilité; En ce sens ils sont tous les deux créateurs et produisent d'eux même dans leur imagination de nouvelles formes (composition d'éléments sensibles) (Didactique anthropologique, § 70/p104- 105). Guerre: Que ce soit par avidité à s'agrandir ou par crainte d'être englouti par l'autre, la guerre est pourtant le mobile qui fait passer de l'état sauvage de nature à l'état social (Caractéristique anthropologique, p 168). |
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